Un trésor intérieur

Sylvie Portas est convaincue qu’on est tous dotés d’un potentiel sensible, un socle essentiel pour sentir, explorer, apprendre, percevoir, créer. Dans le cas de la haute sensibilité, mais comme pour toutes particularités, il y a des atouts et des défis. Mieux se connaître, mieux accueillir ses singularités permettra de déployer cette riche particularité et de bien vivre avec sa sensibilité. Comment en faire un atout, alors ? En redonnant déjà place à la sensibilité au sein de la famille, au sein des écoles, dans le monde du travail : « Avec la révolution industrielle, on s’est un peu déconnecté de cette part sensible. Ensuite, pour bien vivre sa haute sensibilité, il sera nécessaire de prendre soin du corps. Par exemple prendre soin de son sommeil (dormir suffisamment), de son alimentation (en évitant de consommer trop de sucre), réaliser de l’activité physique par toute approche souhaitée (du lien à faire avec l’intégration des réflexes), repérer tout ce qui provoque de l’hyperstimulation (des environnements trop bruyants, les lumières vives au supermarché, les fameuses étiquettes de vêtements, l’exposition aux écrans…). Le contact avec la nature est souvent très bénéfique pour apporter de l’apaisement. Il faut aussi prendre soin du cœur, de son estime et confiance en soi et de ses relations sociales. J’utilise la roue de l’EQ-I (Emotional Quotient Inventory), qui recense les quinze compétences clés de l’intelligence émotionnelle à développer dès le plus jeune âge et à tout âge. Nos émotions impactent la perception de soi, l’expression individuelle, les relations humaines, la prise de décision et la gestion du stress. Accompagner l’enfant à développer ses compétences lui sera d’une grande aide et lui permettra de relever certains défis liés à sa sensibilité élevée et de valoriser et déployer pleinement tous les atouts qu’elle lui apporte déjà. » Et est-ce qu’il faut tout dire à son enfant quand on découvre sa haute sensibilité ? Sylvie Portas invite plutôt à échanger avec lui, lorsque des situations se présentent, sur les manifestations de sa sensibilité. « J’ai l’impression que tu es très gêné par le bruit » ou « Tu as l’air touché par ce qui est arrivé à ton ami », cela permettra d’accueillir ses ressentis et émotions, de l’accompagner à identifier ses besoins et bien évidemment à ouvrir des pistes, à trouver les ressources internes et externes qui lui permettront de transformer ce qui est inconfortable, à bien vivre sa sensibilité élevée et à la vivre comme une singularité pleine d’atouts. Comme le conclut Manon, 4 ans, dans son langage de vérité : « Il faut les écouter, les émotions. Si on n’écoute pas, il y a la police ! »

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