Les trésors cachés du Portugal

Régulièrement récompensé lors des World Travel Awards, considérés comme les « Oscars » du tourisme, cinq fois élu meilleure destination européenne de l’année depuis 2017, le petit pays d’Europe occidentale regorge d’atouts. Certains plus confidentiels que d’autres. 1 Le centenaire du carnaval de Torres Vedras On le présente comme « le plus portugais du Portugal » et c’est aussi l’un des plus anciens du pays : voilà plus de cinq siècles qu’on célèbre dans cette petite ville située à 50 km au nord de Lisbonne la fête de l’entrudo , mot portugais par lequel on désigne le carnaval et signale l’entrée dans le carême. Le thème cette année ? Tout simplement le centenaire de l’événement, du moins tel qu’il est fêté depuis 1923 : sous la Première République portugaise, le carnaval, rabelaisien à souhait et jusqu’alors spontané s’est démocratisé en une fête de rue organisée, compte tenu de son caractère profane, avec un cortège de chars allégoriques. Les rois du carnaval, tous deux de sexe masculin, sont normalement des personnalités de la région. Le couple est suivi entre autres par une cour de ministres caricaturés et de grotesques matrafonas (hommes travestis en femmes). L’événement aura lieu cette année du 17 au 22 février, mais les célébrations du centenaire se poursuivront jusqu’au 14 février 2024. 2 Le pont piétonnier le plus long du monde Une nouvelle attraction touristique a récemment vu le jour au Portugal. Le pont 516, c’est son nom, est situé dans le nord du pays à Arouca, dans le district d’Aveiro, tout à côté des Passadiços do Paiva, des passerelles de bois au cœur d’un parc naturel. Le pont 516 n’est rien de moins que le pont piétonnier le plus long du monde, suspendu au-dessus d’un vide équivalent à un immeuble de 60 étages (175 m). Les curieux qui n’ont pas le vertige pourront admirer les paysages du Géopark d’Arouca, une zone classée par l’Unesco. 3 Dans le sillage des baleines aux Açores Perdu au milieu de l’Atlantique nord, l’archipel portugais est un paradis pour les randonneurs et les amoureux de la nature, préservée du tourisme de masse et scandée par la diversité de sa flore et de sa faune. Les neuf îles des Açores constituent, par exemple, l’un des plus grands sanctuaires de cétacés au monde et en comptent 28 espèces, résidentes ou migratoires. Si la chasse à la baleine a longtemps constitué une sérieuse source de revenus pour les Açoriens, celle-ci a été abolie en 1986 lors de l’adhésion du Portugal à l’Union européenne. L’industrie baleinière, dont témoignent plusieurs musées ci et là, a depuis laissé place à une autre activité symbolique de cet écotourisme marin qui rapporte désormais 210 millions d’euros par an à la région autonome : l’observation des cétacés. Une vingtaine d’agences installées sur les différentes îles, notamment dans le chenal qui sépare celles de Faial et de Pico (dominée par le mont éponyme, haut de 2.351 m – le point culminant du Portugal), proposent de balader les touristes au large, dans le sillage des mammifères les plus grands de la planète (cachalots, baleines bleues, rorquals communs, etc.), avec les éclairages de biologistes marins. Une expérience inoubliable, à privilégier en avril et mai (les meilleurs mois pour l’observation), quand la météo autorise les sorties en mer. 4 Un road-trip par-delà les villages historiques Nichés dans les magnifiques paysages de granit ou de schiste de la Beira intérieure (nord-est), une sous-région frontalière de l’Espagne, ces villages historiques (aldeias historicas) racontent l’histoire de la plus vieille nation d’Europe. Ils sont l’œuvre de plusieurs générations de rois qui, siècle après siècle, ont peuplé et fortifié la région. Stratégiquement alignés sur les hauteurs des serras, ils sont visibles de loin grâce à leurs châteaux médiévaux, protégés par de solides remparts. Après en avoir rénové plusieurs dans les années 1990, le Portugal a décidé en 2007 de créer un réseau de douze de ces villages historiques (Almeida, Belmonte, Castelo Mendo, Castelo Novo, Castelo Rodrigo, Idanha-a-Velha, Linhares da Beira, Marialva, Monsanto, Piódão, Sortelha et Trancoso) afin d’y promouvoir le tourisme, à travers notamment des événements estivaux où se conjuguent musique, gastronomie et artisanat. Depuis deux ans, ces villages disposent du wi-fi dans leurs lieux publics grâce à la fibre optique et sont reliés par un réseau de pistes cyclables de 3.500 km, le plus important du pays, réparti en 46 itinéraires. Le but : enrichir l’expérience des touristes au fil des sinueuses routes de campagne. 