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L’Art Ensemble of Chicago: rituel

The Sixth Decade, from Paris to Paris

Critique - Responsable des "Livres du Soir" Temps de lecture: 2 min

Double CD RogueArt

Ce devait être au milieu des années 80. L’Art Ensemble of Chicago se produisait sur la Grand-Place de Bruxelles. La pluie ne cessait de tomber, seuls quelques courageux persistaient à rester devant la scène, trempés comme des soupes, les autres s’étaient réfugiés sous les auvents des cafés et dans les entrées des maisons. Et pourtant l’Art Ensemble a joué. Et sa musique a créé comme un arc-en-ciel dans les cœurs, sous le ciel noir de Bruxelles. C’était inattendu et magnifique. C’est que, depuis 1969, Roscoe Mitchell, Famoudou Don Moye, Lester Bowie, Joseph Jarman et Malachi Favors font de leur musique une grande fête rituelle, alchimique, dans l’athanor de laquelle se mêlent l’histoire et la préhistoire du jazz, les références européennes, l’expérimentation, les percussions de toutes sortes, l’ironie, voire le sarcasme pour former l’or de la Great Black Music. Cinquante ans plus tard, l’Art Ensemble est toujours là, du moins ses deux survivants, Mitchell et Moye, avec un album enregistré en public à Paris et qui s’appelle The Sixth Decade, from Paris to Paris, parce que c’est là, en 1969, que l’Art Ensemble a pris ce nom. Cet album rassemble un groupe d’une vingtaine de musiciens, du classique au jazz, de l’avant-garde au hip-hop. Un patchwork de musiques, canalisé par Mitchell et Moye, qui mêle le free au chant lyrique, les complaintes africaines au jazz. Une grand-messe à la fois sérieuse et complètement folle. Et c’est grandiose.

 

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