Pourquoi les Belges de l’AC Milan peinent à se faire une place au soleil

Milan, capitale italienne de la mode, offre aux joueurs belges offre un cadre mêlant douceur de vie et défi sportif de premier plan. Ceux-ci ne parviennent pourtant pas à tutoyer les sommets alpestres… qui se dessinent depuis l’horizon lombard. Plus concrètement, ils ont buté ces derniers mois face à divers éléments ayant freiné leur évolution. Que ce soient les énormes attentes placées en Charles De Ketelaere, le manque de considération envers Aster Vranckx ou des pépins musculaires pour Alexis Saelemaekers et Divock Origi. À mi-saison, le bilan noir-jaune-rouge n’est guère réjouissant. Mais il reste cinq mois pour inverser la tendance. Ou, du moins, atténuer le « rosso » de l’échec. À commencer, ce mercredi soir, par le derby contre l’Inter Milan, délocalisé à Riyad, en Supercoupe d’Italie. [scald=29802005:sdl_editor_representation] 1 Charles De Ketelaere pas à la hauteur de son transfert [scald=29801895:sdl_editor_representation] Passer du Club Bruges à l’AC Milan n’a rien de simple. Encore plus quand la somme du transfert – 32 millions plus 3 en bonus – vient rajouter une dose de pression supplémentaire sur les frêles épaules de Charles De Ketelaere. Le « Petit Prince » du football belge est régulièrement impliqué au sein du noyau rossonero, mais ne parvient à briller là où on l’attend. C’est-à-dire dans les trente derniers mètres. En 25 rencontres (dont neuf comme titulaire), il n’a délivré qu’une seule passe décisive : c’était en août contre Bologne au profit de Rafael Leão. Depuis lors, plus rien. Ses performances en Ligue des champions et en Serie A ont parfois fait peine à voir. Raison pour laquelle il est devenu au gré des semaines le remplaçant attitré du milieu offensif Brahim Diaz. À San Siro, on lui laisse le temps de grandir, sans s’inquiéter outre mesure. « Charles a 21 ans et est un jeune joueur que nous avons engagé pour cinq ans, pas pour cinq mois. C’est un investissement à long terme. Nous devons être patients avec la jeune génération », plaide Paolo Maldini, directeur sportif et légende de l’AC. Couvé au sein de l’institution milanaise, De Ketelaere sait néanmoins qu’il est attendu au tournant. Sa récente prestation face à Salernitana a d’ailleurs laissé entrevoir des choses intéressantes pour les semaines à venir. Le poussin va-t-il enfin sortir de sa coquille, comme se demande la Gazetta dello Sport ? Un premier but ou un premier trophée pourrait sans doute l’aider à tout débloquer… 2 Alexis Saelemaekers ralenti par sa blessure [scald=29801898:sdl_editor_representation] Compte tenu de ses dernières saisons et de son implication dans l’obtention du Scudetto, Alexis Saelemaekers est certainement le Belge avec le plus de crédit à Milanello. Ou, du moins, celui qui est le plus souvent titularisé par Stefano Pioli quand son corps le permet. Sur ses treize matches disputés cette saison, l’ancien Anderlechtois s’est retrouvé à neuf reprises dans le onze de base (soit 69 % du temps). Avec deux buts en Ligue des champions (contre Salzbourg et le Dinamo Zagreb) et une passe décisive à la clé. Si ces données n’ont pas pris plus d’ampleur, c’est parce qu’il a été victime, en octobre, d’une rupture partielle du ligament collatéral médial au genou. Un coup d’arrêt qui l’a privé du Mondial et de deux mois de compétition. Il a effectué son « come-back » au début du mois de janvier, 95 jours plus tard. « C’est une sensation merveilleuse. Je vais beaucoup mieux et suis maintenant prêt à tout donner pour aider l’équipe », disait le garçon de 23 ans. En concurrence frontale avec Junior Messias sur l’aile droite de l’animation offensive lombarde, Saelemaekers peut compter sur son dynamisme, sa générosité dans l’effort et sa discipline tactique. A lui maintenant d’enchaîner et d’essayer de soigner ses statistiques personnelles. Même si ce n’est pas la première consigne de son mentor italien. 3 Divock Origi peine à quitter son costume de joker [scald=29801903:sdl_editor_representation] L’été dernier, Divock Origi avait quitté Liverpool pour l’AC Milan pour sortir de l’ombre, pour avoir davantage de temps de jeu. Si l’attaquant belge a participé à quinze rencontres cette saison, ses premiers mois ne sont pas pour autant un franc succès. Pour le coup, il n’est pas encore parvenu à se départir de son costume d’éternel joker. La faute à Olivier Giroud, son principal concurrent direct en attendant le retour de blessure de Zlatan Ibrahimovic, qui continue à empiler les buts à 36 ans. La faute, aussi, à un physique récalcitrant (inflammation, fatigue musculaire et problème à l’ischio) qui l’empêche d’emmagasiner le rythme des matches. Pour ainsi dire, son seul réel fait d’arme est sa prestation contre Monza, le 22 octobre. Avec, ce soir-là, une splendide frappe du droit dans le plafond du but adverse et un assist en faveur de Brahim Diaz. Un rendement offensif à tout le moins famélique. Surtout pour un garçon, héros de la Ligue des champions 2019 pour rappel, au talent protéiforme. « Divock est un grand buteur, un attaquant complet qui sait tout faire. Il bouge bien, peut prendre la profondeur et a le gabarit pour gagner des duels », avait souligné Pioli, qui est en droit d’attendre davantage du Belge. Confirmer et prester dans la durée, c’est probablement ce qui lui a toujours fait défaut depuis ses débuts pros. Un mal vraiment incurable ? 4 Aster Vranckx a encore cinq mois pour convaincre [scald=29801907:sdl_editor_representation] Prêté par Wolfsbourg, Aster Vranckx (20 ans) ne dispose pas d’énormément d’espace d’expression. Le box-to-box, écarté de la liste milanaise en Ligue des champions, n’a que la scène domestique pour convaincre les dirigeants rossoneri de lever l’option d’achat estimée à 12 millions d’euros. À mi-saison, le bilan n’est pas folichon : à peine 153 minutes de jeu, réparties en sept montées au jeu et une titularisation. Le capitaine de nos Diablotins a de quoi être frustré sur son sort. Mais il y a des motifs d’espoir. Sa prestation contre le Torino, la semaine dernière, fut encourageante. Puis, surtout, sa mentalité et son envie constante d’apprendre au contact des vedettes milanaises sont appréciées en haut lieu. Y compris dans le chef de Stefano Pioli, satisfait de compter sur ce jeune loup aux dents longues. Pour l’ex-Malinois, il faut prendre tout ce qu’on lui donne… et répondre présent dès que la porte s’ouvre. Un contrat « longue durée » à l’AC est à ce prix !

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