Retraiter l’eau pour comprendre qu’elle est précieuse

L’entreprise durable n’est plus un choix, mais une nécessité absolue. Ekopak, société spécialisée dans la purification de l’eau, est convaincue depuis longtemps de cette approche. Pieter Loose, son CEO, nous en dit plus sur le gaspillage de l’eau et sur le prestigieux projet à Anvers qui permettra dès 2025 d’économiser 20 milliards de litres d’eau.

« L’eau est une denrée rare et précieuse », lance Pieter Loose d’emblée. « Les particuliers comme les entreprises doivent l’utiliser avec parcimonie. Après tout, l’eau est le moteur de la nature et de notre vie quotidienne. Sa disponibilité joue un rôle crucial dans l’avenir de notre planète. Alors que les ressources en eau s’épuisent, elle est pourtant toujours gaspillée. » Heureusement, de plus en plus d’entreprises reconnaissent la nécessité de l’exploiter de manière rationnelle. À cet effet, elles se sont fixé des objectifs concrets en matière de consommation d’énergie, de CO2 et d’eau. « Ekopak aide ces entreprises à résoudre le problème de la pénurie d’eau en se concentrant sur une technologie innovante de recyclage de l’eau. »

Réduire, purifier et recycler

Les usines consomment des milliards de litres d’eau potable par heure : eau de refroidissement, eau de chaudière, eau de process... Après utilisation, cette eau est rejetée dans les ruisseaux et les rivières. Cependant, l’eau est trop cruciale pour être gaspillée de cette façon. Les entreprises sont obligées de trouver une solution durable, car elles risquent de manquer d’eau à des moments critiques. « Ekopak aide les entreprises dans une perspective durable », explique Pieter. Même s’il pense que le terme « durable » est mal choisi. « Tout ce qui s’inscrit dans la durée semble onéreux, difficile, alors que ça ne devrait pas l’être. Nous devons simplement améliorer notre réflexion : comment pouvons-nous utiliser l’eau et les autres matières premières de manière plus judicieuse ? Ekopak allège le fardeau des entreprises en leur fournissant de l’eau pure de manière écologique et économique. » L’approche d’Ekopak s’articule autour de trois volets. « Nous permettons aux entreprises de réduire leur consommation d’eau, de purifier les eaux usées et de les recycler en eau ultrapure. Nous appelons ce processus ‘Réduire. Réutiliser. Revaloriser’. »

Apprendre des Romains

« L’histoire nous apprend que l’humanité a fait un bond en avant dans la prospérité chaque fois qu’elle a affiné sa réflexion sur l’utilisation de l’eau. L’aqueduc des Romains en est un bon exemple : il leur a permis de détourner l’eau, d’agrandir les villes et, partant, d’améliorer la santé publique. Les bateaux en sont un autre exemple : en les utilisant pour le commerce, les villes se sont développées le long des cours d’eau. Malheureusement, force est de reconnaître que l’industrie actuelle stagne depuis des décennies en matière de gestion de l’eau. Comme il y a 100 ans, l’eau est toujours puisée dans le sol et traitée pour être utilisée dans les usines, puis rejetée. Il est grand temps d’aller de l’avant et de développer nos vies. »

Un impact déjà important

Comment Ekopak s’y prend-elle concrètement ? « Nous proposons deux types de solutions. Dans les entreprises qui ont besoin de beaucoup d’eau et qui rejettent beaucoup d’eaux usées, nous construisons une usine de recyclage de l’eau sur place », explique Pieter. « D’autres entreprises ont besoin de beaucoup d’eau, mais produisent peu d’eaux usées. L’eau s’évapore ensuite pendant le processus de fabrication, par exemple. Dans ce cas, nous fournissons des eaux usées recyclées qui sont utilisables dans leurs applications. »

Aujourd’hui, Ekopak est une société cotée en bourse qui dessert des clients de 16 pays évoluant dans différents secteurs (chimie, pharmacie, alimentation, textile...). Parallèlement, la demande ne cesse de croître. « Dans notre pays, un tiers de l’eau potable est consommé par l’industrie. Plus nous pouvons en recycler, plus il en reste pour la population, la nature et la santé. »

Vingt milliards de litres d’eau économisés à Anvers

À Anvers, Ekopak a lancé un projet de grande envergure en collaboration avec Aquafin : au lieu de laisser les eaux usées d’Anvers s’écouler, elles sont recyclées et réutilisées comme eau de refroidissement dans les entreprises portuaires. « De cette façon, nous économisons 20 milliards de litres d’eau à Anvers chaque année », confie-t-il. Des projets similaires seront également mis en place dans d’autres endroits du pays. « Nous visons à recycler environ 50 milliards de litres par an d’ici 2030 », poursuit Pieter Loose.

Un scénario de croissance

« Pour de très nombreux clients, nous construisons nos propres usines sur place et concluons des contrats à long terme pour vendre de l’eau en tant que service (WaaS). Il s’agit évidemment d’une activité à forte intensité de capital, qui nécessite un financement considérable. Dans ce contexte, nous pouvons compter sur les prêts verts de BNP Paribas Fortis », explique Pieter. « Les activités d’Ekopak s’articulent autour d’un concept nouveau et innovant. Pourtant, la banque nous a soutenus dès le début dans notre scénario de croissance. BNP Paribas Fortis était présente à chaque étape de notre évolution, de la petite PME à l’acteur coté en bourse. »

Positive Banking | BNP Paribas Fortis

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