Patrons et syndicats signent le Pacte wallon pour l’emploi

Ce jeudi matin à Namur, le gouvernement wallon et les partenaires sociaux ont conclu et signé le Pacte régional pour l’emploi qui doit baliser tous les efforts en la matière au cours des prochaines années. Ce document, longuement négocié par les syndicats et les représentants des entreprises, a fait l’objet d’une très large concertation.« Cela a pris du temps, c’est exact, reconnaît Eliane Tillieux (PS), la ministre de l’Emploi. Mais au bout du compte, nous disposons d’un outil puissant à mettre en œuvre : tous les problèmes ont été réglés en amont, l’application en sera facilitée. L’accord témoigne d’un état d’esprit positif pour l’avenir. » [scald=1496686:sdl_editor_representation] Les objectifs visés par ce pacte sont classiques, mais déterminants pour le futur de la Wallonie : augmenter le taux d’emploi, toujours trop faible au sud du pays, favoriser la croissance des entreprises, rapprocher la demande et l’offre d’emplois, soutenir les demandeurs d’emploi mais aussi les travailleurs tout au long de leur carrière. Le document signé ce jeudi n’est pas un programme d’actions finement budgété, mais une stratégie qui engage les partenaires sur le long terme. Mobilisation pour l’alternance Le Pacte wallon pour l’emploi s’appuie sur six piliers. Deux d’entre eux faisaient déjà l’objet d’un accord : la réforme en profondeur des aides à l’emploi et le contrat d’insertion garanti à tout jeune en fin de parcours scolaire. Sur ces deux points acquis, le gouvernement progresse aussi puisqu’il a approuvé ce jeudi en première lecture les projets de décret qui organisent les réformes. L’objectif est que celles-ci soient d’application au début de 2017. Des quatre points qui ont permis de boucler un accord global juste avant les vacances d’été, il faut retenir prioritairement la formation en alternance. « Pour créer de l’emploi, il faut pouvoir s’appuyer sur des gens qui ont un savoir classique, scolaire, mais aussi sur des personnes qui maîtrisent déjà les codes de l’entreprise parce qu’ils y ont réalisé leur apprentissage », souligne Éliane Tillieux. La formation en alternance a la cote chez la plupart de nos voisins. En Belgique, elle mobilise même le palais royal, très attentif au développement de cette filière. Au sud du pays, la formation en alternance s’articule autour de deux filières, scolaire pour les Cefa (Centre de formation en alternance) et plus entrepreneuriale pour l’IfaPME. Des réformes ont déjà été engagées pour éviter les concurrences stériles entre réseaux. A travers ce pacte, syndicats et patrons s’engagent à mettre en place des dispositifs qui devraient permettre de dépasser le nombre de 16.000 apprenants recensés en Wallonie jusqu’à présent : développement du coaching, mobilisation de tous les acteurs dans chaque bassin d’emploi en fonction des besoins locaux, renforcement des contrats d’alternance… Changement de mentalités Mais il faut surtout convaincre les employeurs d’accepter des jeunes en formation dans leurs murs. L’accueil peut s’avérer exigeant et chronophage, mais il s’achève souvent sur d’excellents résultats. Le pacte vise donc des publics nouveaux : les grandes entreprises, souvent frileuses, les pouvoirs publics qui peuvent offrir d’importants gisements de formation et surtout les indépendants et les PME pour lesquels un soutien administratif sera prévu. « A terme, nous devons aboutir à un renforcement des certifications par la formation en alternance jusqu’à obtenir les mêmes effets de droit que l’enseignement classique, comme l’accès direct à un baccalauréat », conclut la ministre de l’Emploi. Les autres pans de l’accord entre partenaires sociaux, sous l’oeil attentif du gouvernement PS-CDH, portent sur la formation continuée des travailleurs et l’orientation professionnelle tout au long de la carrière, avec l’appui notamment des Cités des Métiers de Liège, Namur et Charleroi auxquelles s’agripperont les autres bassins d’emploi wallons. Enfin, les négociateurs du pacte ont aussi travaillé pour eux-mêmes : ils veulent mettre en place les outils d’un dialogue social permanent à l’échelle de la Wallonie. « Un véritable changement de mentalités », souligne Eliane Tillieux. Cette permanence dans la concertation passe notamment par la création d’un outil d’observation et de mesure ad hoc, à la création duquel les partenaires doivent travailler.

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