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Séisme en Turquie et en Syrie: le bilan provisoire s’alourdit à plus de 3.800 morts et plus de 15.000 blessés

Ce bilan, très provisoire, ne cesse de s’alourdir, un très grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers.

Temps de lecture: 5 min

Le bilan conjoint est passé à plus de 3.800 morts dans les plus violents séismes qui ont frappé lundi la Turquie et la Syrie depuis près d’un siècle.

Selon le ministre turc de la Santé Fahrettin Koca, les séismes ont fait 2.379 morts en Turquie et au moins 14.483 blessés. 4.748 immeubles se sont effondrés en Turquie, ce qui laisse redouter des bilans encore plus lourds qui s’ajoutent au millier de morts et de blessés en Syrie voisine, où l’ont recensé plus de 1.444 morts, selon le dernier bilan officiel.

La première secousse est survenue à 4h17 locales (1h17 GMT), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10h24 GMT, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d’Ekinozu.

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Vives inquiétudes de l’OMS

Le violent séisme qui a frappé le sud-est de la Turquie et la Syrie voisine pourrait faire jusqu’à huit fois plus de victimes, a prévenu lundi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Il y a un potentiel continu d’effondrements supplémentaires et nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux », a dit à l’AFP une responsable des situations d’urgence du bureau européen de l’OMS, Catherine Smallwood.

« Nous voyons toujours la même chose avec les tremblements de terre, malheureusement. C’est-à-dire que les premiers rapports sur le nombre de personnes décédées ou blessées vont augmenter de manière assez significative dans la semaine qui suit », a-t-elle expliqué.

Depuis que la terre a tremblé la première fois à 4h17 (2h17 HB), dans le district de Pazarcik, à 60 kilomètres environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne, les bilans ne cessent de s’alourdir, un très grand nombre de personnes restant piégées sous les milliers de bâtiments effondrés. La pluie et la neige, tombées à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures vont rendre plus difficile la situation des personnes se retrouvant sans abri, ainsi que le travail des secours.

La gestion des soins aux survivants pourrait aussi s’avérer être une gageure.

« Les personnes qui ne peuvent pas rentrer chez elles vont se réunir et se rassembler dans des environnements collectifs, et cela posera aussi des risques particuliers si elles ne sont pas bien accueillies, s’il n’y a pas de chauffage, mais aussi à cause de la surpopulation », a dit Mme Smallwood, craignant la circulation de virus respiratoires.

La Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives du monde. Selon l’institut géologique danois, les secousses de ce tremblement de terre ont été ressenties jusqu’au Groenland.

À lire aussi Le «big one», ce tremblement de terre hors norme qui va bientôt toucher Istanbul

Qu’en est-il de la Belgique ?

La Belgique a pris la décision ce lundi d’envoyer une équipe médicale d’urgence en Turquie, dans le cadre de B-Fast, indiquent les Affaires étrangères en soirée. Les modalités concrètes de cette aide, entre autres la date de son départ, la composition de l’équipe, le matériel, etc., restent cependant à déterminer, en collaboration avec les autorités turques.

Des précisions sont attendues dans les prochains jours.

L’aide répondrait à la demande lancée à l’international par la Turquie, qui a également fait appel lundi au mécanisme de protection civile de l’UE pour gérer les suites des séismes qui ont fait plusieurs centaines de morts dans le sud du pays et en Syrie voisine.

Via le mécanisme de protection civile de l’UE, plus d’une dizaine de pays européens ont déjà indiqué envoyer ou souhaiter envoyer des équipes, principalement de « search and rescue ». L’aide belge n’entrerait pas dans ce cadre.

L’équipe pourrait être accompagnée d’un avion de transport militaire, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder indiquant lundi soir via Twitter que le pays « met à disposition un A400M pour subvenir en soutien logistique sur place ».

Biden, Xi, Poutine…

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont la réaction à ce drame sera très probablement suivie à la loupe avant l’élection du 14 mai qui s’annonce très serrée, a appelé à l’union nationale.

« Nous espérons que nous sortirons de cette catastrophe ensemble le plus rapidement possible et avec le moins de dégâts possible », a-t-il tweeté, précisant par ailleurs que la Turquie avait reçu l’aide de 45 pays.

Du monde entier affluaient les condoléances, du président américain Joe Biden à ses homologues russe Vladimir Poutine au encore chinois Xi Jinping, en passant par le pape François qui s’est dit « profondément attristé », ainsi que les propositions d’aide humanitaire et médicale.

La Grèce a notamment promis « de mettre à disposition (…) toutes ses forces pour venir en aide à la Turquie voisine », avec laquelle elle entretient des relations orageuses.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui annoncé avoir approuvé une demande d’aide à la Syrie, avec laquelle l’Etat hébreu n’entretient pas de relation diplomatique.

L’Union européenne a activé son « mécanisme de protection civile » et « des équipes des Pays-Bas et de Roumanie sont déjà en route », l’Azerbaïdjan, pays frère de la Turquie, a annoncé l’envoi immédiat de 370 secouristes, et l’Inde celui d’équipes de secours et médicales et de matériel de secours

 

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