Jean-Luc Crucke quitte le MR et rejoint Les Engagés
Très en froid avec le président du MR, l’ex-ministre wallon quitte le parti libéral et rallie celui de Maxime Prévot. Il en devient le vice-président national, en charge des questions d’énergie et de climat. Il siégera désormais comme député wallon et de la Communauté française pour Les Engagés.


Le communiqué a été envoyé à 8h40 ce matin. « Maxime Prévot, président, a le plaisir de vous annoncer qu’une nouvelle personnalité d’envergure va rejoindre le nouveau mouvement centriste Les Engagés. A cette occasion, vous êtes invités à une conférence de presse ce jeudi 9 février 2023, à 11 heures. »
Sachant que ledit président n’a pas caché son ambition (ni ses discussions) en vue de créer un large mouvement du centre, avec le libéral Jean-Luc Crucke et Défi (mais le président amarante, François De Smet, a fermé la porte à ce rassemblement en ce début d’année), tous les regards étaient tournés ce jeudi matin vers l’ex-ministre et député wallon MR, Jean-Luc Crucke. Lequel est très en froid (pour le dire gentiment) avec son président Georges-Louis Bouchez. Et avait déclaré voici quelques semaines, ne pas être sûr de reprendre sa carte du parti réformateur.
C’est désormais confirmé : à 11h08, Crucke est bien apparu aux côtés de Maxime Prévot pour annoncer son ralliement aux Engagés. Lui qui prône un parti libéral social et écologique. Un profil qui rejoint celui des Engagés, après sa résurrection sur les cendres du CDH. Un profil qu’il pourra expressément défendre dans un cercle spécifique au sein des Engagés, « Les nouveaux démocrates ».
« La tendance trumpiste du MR »
Jean-Luc Crucke devient d’emblée vice-président des Engagés, aux côtés de deux autres vice-présidents élus l’an dernier avec le président Prévot. Il sera plus spécifiquement en charge des questions d’énergie et de climat. Il rejoint aussi désormais les groupes parlementaires des Engagés aux parlements de Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le MR perdant donc un député. Parmi les explications données à ce transfert, Crucke se dit notamment « partisan revendiqué d’un libéralisme social qui s’affirme plutôt qu’être étouffé en silence par la tendance trumpiste que prend la direction du MR depuis quelques temps et à laquelle il ne m’est plus possible de souscrire »...
De son côté, Maxime Prévot se réjouit de « l’engagement à nos côtés d’un homme de cette trempe [qui] est un signal politique fort et signifiant », de « quelqu'un dont la notoriété est grande et la popularité est forte ». Et il ajoute , pour expliciter ce ralliement d’un libéral qui s’est toujours présenté comme « anti-calotin » : « De son propre aveu, Jean-Luc Crucke a évolué dans ses analyses quant aux réponses pertinentes à apporter aux problèmes sociétaux et ceci sans renier ses convictions. Au contraire il démontre l’adéquation d’un vrai libéralisme social avec les enjeux contemporains. » Conclusion : sa « sensibilité verte et sociale » et son « combat pour l'énergie et le climat » ont leur place chez Les Engagés, qui veulent « rassembler ceux qui ont des convictions différentes ».
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Quand on voit à quoi ressemble le pays avec sa régionalisation, il est heureux que JLC soit parti. Continuer à vouloir régionaliser le pays juste pour augmenter encore plus le nombre d'élus devient de plus en plus malsain. Refédéraliser en se basant sur "la réussite flamande" et en rassemblant toutes les compétences afin de redresser le pays ne peut qu'apporter la confiance des citoyens. Si le MR pouvait trouver un "Zelensky", ce serait un gage de réussite dans ce combat pour retrouver une Belgique forte et compétente.
Aux plus on planquent des " amis," au moins d'enneuis et, surtout, plus d'" obligés " !!!!
Bon débarras: le MR va pouvoir continuer à défendre les véritables valeurs libérales.
Le MR de Bouchez n'est plus un parti libéral mais un parti conservateur, aboutissement d'une longue dérive de ce parti. Le vrai libéralisme historique était de gauche face au parti conservateur catholique PSC-CVP. Il est significatif que Crucke quitte un parti historiquement libéral vers un parti historiquement conservateur. Cela démontre clairement le glissement inexorable du MR vers la droite lointaine. Il faut dire que l'absence de parti d'extrême-droite en francophonie allèche particulièrement des Bouchez, Galant et consorts, se disant d'ailleurs proches d'un Théo Francken, sympathisant avéré de l'extrême-droit européenne.
Avec un homme de talent en moins, grâce à son président incompétent.