Les débuts en solitaire de Satchel Hart

Américain par son père (le musicien de Supertramp puis de Crowed House, Mark Hart) et Belge par sa mère (une ex-attachée de presse d’EMI), Satchel Hart a grandi dans la musique, notamment dans cette cabane au fond du jardin à Genval où il réalise en solitaire depuis plus de cinq ans ses premières maquettes. Avec pour résultat, aujourd’hui seulement, à 25 ans, ce premier album de « synthé-pop cosmico-psychédélique » très solaire et dynamique comme peut en livrer son groupe fétiche : Tame Impala. Mais cela fait longtemps que celui qui, quand tout petit à l’école on lui demandait ce qu’il voulait faire plus tard, répondait « rock star », baigne dans la musique : « Ma mère m’a inscrit à l’âge de 6 ans à des cours de piano », nous a-t-il confié. « J’ai eu un prof jusqu’à mes 18 ans. La guitare, je l’ai apprise à 15 ans, en autodidacte. J’ai toujours aimé chanter. C’est au collège cardinal Mercier de Braine-l’Alleud (NDLR : là où sont passés les Girls in Hawaii) que j’ai formé mon premier groupe… » Les chiens ne font pas des chats mais Mark Hart, que Satchel n’a pas connu avant ses 13 ans, n’a pas vraiment joué de rôle dans la carrière naissante de son fils : « Sans doute qu’il y a un manque mais qui a été bien comblé par mon beau-père. » Satchel devra attendre ses 18 ans pour avoir une vraie relation avec son père, aller dans son studio à L.A. enregistrer ses premières maquettes et passer huit mois en Nouvelle-Zélande chez Neil Finn (de Crowded House) et en Inde dans le cadre d’une année sabbatique, avant de s’inscrire à l’IAD en section son : « Comme j’ai toujours su que je serais musicien, je voulais rester au centre de ma passion, pouvoir avoir mon propre studio et enregistrer mes chansons. » Un don pour les mélodies Durant ses études, il forme un autre groupe, Long Time No Sea, se produit sur scène et écrit ses chansons avant de se lancer il y a trois ans dans la réalisation en solitaire de ce premier album. « J’ai jeté beaucoup car au début, ma musique était très influencée par ce que j’écoutais : c’était très typé Arctic Monkeys. Mes goûts ont aussi évolué au fil des ans. Tame Impala a été une vraie révélation. Mon rêve serait de faire une carrière à la Kevin Parker. » Résultat : un disque très personnel, original, presque joyeux même si les textes peuvent se montrer sombres derrière les chansons d’amour. Il y a chez Satchel une lutte permanente entre chaos et douceur naturelle, son goût pour les sonorités psychédéliques passant par un amour pour les synthés vintages : « C’est ce que je voulais pour la pochette réalisée par Fiona Rostagni découverte via Instagram. De l’apocalypse qui soit doux, comme le disque. Je voulais un trip psyché aérien, heureux, que tu écoutes comme si tu prenais de la drogue mais je travaille déjà sur d’autres morceaux qui sont plus rock, même si je suis toujours attaché à une forme de pop psyché. J’ai encore envie de m’amuser. Mes textes sont pas mal sombres mais c’est normal si tu fais un peu attention au monde qui t’entoure. J’écris ce que je ressens même dans la douleur. J’ai envoyé le disque à mon père avec qui je reste en contact par mail, il me dit que j’ai un don pour les mélodies… » Satchel Hart sera avec son groupe ce vendredi 27 au Lac à Bruxelles, le 28 au Belvédère de Namur, le 9/02 au Kultura de Liège, le 23/02 au Bar du Matin à Bruxelles et le 8/04 à la Maison Folie de Mons.

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