Cuba à l’école du capitalisme rouge

L’homme, un Guajiro (un paysan), aux bottes en caoutchouc jaune, tranche avec la clientèle de cette vaste succursale de la Banco Metropolitano de la banlieue Est de La Havane. Venu solliciter un prêt, il écoute patiemment une conseillère financière lui expliquer les conditions à remplir pour obtenir un crédit de 1.000 pesos cubanos (40 euros). Une situation impensable il y a encore quatre ans à Cuba. Si les Cubains, notamment les Cuentapropistas (entrepreneurs indépendants), se plaignent qu’il est très difficile d’obtenir du crédit bancaire, les banques ont, à tout le moins, créé des postes de conseillers financiers depuis « l’actualisation du modèle économique », c’est l’expression, voulue par Raul Castro en 2010.