Brian Riemer: «J’ai toujours aimé Anderlecht»

« Go, go, go ! » Brian Riemer (44 ans) avait tellement crié lors du stage hivernal en Crète, qu’il craignait une extinction de voix, ce jeudi, pour sa première rencontre avec les médias belges. Finalement, sous les yeux de son adjoint Robin Veldman et de son président Wouter Vandenhaute, discrètement présents en salle de presse pour ce baptême du feu, le Viking avait du coffre. Le troisième T1 d’Anderlecht cette saison réussira-t-il mieux que Felice Mazzù et à plus long terme que l’intérimaire Veldman ? Ou que les huit entraîneurs principaux du Sporting qui l’ont précédé sous l’ère Coucke ? Il est encore beaucoup trop tôt pour rassurer les fans anderlechtois mais la majorité de ceux-ci est d’ores et déjà séduite par le discours du Danois. Mercredi, sur les réseaux sociaux du RSCA, l’ancien T2 de Copenhague et de Brentford, bien décidé à vivre à fond la première expérience de sa carrière comme T1, avait déjà fait mouche. Devant ses joueurs, également, lors du stage hivernal, que ce soit à l’entraînement ou le long de la ligne de touche d’où il ne cesse de haranguer ses troupes. Avec lui, pas une minute de répit ! « Et tout est limpide dans ses présentations », se félicite-t-on à Neerpede. Les joueurs sont prévenus. « Tous les jours, je veux que vous donniez le maximum. Peu importe la longueur ou la teneur de l’entraînement. Quand on est sur le terrain, on est à bloc. » Brian Riemer sait clairement où il veut aller avec Anderlecht dont il a, depuis longtemps, apprécié l’histoire. « Avec tous mes compatriotes danois comme Olsen ou Frimann, je considère Anderlecht comme un grand club depuis que je suis tout petit. J’ai toujours aimé le RSCA et je n’oublierai jamais sa victoire en coupe UEFA en 1983. » Riemer apprécie aussi « le magnifique centre de formation anderlechtois qui m’a notamment permis de découvrir Tielemans, Dendoncker ou Lukaku en Premier League. » Il l’assure : Neerpede et l’accompagnement des jeunes resteront ses priorités, « comme cela a toujours été le cas dans ma carrière. » Quant au football qu’il entend proposer à l’exigeant public de la capitale : « Je veux voir une équipe agressive avec de l’énergie, de la vitesse et de la puissance. Pour nos adversaires, il doit être impossible de nous briser. Je veux récupérer rapidement la possession, ne jamais laisser l’adversaire au ballon. Nous ne devons pas avoir peur de faire des erreurs. Et si on en commet, on doit se battre l’un pour l’autre pour récupérer le ballon. Nous verrons si les joueurs sont prêts pour mon style » « La méthode est la priorité, les résultats viendront plus tard », a souligné Fredberg comme pour mieux évacuer la pression. « Les gars ne pourront évidemment pas tout intégrer en une ou deux séances mais, entretemps, cela ne devrait pas nous empêcher de gagner des matchs », a toutefois précisé Riemer. Sûr de lui, décidé, charismatique et particulièrement avenant, le mentor des Bruxellois dégage une impression de sérénité et d’assurance qu’il veut voir transpirer des Anderlechtois à chacune de leur sortie. Jeudi, pour sa première conférence de presse face aux médias belges, le nouveau mentor des Mauves n’a pas tourné autour du pot. « Je voulais être T1 depuis un moment mais, jusqu’ici, je n’avais encore jamais reçu de proposition intéressante avant que Jesper (Fredberg) ne m’appelle. Je sens un vrai projet et des jeunes très talentueux que je veux aider à construire une belle carrière. » Les plus sceptiques rappelleront que les premiers discours de Vincent Kompany et Felice Mazzù avaient également été aussi séduisants que convaincants. Brian Riemer sait mieux que personne que des paroles aux actes ou du rêve à la réalité, il va très vite devoir offrir des résultats au parc Astrid. Onzième en Pro League, Anderlecht devra se faire violence pour tenter de décrocher une place dans les… play-offs 2 dès le 26 décembre prochain pour sa reprise en championnat, chez les Carolos d’un certain Mazzù. Cinq jours plus tôt, le club le plus titré de Belgique aura déjà joué gros, à Genk, en 1/8e de finale de la coupe de Belgique. Brian Riemer n’en doute pas un seul instant : son nouveau costume n’est pas trop large pour son imposante carrure. « J’ai aimé travailler avec Thomas Frank à Brentford car il me voyait comme un partenaire. Je ne me suis jamais senti comme un adjoint (NDLR : il veut aussi privilégier un staff soudé avec son T2 Robin Veldman, le coach des gardiens Frank Boeckx et le préparateur physique Thibaut Meyer). Je réalisais des tâches de coach principal. Anderlecht est dans une situation compliquée mais la pression ne me fait pas peur. J’ai une grande confiance en nos moyens. À Brentford, on riait de nous quand on parlait de rejoindre la Premier League. Nous avons dû faire de la magie pour mener à bien notre projet. » En attendant les éventuels renforts du mercato de janvier, une baguette de fée ne sera peut-être pas superflue pour le Danois. « Je veux d’abord analyser le groupe à ma disposition, prévient l’intéressé. Le président de Brentford me disait toujours : si tu ne peux pas payer, tu dois être plus intelligent que les autres. Il y a beaucoup de talent dans le noyau du Sporting. Et le talent a plus de valeur qu’avoir beaucoup d’argent. Le reste, ce sont des questions pour Jesper. » Riemer et Fredberg, qui ne manque pas de rappeler que c’est le club et non l’entraîneur qui décidera désormais quel football sera privilégié à l’ombre de Saint Guidon, sont manifestement sur la même longueur d’onde. Même si, sur le plan sportif, c’est l’ex-directeur technique de Viborg qui aura toujours le dernier mot, c’est ensemble et sur le long terme que les deux hommes souhaitent mener les Mauves vers « un changement de style et de mentalité ». Les deux s’installeront à Bruxelles. Le premier dès qu’il pourra quitter l’hôtel où il séjourne actuellement et le second avec son épouse et ses deux enfants dès le 1er janvier. Tout un programme pour la Danish Connection. En anglais dans le texte. « Vais-je étudier le néerlandais ou le français ? En tout cas, je pense que je vais apprendre aux joueurs à bien jouer au football », a conclu le premier entraîneur nordique de l’histoire mauve.

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