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Etats-Unis: Donald Trump a provoqué l’assaut du Capitole, selon la commission d’enquête

La commission d’enquête avait déjà recommandé que des poursuites pénales soient lancées contre l’ancien président américain Donald Trump. Elle va plus loin dans ses dernières conclusions, accusant le Républicain d’avoir provoqué l’attaque contre le Capitole.

Temps de lecture: 3 min

La commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 dans la capitale américaine Washington a conclu que l’ancien président républicain Donald Trump a de manière intentionnée relayé des fausses déclarations sur les élections présidentielles de 2020 aux USA et provoqué l’attaque par une meute de ses sympathisants.

Le rapport, très attendu, est composé de huit chapitres et fourni une feuille de route pour de poursuites pénales potentielles envers l’ancien président et d’autres alliés. La commission d’enquête parlementaire sur l’assaut du Capitole a déjà recommandé lundi que de telles poursuites pénales soient lancées contre Donald Trump, notamment pour appel à l’insurrection et complot à l’encontre de l’Etat américain. Le département de la Justice mène sa propre enquête sur l’attaque du 6 janvier, qui a fait cinq morts au Capitole.

Le rapport publié jeudi comporte de nouveaux détails, au-delà de ce que la commission avait déjà présenté lors des neuf auditions publiques cette année. Il détaille aussi comment l’ex-président Trump et ses alliés ont comploté pour renverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 en usant des législatures d’Etats et les tribunaux. L’enquête de la commission parlementaire au cours de 18 mois a récolté plus d’un millier de dépositions, dont de nombreuses de collaborateurs de Donald Trump, de membres de son cabinet et de sa famille.

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La publication de ce rapport est l’acte final de cette commission bipartisane, alors que les Républicains – qui seront majoritaires au Parlement l’an prochain - ont annoncé qu’ils n’avaient pas l’intention de poursuivre les travaux de celle-ci. La commission est donc pressée de publier son rapport et les millions de pages de preuves potentielles dans les deux prochaines semaines.

Les quatre chefs d’inculpation recommandés par les élus-enquêteurs sont les suivants : appel à l’insurrection, complot à l’encontre de l’État américain, entrave à une procédure officielle (de certification d’un scrutin présidentiel) et fausses déclarations. Ces motifs peuvent entraîner des peines de prison et l’interdiction d’assumer toute fonction publique, alors que l’ancien président a annoncé qu’il se relançait dans la course à la Maison-Blanche pour 2024.

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Le vote de la commission est largement symbolique, car ses membres ne peuvent pas inculper eux-mêmes l’ex-magnat de l’immobilier. Ce sera au ministère de la Justice, qui a nommé un procureur spécial pour enquêter de façon indépendante sur Donald Trump, de décider s’il le poursuit ou non.

 

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16 Commentaires

  • Posté par Wauters Georges, vendredi 23 décembre 2022, 23:25

    Des personnes manipulateurs dérangées comme Trump nous en connaissons tous, ce qui est inquiétant n est donc pas le personnage mais bien le manque d esprit critique de tous ceux, et ils sont nombreux, qui le croient encore.

