«The Last of Us: la survie de l’humanité, plus qu’un jeu

The Last of Us, série en 8 épisodes (50’) sur BeTV La nuit du 15 janvier a été courte pour les inconditionnels du jeu vidéoThe Last of Us, avec la diffusion sur HBO Max (et en Belgique sur Be TV depuis ce lundi) de l’adaptation en série du jeu, sorti il y a dix ans sur Playstation et vendu à plus de 17 millions d’exemplaires à travers le monde. Plus que Gran Turismo 3avec ses 15 millions de copies écoulées. [scald=29802422:sdl_editor_representation] Courte parce que, s’ils ne pouvaient en aucun cas passer à côté du rendez-vous, une bonne part d’entre eux avaient quelques raisons de nourrir des inquiétudes sur le passage à l’écran du jeu culte créé par Neil Druckmann et le studio Naughty Dog. Les tentatives récentes, pour Resident Evilou Halo se sont plutôt avérées des déceptions, démonstration par la négative que s’inspirer de l’univers d’un jeu vidéo n’est en rien une garantie de qualité pour une série ou un film. Comme le résume l’analyste John Cassillo à l’AFP : « Ce qui rend un jeu vidéo divertissant ne rend pas forcément divertissant un film ou une série, et vice-versa », avec des adaptations précisément « coincées entre deux univers ». Longue errance A charge de Last Of Us de faire mentir la tradition, au départ du scénario du jeu. Un champignon parasite, le cordyceps, a ravagé en un temps record la plus grande partie de la population mondiale. Sa particularité : il transforme ses victimes en zombies avides de chairs humaines. En 2023, vingt ans plus tard, le monde n’est plus que ruines. Boston, comme d’autres villes, est désormais gouvernée par un régime totalitaire auquel n’échappent pas Joël et Tess, deux survivants, qui croisent la route d’un groupe de rebelles, les Fireflies. Ceux-ci les chargent de la mission de traverser les Etats-Unis délabrés pour acheminer la jeune adolescente Ellie, sur qui repose les espoirs de survie de l’humanité. Commence une longue errance où la relation entre le quinquagénaire solitaire et ronchon Joël (Pedro Pascal, vu dans Narcos et Game of Thrones) et la caustique Tess (aussi vue dans Game of Thrones), mal engagée, s’approfondit jusqu’à les rendre quasiment inséparables. Autour de Neil Druckmann, un des créateurs du jeu, on retrouve aux… manettes de la série Craig Mazin, scénariste et réalisateur de Chernobyl. S’ils ont pris des libertés avec le matériau original, ils sont parvenus à en conserver l’âme, avec une dystopie réaliste à l’atmosphère angoissante dont le premier épisode donne un aperçu particulièrement puissant. Certaines scènes paraissent reproduites à l’identique du jeu, au grand régal des réseaux sociaux où certains s’amusent depuis 24 heures à relever les copies plus ou moins conformes. The Last of Us ne devrait pas décevoir les gamers et a tout pour devenir un modèle d’adaptation de jeu en série, autant sur le plan de l’esthétique, avec ses décors époustouflants, que sur le plan narratif : si les zombies sont au cœur du propos, le récit, sous forme de road-trip (on pense à La route de Cormac McCarthy), laisse moins de place à la violence au profit d’une lenteur parfois déroutante et d’un questionnement humaniste sur la survie en milieu hostile et la nature essentielle des relations entre individus. L’humanité n’aurait pas perdu totalement la bataille…

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