Procès des attentats à Bruxelles: la présidente de la cour d’assises lance un appel urgent
Plusieurs accusés détenus et leurs avocats dénoncent depuis lundi des conditions de détention et de transfert « inhumaines ».

Je souhaite que le dialogue revienne pour que ce procès puisse se poursuivre dans de bonnes conditions », a insisté jeudi Laurence Massart, la présidente de la cour d’assises de Bruxelles dans le procès des attentats du 22 mars 2016. « Les personnes se reconnaîtront », a-t-elle ajouté, citant ensuite le parquet fédéral, la police et les autorités politiques responsables de la justice et de la police.
Plusieurs accusés détenus et leurs avocats dénoncent depuis lundi des conditions de détention et de transfert « inhumaines ». Jeudi, Ali El Haddad Asufi a déclaré avoir subi des violences policières et ses blessures ont été constatées par un médecin légiste.
« C’est d’une gravité exceptionnelle », s’est ensuite emporté Me Isa Gultaslar, l’avocat de Sofien Ayari. « Il y a eu 10 mois de procès à Paris [dans le dossier des attentats du 13 novembre 2015 NDLR], il n’y a pas eu un seul incident. Il y avait 60 gendarmes non encagoulés, en chemise, derrière le box », a-t-il dit. Selon lui, les mesures de sécurité très strictes prises par la police belge dans le cadre du transfert des accusés détenus, depuis la prison de Haren jusqu’au Justitia, donnent « une image détestable » de la Belgique.
« Ça fait quatre jours qu’on est en train de bouillir. Demain, il y aura les mêmes problèmes. Qu’est-ce qu’on va faire, madame la présidente ? », a-t-il interrogé, laissant entendre qu’un « simple » appel au dialogue est insuffisant.
Laurence Massart a déclaré à plusieurs reprises depuis lundi qu’elle n’était pas maître des mesures de sécurité qui sont en vigueur pour ce procès, mais qu’elle avait uniquement parmi ses compétences la police de l’audience.
Comme elle s’y était engagée mercredi, la présidente de la cour a écrit une lettre au ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne pour relayer les doléances formulées par plusieurs accusés. La missive lui sera officiellement adressée à la mi-journée.
Laurence Massart l’a lue devant la cour, y expliquant que le transfert des détenus vers le Justitia chaque jour d’audience est obligatoire mais que l’évaluation des risques échappait par contre à sa compétence. Sauf raison médicale attestée par un médecin, les accusés ne peuvent en effet pas refuser leur extraction de la prison.
Vincent Lurquin, l’avocat d’Hervé Bayingana Muhirwa, a alors interpellé la présidente, l’appelant à organiser une réunion avec toutes les parties prenantes, afin de renouer le dialogue. « Car, visiblement, ça ne marche pas », a-t-il constaté, notant que de nombreux avocats avaient eux aussi écrit au ministre pour dénoncer les conditions de transfert des accusés. « Je crois que la situation est urgente et je pense que les forces de l’ordre n’ont pas envie de faire en sorte que le procès s’arrête », a-t-il conclu.
Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.
Vous n’avez pas de compte ? Créez-le gratuitement ci-dessous :
S'identifier Créer un compteQuelques règles de bonne conduite avant de réagir4 Commentaires
Par son arrêt exigeant le changement des cages en verre isolant les inculpés, la Juge a ouvert la boîte de Pandore permettant aux avocats toutes les dérives. La Raison d'Etat devrait en toute circonstance prévaloir a toutes les autres.
Cette juge ne fait que respecter les règles de droit, comme le ferait n'importe quel(le) autre juge ! Le ver n'est-il pas plutôt dans le chef d'avocats de la défense pressés de mettre le feu aux poudres et trouvant là une tribune inespérée pour se pousser du col ?
Cette juge est nul de chez nul. Ces terroristes se moquent de la justice te des plaignants (familles des victimes)
Cette juge est du coté des terroristes ou du coté de la justice ??