  • Posté par STORDIAU Pierre, lundi 26 décembre 2022, 19:38

    +1000

  • Posté par Van Ryn Charles-axel , vendredi 23 décembre 2022, 12:00

    Silence assourdissant du côté du GOP. Absolument aucune réaction en défense de Trump, y compris dans ses rangs les plus proches. C'est l'effet d'une probable sidération à la lecture de ce rapport accablant. Il faut reconnaître que la simple lecture du tweet de Trump du 19/12/20 a de quoi convaincre les plus sceptiques quant au fait que le président battu était bien à la manœuvre dès l'origine dans l'organisation de l'insurrection du Capitole près de 3 semaines plus tard. Il écrit en effet : "BIG PROTEST IN DC ON JANUARY 6TH. BE THERE! Will BE WILD !" Le seul républicain qui ait osé s'exprimer fut Mitch Mc Connell, leader au Sénat, qui a clairement dit:" la nation entière sait qui est responsable de cette journée." Cela dit, le chemin jusqu'à une condamnation demeure encore très long. La Commission d'enquête va transmettre ses recommandations au procureur spécial Jack Smith qui entamera alors l'instruction judiciaire proprement dite. Au terme de celle-ci il devra décider si il y a suffisamment d'éléments justifiant la désignation d'un Grand Jury, composé de citoyens et présidé par un magistrat. La fonction de cette instance, qui siège à huis clos et hors présence d'avocats, n'est absolument pas de décider de la culpabilité ou de l'innocence de l'inculpé mais bien de vérifier s'il y a des preuves suffisantes justifiant des poursuites devant un tribunal. Et le cas échéant ce grand jury établira l'acte d'accusation en vue de poursuites devant le tribunal. La procédure judiciaire commencera seulement à ce moment là. Et avec toutes les voies de recours possibles il est fort à craindre qu'une décision judiciaire définitive après épuisement de tous ces recours n'interviendra pas avant la prochaine élection présidentielle de 2024... Et si par impossible Trump devait être réélu il bénéficierait de l'immunité présidentielle jusqu'à fin 2028....

  • Posté par Van Ryn Charles-axel , vendredi 23 décembre 2022, 15:32

    @p.van obberghen. Effectivement comme vous l'écrivez l'avenir de Trump paraît compromis, et ce même si au moment des primaires aucune condamnation judiciaire n'est intervenue entre-temps. Cependant au niveau du grand jury des citoyens , qui décide à huis clos et à la majorité simple, une surprise ne peut jamais être exclue. J'imagine que sa décision en cas de non renvoi devant le tribunal devra nécessairement être dûment motivée. Le problème au delà de Trump réside dans le fait que le "trumpisme" a tout de même métastasé au sein du Gop, certes aujourd'hui dans une moindre mesure, mais quand même. Et DeSantis est tout de même l'incarnation du trumpisme sans Trump, " le trumpisme compétent " comme le qualifient certains. Il est clairement issu du Tea Party , membre du "Freedom Caucus" au Congrès, bref l'incarnation d'un mouvement ultra conservateur, pratiquant allègrement la xénophobie, l'homophobie, le complotisme antivax, etc.. Il prend grand soin d'éviter de critiquer celui qui l'a fait devenir gouverneur de Floride et surtout il n'affirme jamais que l'élection de Biden a été régulière. Bref il a compris que pour gagner aux primaires, et ensuite, il lui faut poursuivre dans cette voie consistant à continuer d'incarner la colère d'une partie non négligeable de l'électorat républicain. Et face à lui côté démocrate il n'y a personne à part Biden mais qui aura 82 ans par rapport à un jeune de 46 ans... Bref, toutes les affaires judiciaires de Trump ne suffiront pas à ce que les États-Unis échappent à une prolongation,sous une forme légèrement édulcorée, du trumpisme, dans laquelle vraisemblablement une grande majorité des citoyens américains ne se reconnaîtront pas. Il reste à espérer que DeSantis ne représentera plus comme le fut Trump un danger pour la démocratie...

  • Posté par Van Obberghen Paul, vendredi 23 décembre 2022, 13:13

    L'avenir politique de Trump est de plus en plus compromis. Ses soutiens s'amenuisent progressivement mais certainement, même s'il garde une base de fanatiques inconditionnels. Encore faut-il qu'il arrive à être investi par les Républicains lors de leur primaire, ce qui n'est pas joué. Au final, s'il est le candidat désigné, c'est un cadeau pour les Démocrates, qui sont assurés de gagner en 2024 face à Trump. Une inculpation, un procès et une condamnation restent toutefois hautement nécessaires. Même si Trump perd progressivement de son influence, il faut absolument que la Justice américaine fasse son travail afin que personne à l'avenir, ne se mêle de tenter ce qu'il faut bien appeler un coup d'état. Par ailleurs, le Congrès américain a déjà commencé de mettre en oeuvre des mesures qui rendront plus difficile les manoeuvres d'un Trump à l'avenir, dans l'Electoral Count Act, entre autres. Ce qui prouve que la Démocratie est un travail permanent et harassant, à la préserver et l'améliorer autant que possible face à ceux qui veulent la détruire, ou au moins la pervertir, et ils sont nombreux.

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