La ministre Glatigny s’oppose à la création de nouveaux masters en médecine
La création de deux nouveaux masters en médecine (l’un à UMons, l’autre à l’UNamur) serait trop coûteuse. Selon la ministre de l’Enseignement supérieur, cela représenterait un manque à gagner d’un demi-million d’euros pour les autres étudiants.


Le ton est monté en séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ce mercredi. Après les déclarations de la ministre de l’Enseignement supérieur dans les colonnes de La Libre, les députés, tant de la majorité (Ecolo, PS) que de l’opposition (Les Engagés, PTB) se sont dit « sidérés », aussi bien sur le fond que sur la forme. En cause : l’opposition manifestée par la ministre Valérie Glatigny (MR) à la création de deux nouveaux masters en médecine. L’un à l’Université de Mons, l’autre à l’Université de Namur pour un master de spécialisation en médecine générale.
La libérale a, en effet, jugé qu’il serait coûteux et délétère pour les autres étudiants de multiplier les filières en médecine. Dans un contexte d’enveloppe fermée, « les établissements qui organisent déjà un master en médecine recevront moins d’argent », a-t-elle indiqué. Mais ce n’est pas tout : « Cela aurait aussi pour conséquence de diminuer le financement des étudiants d’autres filières. »
Actuellement, le financement par étudiant dépend de la filière choisie par ceux-ci, de laquelle dépend l’encadrement nécessaire. Sans rentrer dans les détails, un étudiant en médecine dispose d’un coefficient de 2,55. Un étudiant en sciences sociales d’un coefficient de 1. « Avec la création de deux nouveaux masters, le coefficient des étudiants en médecine passerait de 2,55 à 3. Sur trois années, cela représente un manque à gagner d’un demi-million d’euros pour les autres étudiants. Ce qui pose, évidemment, la question de l’équité », a tenu à insister Valérie Glatigny.
Pénurie localisée
En séance plénière, la députée socialiste, Joëlle Kapompole, a soulevé le problème de répartition géographique des diplômés en médecine, notamment des généralistes. « Ce master en médecine à l’UMons permettrait d’améliorer l’accès à la formation pour les étudiants qui ne peuvent se permettre de se déplacer, de koter, mais aussi de favoriser une meilleure répartition des diplômés sur le territoire. »
Des propos tenus également par les deux universités concernées. « La province du Hainaut est frappée, de façon manifeste par une pénurie de médecins généralistes. Les statistiques de l’Observatoire de la santé en témoignent », déplore Philippe Dubois, recteur de l’UMons. « Il n’est nullement tenu compte du coût pour la sécurité sociale liée au déficit de médecine de première ligne en Hainaut et qui se manifeste, notamment, par le profil de mortalité tout à fait atypique dans cette province. »
Pour défendre sa position, la ministre a avancé des données empiriques. « La province de Namur ne dispose pas de master de spécialisation en médecine générale et, pourtant, Namur a un taux de médecin par habitants plutôt favorable (un médecin pour 939 habitants). A contrario de Liège qui possède un master complet et qui se retrouve dans une situation bien moins favorable avec un médecin pour 1.096 habitants. »
Tant dans la majorité que dans l’opposition, ces arguments n’ont pas convaincus. « Dans une enveloppe fermée, et lorsqu’on accepte 55 autres habilitations, il y a toujours des gens qui y perdent », a pointé le député Manu Disabato (Ecolo), retenant surtout que cette prise de position avait eu lieu avant le début des discussions gouvernementales.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir9 Commentaires
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Posté par Vigneron Anne, jeudi 9 février 2023, 10:25
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Posté par Moriaux Raymond, jeudi 9 février 2023, 11:23
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Posté par Moriaux Raymond, jeudi 9 février 2023, 7:35
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Posté par Jean Luc, jeudi 9 février 2023, 1:57
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Posté par Fonder Daniel, mercredi 8 février 2023, 17:44
Plus de commentairesLe gouvernement a de l'argent pour ce qu'il veut bien. Par exemple renflouer les banque en 2008, payer grassement les ministres en surnombre, envoyer notre argent en Ukraine pour graisser la patte de Zelensky, et j'en passe. Pour le citoyen, soin de santé, entretien des routes, pensions, de moins en moins. Cherchez l'erreur. Il faut demander des compte à tous ces inutiles.
Ha ha ha !
Trois parcours complet (Bruxelles, Louvain-Woluwe et Liège) pour 4,7 millions d'habitants, c'est bien suffisant. Ce qui ne l'est pas, c'est le nombre d'étudiants qui entrent en formation et qui en sortent, spécialement eu égard à la disponibilité des (nouveaux) praticiens. La distance à parcourir n'est pas un argument (même si c'est devenu politiquement incorrect, on a rien sans rien, autant s'y faire tout de suite...).
Master de médecine à Mons, ça arrangerait le PS, qui a investi plein de _notre_ fric dans le C.H.U. Ambroise Paré - qui n'a d'Universitaire que le nom, et pour le reste une organisation lamentable. S'il y a pas assez des généralistes dans le Hainaut, c'est parce que peu de médecins dont assez stupides pour s'installer dans cette région sous-développée avec 40 % de chômeurs illettrés dans le borinage...
L'université qui se disperse n'est pas dans l'esprit de cette rencontre activée de disciplines ,de chercheurs, de personnes .... et d'acteurs. Cette dispersion de clientélisme géographique qui coute cher est le fruit d'intérêts politiques et d'institutions jouant plus sur des intérêts de croissance et de pouvoir que d'excellence. On ratisse les têtes pour leur part de budget .... Honteux !