Iran: Olivier Vandecasteele condamné pour «espionnage», l’argument classique
Le ministre iranien des Affaires étrangères a confirmé que le travailleur humanitaire était accusé d’espionnage. La Belgique exige sa libération et une amélioration de ses conditions de détention.


En l’absence de verdict rendu public, on se demandait pour quel motif Olivier Vandecasteele avait été condamné à 28 ans de prison le 14 décembre dernier… On sait maintenant que le travailleur humanitaire belge détenu en Iran depuis le 24 février 2022, est officiellement accusé d’espionnage. C’est ce qu’a confirmé mercredi la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib (MR) après un entretien avec son homologue iranien. Mais les faits qui lui sont reprochés n’ont pas été communiqués aux autorités belges.
« Pour la Belgique, M. Vandecasteele est innocent et doit être libéré. D’ici là, nous demandons une amélioration de ses conditions de détention », précise le cabinet de la ministre. « Au cours de nombreux contacts diplomatiques et politiques, et ce jusqu’au plus haut niveau ces derniers mois, nous avons exigé sa libération et une amélioration immédiate de ses conditions de détention », affirme-t-on aux Affaires étrangères. « La situation d’Olivier Vandecasteele est et reste une priorité pour la ministre, son département et le gouvernement belge qui fait tout pour obtenir sa libération ».
A l’occasion du réveillon de Noël, Olivier Vandecasteele avait été autorisé à donner un coup de fil à sa famille. Lors de cet entretien, il a répété combien ses conditions de détention étaient difficiles.
Le sort du seul détenu belge en Iran est selon toute vraisemblance lié à celui d’Assadollah Assadi, un agent iranien condamné à 20 ans de prison par le tribunal correctionnel d’Anvers en octobre dernier pour un projet d’attentat contre l’opposition iranienne en France.
Le gouvernement belge a négocié avec l’Iran un traité pour permettre l’échange de prisonniers entre les deux pays, mais la Cour constitutionnelle belge a suspendu ce traité en décembre.
Mi-décembre, les Affaires étrangères avaient appelé les Belges de passage en Iran à quitter le pays dans les plus brefs délais en raison des risques accrus de détention arbitraire auxquels ils s’exposent au vu de la détérioration du contexte sécuritaire.
Monnaie d’échange
Mardi, l’Iran avait accusé un ressortissant belge (sans le nommer) et deux Français d’espionnage et d’atteinte à la sécurité nationale.
Si Olivier Vandecasteele est le seul Belge détenu en Iran, il n’est pas le seul étranger à être victime de prise d’otage par le régime des ayatollahs. C’est le cas, par exemple, du médecin irano-suédois Ahmadreza Djalali qui a notamment donné cours à la VUB (l’équivalent flamand de l’ULB). Arrêté sans motif le 25 avril 2016, il a été condamné à mort en octobre 2017 pour espionnage et « corruption sur terre » au profit d’Israël à l’issue d’un procès inique. Son exécution a été reportée à plusieurs reprises.
Plus d’une douzaine d’Occidentaux, majoritairement des binationaux, sont actuellement détenus par l’Iran qui a pris l’habitude de les monnayer en échange de concessions. Le régime islamique est en effet soumis à des sanctions importantes de pays occidentaux, notamment à cause de son programme nucléaire qui ne se limite pas à la production d’électricité avec de l’enrichissement de l’uranium à 60 %.
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir8 Commentaires
Certes, l'affaire Olivier Vandecasteele commence a ressembler au même feuilleton morbide frappant notre célèbre nobelisée Aung San Suu Kyi : rien ne lui a été épargnée; du vol à l'étalage ... en passant par l'excès de vitesse à vélo ! Il n'en demeure que certains "bobo" devrait quand même arrêter de "tester" la "gentillesse" de certains états totalitaires en allant sur place ... au risque de mettre en difficulté nos gouvernements !!
>>> voyez le prix payé par le "touriste" américain en Corée du Nord ... ou, plus récemment leur basketteuse échangée contre l'infâme marchand d'arme planétaire !!
Au lieu d’inventer un traité permettant un échange de prisonniers, ne faudrait-il pas procéder à des expulsions réciproques avec escale dans un pays tiers ?
Évidemment, s'il s'agit vraiment d'une affaire d'espionnage, ils ne nous le diront pas. Le pilote du U2 aussi était déclaré "innocent" par les USA. Je veux bien croire qu'il est innocent, je. eux bien croire qu'il est coupable ; je demande des preuves.
Des preuves d'une affaire d'espionnage ? Parfaitement ridicule. Un "brave homme", un "humanitaire con-vaincu" s'est laissé aller à retourner (en dépit du bon sens élémentaire) dans un pays qu'il appréciait beaucoup, mais qui est depuis 1979 une dictature délétère, après avoir été "exfiltré" de justesse une première fois. Il s'est jeté dans la "gueule du loup" islamique chiite des mollahs, qui cherchait "désespérément" un moyen d'échanger son "diplomate-terroriste patenté" pris la main dans le sac de la préparation d'un attentat contre des opposants au régime, et condamné/emprisonné en Belgique. Rien de plus, rien de moins.