5 La vallée viticole du Douro en train Il y a différents moyens de l’aborder : en bateau sur le fleuve ou en empruntant à vélo, à moto ou en voiture, selon les envies, la route qui le longe, notamment la portion de l’estrada nacional N222 entre Régua et Pinhão, élue en 2015 « la plus belle route du monde ». Un autre moyen, plus économique, d’apprécier les paysages de la plus ancienne région viticole réglementée du monde (créée en 1756 par le marquis de Pombal) reste le train au départ de Porto. Trois fois par jour, le MiraDouro, un train régional coloré, prend le départ depuis la sublime gare de São Bento, dont le hall est tapissé de 20.000 azulejos aux thématiques historiques. Il transite ensuite par 22 gares pour rallier celle de Pocinho, 174 km plus loin, en longeant le fleuve et les coteaux de schiste escarpés et ondoyants, dans cette majestueuse vallée de 250.000 hectares inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Il est possible de faire l’aller-retour en train dans la journée pour 24,50 euros, ou de s’arrêter plus tôt pour visiter l’une des quintas, ces demeures viticoles blanches disséminées dans les vignes, qui offrent des vues imprenables sur le Douro et proposent des dégustations de vin et de porto. Pour un vrai voyage dans le temps, la compagnie des chemins de fer portugais met sur les rails de juin à octobre un train historique du début du XXe siècle, avec sa locomotive à vapeur et ses cinq magnifiques wagons tout en bois, qui relie les gares de Régua et Tua. Pour l’aller-retour, comptez 45 euros pour les adultes et 20 euros pour les enfants. 6 Joana Vasconcelos au Maat de Lisbonne S’il est une artiste portugaise à découvrir, certainement la plus reconnue à l’international ces dernières années, c’est bien Joana Vasconcelos. La plasticienne, née à Paris en 1971 et installée au Portugal depuis l’âge de trois ans, est aujourd’hui considérée comme une pionnière dans la représentation des femmes. En 2012, elle est devenue la première et la plus jeune artiste contemporaine à exposer au Château de Versailles. Avec 1,6 million de visiteurs, elle a ainsi battu le record d’affluence à une exposition sur les cinquante dernières années. Après avoir exposé son travail à la Biennale de Venise et dans le monde entier, Joana Vasconcelos présentera des œuvres inédites à partir de septembre au Musée d’art, d’architecture et de technologie de Lisbonne (Maat), un très bel écrin inauguré en 2016 sur les quais du Tage dans le quartier de Belém. Le public pourra notamment apprécier son Arbre de la vie, un laurier illuminé de 13 mètres de ramure, fait de broderies noires, rouges et or, ourlées de lumière. 7 Les cascades du parc national de Peneda-Gerês Envie de couper avec le train-train quotidien et de communier avec la nature ? Direction le Nord, à la frontière avec la Galice. C’est ici, entre les régions du Haut-Minho et de Trás-os-Montes, que se trouve le parc de Peneda-Gerês, l’unique parc national du Portugal. Cette réserve de biosphère de 72.000 hectares, très appréciée des Portugais pour ses massifs montagneux et ses cours d’eau, abrite les plus belles cascades du pays. Si leur accès est parfois précédé d’une bonne marche sur des sentiers, l’effort en vaut la peine. Entre amis ou en famille, il est possible de pique-niquer près de plusieurs cascatas : Arado, Fecha das Barjas (plus connue sous le nom de Tahiti) ou encore Pincães. Au menu : eaux limpides ou émeraudes et invitations à la rêverie. L’eau, particulièrement abondante en ce début d’année, est redevenue reine dans les cours et les piscines naturelles du parc national après les pluies abondantes du mois de décembre. [scald=29769178:sdl_editor_representation] [scald=29769179:sdl_editor_representation]

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