«La Flandre travaille avec nous. Quel changement de mentalité!»

Vous annoncez une Stratégie 2025. C’est le plan Marshall bruxellois ?
Nous la communiquerons bientôt. Ce sont les axes de développement de Bruxelles. Nous avons arrêté les grands principes, constitué les groupes de travail. Tous les objectifs que le gouvernement a mis sur la table sont en négociation.
C’est une version revue de la déclaration de politique régionale ?
Non, l’accord de gouvernement porte sur les cinq ans de la législature. Ici, c’est une ambition pour dix ans. Ce sont les mesures de fond. D’une part, il s’agit de se donner des objectifs en matière de développement socio-économique. De l’autre, c’est une stratégie de mobilisation du territoire. Avec des objectifs, un monitoring permanent. Et, surtout, un décloisonnement.
C’est-à-dire ?
On associe tous les partenaires. Donc, patrons et syndicats, mais aussi les autres entités : les Communautés, les Régions.
C’est nouveau ça !
Oui ! L’idée, c’est de mobiliser tout le monde autour de Bruxelles. C’est dire : le gouvernement régional n’est pas seul porteur du développement de Bruxelles. Bruxelles ne s’en sortira pas s’il n’y a pas un travail de coopération avec les Communautés, avec les autres Régions.
Et la Flandre est partante ?
Mais oui. Pour l’instant cela fonctionne super bien. Vous savez, c’est un signe majeur de l’action de ce gouvernement : nous avons vraiment décloisonné la Région bruxelloise. Pour la première fois, on a tenu un gouvernement quadripartite, Région wallonne, Fédération Wallonie-Bruxelles, Cocof et Région bruxelloise. Avant, c’étaient les francophones entre eux et les Flamands entre eux. Ici, on a pu avancer sans obstacle communautaire de la part de nos partenaires néerlandophones au gouvernement. Nous ferons la même chose avec la Région flamande. Je vous l’ai dit, dans le volet Emploi/Formation de notre Stratégie 2025, toutes les entités sont associées à tous les groupes de travail.
Mais alors, le fédéralisme belge fonctionne ?
Entre entités fédérées, ça fonctionne bien. Là où le fédéralisme est un peu bancal, c’est au niveau du fédéral. Exemple : Willy Borsus a lancé un plan PME, je ne dis pas qu’il n’y a pas des choses intéressantes dedans mais nous n’avons pas été consultés.
Par contre, avec la Flandre, quel changement. Il n’y a pas si longtemps, elle refusait de discuter avec Bruxelles, qu’elle ne reconnaissait pas comme Région à part entière.
Je constate, et c’est un FDF qui le dit, que les représentants des ministres Bourgeois, Muyters et Crevits participent à nos groupes de travail Emploi/Formation. C’est un changement fondamental de mentalité. Des verrous ont sauté.
Reste à attendre les effets concrets.
En septembre, j’irai en Brabant flamand, pour développer les synergies entre le pôle économique autour de Bruxelles et le pôle emploi de Bruxelles. Mon étiquette devrait être un obstacle, ce n’est pas du tout le cas. Mieux : on concrétisera prochainement un grand accord avec le VDAB (NDLR : qui assure, en Flandre, le placement et la formation des demandeurs d’emploi). L’idée, c’est d’accentuer la formation en immersion linguistique.
C’est-à-dire ?
Dès qu’un Bruxellois francophone a besoin d’une formation et a un niveau linguistique suffisant, il pourra être formé, en néerlandais, au VDAB. Il pourra même être suivi, pour l’insertion sur le marché du travail, par le VDAB, qui agira comme sous-traitant d’Actiris ! C’est un accord très significatif. Et, je le répète, dans tous les dossiers, j’associe systématiquement les VDAB aux réflexions et décisions. Un changement fondamental !
Et avec la Fédération Wallonie-Bruxelles…
… cela se passe très bien aussi avec la Fédération Wallonie-Bruxelles, en particulier le cabinet de l’Enseignement, qui est très positif. Avec Joëlle Milquet et Eliane Tillieux, nous venons de résoudre un problème dont on parle depuis dix ans. Dès la rentrée, il y aura, côté francophone, un seul contrat d’apprentissage, avec les mêmes conditions salariales, de congé… Avant, il y avait autant de contrats que d’écoles de formation. C’est un élément qui peut doper la formation en alternance. On l’a fait sans tambour ni trompette mais cela concerne quand même 6.700 jeunes.
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