Les écrans e-ink vont-ils sauver nos yeux?

Passer une soixantaine d’heures devant un écran chaque semaine peut être épuisant, surtout pour les yeux. Mais à l’avenir, travailler sur l’ordinateur pourrait devenir bien plus confortable grâce à l’e-ink, aussi connue sous le nom de papier électronique. Ces écrans utilisent la même technologie que l’on trouve dans les ardoises magiques pour enfants, que l’on peut effacer à l’infini. [scald=29796340:sdl_editor_representation] Depuis plus d’une dizaine d’années, cette technologie d’affichage en noir et blanc équipe surtout les liseuses de livres électroniques. Mais elle pourrait bien se généraliser rapidement grâce à l’apparition progressive de la couleur et à la diversité accrue de leurs fonctionnalités. Ces derniers mois ont, par exemple, vu essaimer des tablettes tactiles permettant de prendre des notes à l’aide d’un stylet. Huawei, Lenovo, Amazon Kindle, ou Remarkable, proposent désormais leurs « ardoises magiques 2.0 » pensées pour un usage professionnel. Une batterie boostée et un confort visuel inégalable Au CES, salon technologique qui s’est tenu au début du mois à Las Vegas, l’e-ink n’a pas manqué de faire forte impression. BMW a par exemple levé le voile sur ses véhicules dont la carrosserie pouvait changer de couleur à la volée. Mais c’est surtout la présentation du « ThinkBook Plus Twist » qui a attiré l’attention du public. L’ordinateur dispose en effet de deux écrans. Le principal est une très belle dalle OLED, articulée sur un pivot. Quand on la retourne, elle laisse apparaître un second moniteur e-ink. [scald=29796339:sdl_editor_representation] Cette utilisation semble tomber sous le sens. Les écrans e-ink, particulièrement économes en énergie promettent une autonomie largement accrue. Surtout, ils proposent un confort de lecture incomparable avec celui d’un écran traditionnel. En effet, contrairement à ces derniers, rétroéclairés, les écrans e-ink n’émettent pas de lumière directe. Il faut disposer d’une source lumineuse extérieure pour voir ce qu’ils affichent. Un peu à la manière du papier. La plupart des écrans e-ink proposent toutefois un éclairage frontal caché par leurs bordures et qui permet de les utiliser dans le noir sans envoyer de lumière directe dans les yeux. Ce genre d’écran sur un ordinateur est particulièrement adapté à ceux qui passent de longues heures sur leur appareil pour lire, écrire ou coder ou remplir des tableurs. Une technologie qui peine à quitter la niche des liseuses Evidemment, tout n’est pas rose avec ce genre de moniteur. Les couleurs sont complètement délavées par rapport à une dalle OLED ou LCD traditionnelle. Pas idéal, par exemple, pour la retouche photo. Toujours pour des questions techniques, le taux de rafraîchissement reste très bas. Avec son affichage à 12 hertz, l’écran e-ink rend intolérable le visionnage de contenu vidéo et vaine toute tentative de jouer. On en vient toutefois à rêver aux possibilités que peut offrir l’e-ink pour la lecture de PDF, de magazines ou la navigation sur internet. Pourtant, ces écrans pourraient ne pas trouver leur public, tant l’e-ink peine à s’imposer, même dans le secteur de la lecture, son usage principal depuis des années. « Les chiffres du marché des livres en France montrent que les versions ebook des ventes ne dépassent pas les 8 % », note Benoît Dubois, directeur de l’ADEB, l’Association des éditeurs belges. « Avec un tel taux, on ne peut plus vraiment parler de niche, mais c’est sûr que le marché numérique reste à la marge du marché traditionnel. » [scald=29796341:sdl_editor_representation] Même constat du côté des éditeurs de presse, où l’on remarque que la lecture de PDF de journaux reste marginale, selon Catherine Anciaux, secrétaire générale de LA PRESSE.be, l’Alliance des médias francophones et germanophones d’information. « Souvent, il s’agit d’un premier pas pour les lecteurs habitués au papier. Mais en constatant les fonctionnalités permises par les sites de journaux, ces derniers passent rapidement aux versions web ou aux applications des journaux. Mais si ces nouveaux écrans peuvent améliorer le confort de lecture de l’utilisateur, c’est forcément positif. » Reste à voir si ces écrans confortables, mais peu polyvalents parviendront à s’imposer comme écran secondaire des machines que l’on utilise quotidiennement.

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