Corruption au Parlement européen: Marc Tarabella exclu par les socialistes belges et européens
Les députés S&D ont décidé à l’unanimité de son exclusion, le temps de l’enquête. Même position au boulevard de l’Empereur. Andrea Cozzolino a quant à lui décidé de quitter volontairement le groupe.


Réunis en marge de la session plénière à Strasbourg, les eurodéputés socialistes ont décidé, à l’unanimité, d’exclure Marc Tarabella. Pour rappel, la présidente du groupe, Iratxe Garcia Perez, avait réclamé, mardi, le départ des deux parlementaires sous le coup d’une demande de levée d’immunité. Estimant que ce « statut » réclamait davantage que la simple suspension décidée en décembre. Le bourgmestre d’Anthisnes avait aussitôt opposé une fin de non-recevoir à sa cheffe, arguant, via son avocat, que « ce serait aller trop loin ». Qu’à cela ne tienne, nous l’exclurons, avait alors rétorqué le groupe S&D. Qui a donc joint l’acte à la parole, ce mercredi soir. Dans la foulée, le PS belge a annoncé « avoir exclu Marc Tarabella de sa qualité de membre. Une décision prise en concertation avec le groupe socialiste du Parlement européen ».
Dans les deux cas, il s’agit donc bien d’une mesure temporaire, le temps de la procédure judiciaire. Au boulevard de l’Empereur, on prend soin de préciser que « sur le plan judiciaire, le Parti socialiste est attaché au principe de la présomption d’innocence. (…) Si, à l’issue de la procédure judiciaire, les faits ne sont pas établis, Marc Tarabella pourrait donc demander sa réintégration ».
L’avocat de ce dernier, Maxim Töller, a déploré, lors du JT de la RTBF, ces deux décisions prises avant que son client ne soit entendu. « Est-ce qu’on ne pourrait pas raison garder dans ce dossier et, avant d’offrir de petites peines à certains inculpés, entendre M. Tarabella, entendre ce qu’il a à dire ? »
Une enquête interne indépendante au S&D
Andrea Cozzolino avait pour sa part pris les devants, annonçant, ce mercredi matin, « se retirer du groupe S&D du Parlement, afin de permettre aux travaux de la commission juridique de se dérouler dans les meilleures conditions, en toute autonomie et neutralité ». Jusqu’ici, la mesure de suspension les privait de toute participation aux travaux parlementaires, au nom des socialistes, une mesure à vocation « interne ». L’exclusion, elle, a valeur « externe » : ils ne sont, officiellement, plus membres du groupe socialiste, mais seront affectés, au sein de l’assemblée, au groupe des non inscrits, comme, depuis décembre, leur ex-coreligionnaire Eva Kaili.
Andrea Cozzolino a par ailleurs confirmé, ce matin, qu’il souhaitait être entendu par la commission des affaires juridiques du Parlement européen. Pour rappel, c’est cette instance qui se prononcera, d’ici la fin du mois, sur la demande de levée d’immunité qui le concerne. « Il entend pouvoir réaffirmer qu’il n’est absolument pas impliqué dans les faits investigués dans le cadre du Qatargate », précise encore son conseil, Dimitri de Beco.
Le groupe a également lancé l’enquête interne qu’il avait annoncée. Comme annoncé par Iratxe Garcia Perez, elle sera confiée à des experts indépendants. Selon une source S&D, il s’agit de Silvina Bacigalupo, présidente de Transparency International Espagne et professeur de droit pénal à Madrid, et de Richard Corbett, ancien député européen et membre de la commission des Affaires constitutionnelles, auteur du guide sur les règles de procédure de l’assemblée.
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Un membre du P$ exclu pour malversations financières : un fait très rare. Effectivement si le P$ avait exclu tous les membres impliqués de près ou de loin dans les scandales financiers de la Carolo 2006, Nethys, le Parlement Wallon et j'en passe : Il n'y aurait plus guère de cadres présent au parti.
Qu'est-ce que c'est gai, ces gamineries avec les symboles, Char£€$ G€rard...)
Lorsque l'avocat de Tarabella dit que que son client "n’a jamais monnayé son éthique, son travail" il prépare l'avenir : si son client a reçu des enveloppes, ce n'est pas pour l'influencer, c'est pour ses bonnes œuvres. Lorsque l'avocat de Tarabella dit "le statut de repenti donne une raison vraiment extrêmement importante de mentir" il dit le contraire de la vérité. Un repenti n'a aucun intérêt à mentir car il perdrait son statut de repenti alors qu'il a déjà avoué ses propres responsabilités : il risquerait la peine maximum.
Au moins, vous le comprenez !
"Un repenti n'a aucun intérêt à mentir car il perdrait son statut de repenti alors qu'il a déjà avoué ses propres responsabilités : il risquerait la peine maximum.". Ce serait vrai si l'enquête parvenait à démontrer un mensonge. Et il table sur le fait que ça n'arrivera pas. Non pas parce que les enquêteurs seraient idiots ou complices mais parce que les cadeaux, si cadeaux il y a, auront disparus (ce serait du liquide ...) et qu'on ne saurait lui en tenir rigueur. Et que, par ailleurs, inversement, je ne vois pas comment l'enquête pourrait démontrer qu'aucun cadeau n'a jamais été fait. Ne pas pouvoir prouver la présence de quelque chose (de Dieu par exemple) n'équivaut en effet pas à prouver son absence. CQFD.