Le Livre de Poche a 70 ans, «notre mécanique est un bulldozer»

Le 9 février 1953, Henri Filipacchi lançait la collection de poche la plus célèbre de France, toujours nº1 aujourd’hui. Rencontres avec les directrices de ce phénomène de l’édition.

Article réservé aux abonnés

Béatrice Duval: «Notre rôle a changé, en effet. Les éditeurs poches sont aisément en contact avec les auteurs, plusieurs barrières se sont levées.»

Journaliste au service Culture

Par Alain Lallemand

Publié le 7/02/2023 à 17:40 Temps de lecture: 6 min

Ce n’est pas Saint Germain, c’est presque mieux : Fayard, Stock et Calmann-Lévy partagent le même immeuble, Albin-Michel est à 700 mètres et, pour les initiés, l’une des terrasses VIP surplombe le dernier domicile de Sainte-Beuve ainsi que son buste funéraire. Que l’illustre critique n’en prenne ombrage : si Sainte-Beuve n’a jamais atteint les 70 ans, son fringant voisin franchit allègrement le cap cette semaine et, désolé Charlie, ça va faire un peu de bruit !

Petite taille mais longue vie, Le Livre de Poche fête ses 70 révolutions avec un bouquet d’éditions rares, de défis aux lecteurs, des couvertures nouvelles. Et une santé insolente : « En chiffre d’affaires, cela fait onze ans, je crois, que chaque année surpasse l’année précédente, on est ravi », sourit sa directrice générale, l’éditrice Béatrice Duval. « Après l’excellente année 2021, année de réouverture post-covid des librairies, l’année 2022 est encore meilleure. »