Zelensky au Parlement européen: «Nous nous défendons, nous vous défendons»
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a martelé jeudi devant le Parlement européen que la défense du territoire ukrainien contre l’invasion russe était aussi la défense de l’Europe.

Devant le Parlement européen, le président ukrainien a tenu un discours historique ce jeudi.
Volodymyr Zelensky a dans un premier temps remercié l’Europe pour son aide ces douze derniers mois. « Merci pour tous vos efforts. Merci pour votre aide. Inflexible. Merci pour le soutien de l’Europe durant toute cette période. C’est la seule façon pour nous d’aller de l’avant », a-t-il dit, réaffirmant la volonté de son pays « à gagner son adhésion dans une Europe qui gagne ».
Le président ukrainien a par la suite rappelé que la menace qui plane sur son pays plane sur l’ensemble de l’Europe. « Si l’Ukraine tombe, c’est votre mode de vie qui disparaît », a-t-il prévenu, avant de redire sa volonté de prendre la défense du continent. « Nous nous défendons, nous vous défendons », a-t-il clamé.
« Nous allons vous soutenir, nous le ferons tant que cela sera nécessaire », a, elle, déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, avant la prise de parole de Volodymyr Zelensky. « Votre leadership a inspiré chaque coin du monde. […] L’avenir de votre nation est au sein de l’UE », a affirmé Roberta Metsola en s’adressant au chef d’Etat ukrainien.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est arrivé jeudi matin à 11h sous des applaudissements nourris dans l’hémicycle bruxellois du Parlement européen, après avoir été accueilli à l’aéroport militaire de Melsbroek par le Premier ministre Alexander De Croo et les présidents de la Commission européenne Ursula von der Leyen et du Conseil européen Charles Michel. La plénière avec allocution de Zelensky était initialement prévue à 10h.
Il s’agit d’un « jour historique pour l’Europe », a commenté sur Twitter la présidente du Parlement européen Roberta Metsola, se disant « fière » de cette venue du président dans la « Maison de la démocratie européenne ».
Il avait atterri peu avant 10h, en provenance de Paris où il avait rencontré mercredi soir le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz, dans la foulée d’une visite à Londres. Sa venue à Bruxelles, à l’occasion d’un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des 27, était un secret de polichinelle depuis plusieurs jours. Son allocution au Parlement européen était également attendue, mais elle n’a été confirmée officiellement que vers 9h30 par la présidente de l’assemblée.
« Projet européen partagé »
Dans un message adressé aux 705 élus, la Maltaise souligne l’importance de ce moment « historique pour le Parlement européen et notre projet européen partagé ». « Alors que l’invasion russe brutale, illégale et injustifiée d’une Ukraine souveraine et indépendante continue, la défense de la liberté et de nos valeurs communes devient encore plus critique. Nous pouvons être très fiers qu’au fil de l’année écoulée, notre Parlement a mené les efforts pour soutenir l’Ukraine et son chemin en tant que pays candidat à l’adhésion à l’UE », ajoute-t-elle dans ce message écrit aux eurodéputés, transmis quelques dizaines de minutes avant que le président ukrainien n’apparaisse dans un hémicycle bien garni d’élus, de commissaires européens et de représentants de la presse, pour une courte plénière extraordinaire. Avant son entrée dans la salle, il avait été solennellement accueilli par Roberta Metsola au son des hymnes ukrainien et européen, sous le regard de dizaines de photographes et caméras. L’acteur devenu « chef de guerre » était vêtu d’un sobre pull noir arborant un logo central aux couleurs de l’Ukraine et d’un pantalon kaki.
Volodymyr Zelensky rejoindra ensuite les dirigeants des 27 au Conseil, à quelques dizaines de mètres du « Caprice des Dieux ». A Londres et Paris, Volodymyr Zelensky a insisté sur le besoin de Kiev de disposer rapidement d’avions de combat, près d’un an après le début de l’invasion russe (24 février). Il devrait réitérer cette demande auprès des 27.
Le président ukrainien s’était déjà adressé par vidéoconférence aux députés européens le 1er mars 2022.
M. Zelensky avait donc entamé mercredi une mini-tournée européenne surprise, son deuxième déplacement à l’étranger seulement depuis le déclenchement par la Russie de la guerre le 24 février 2022 après son déplacement aux Etats-Unis en décembre.
« C’est un signal fort que le président participe personnellement à cette première réunion de l’année des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, un signal de solidarité européenne », s’est félicité le chancelier allemand Olaf Scholz.
Le moment est crucial pour l’Ukraine qui s’inquiète des succès récents de l’armée russe dans le Donbass et craint une offensive d’ampleur dans les prochaines semaines.
Reçu à Londres mercredi par le Premier ministre Rishi Sunak et par le roi Charles III, le président ukrainien a été accueilli dans la soirée par son homologue français Emmanuel Macron, qui avait aussi convié M. Scholz pour un dîner tardif à l’Elysée.
« Nous avons très peu de temps », a martelé Volodymyr Zelensky. « Plus tôt l’Ukraine obtient de l’armement lourd de longue portée, plus tôt nos pilotes obtiennent des avions, plus vite se terminera cette agression russe », a-t-il ajouté.
Devant la presse, MM. Macron et Scholz ont temporisé sur la question des avions, nouvelle étape dans le soutien à Kiev à laquelle le Premier ministre britannique Rishi Sunak avait, plus tôt dans la journée à Londres, semblé ouvrir la voie avec prudence.
Le chancelier s’est borné à lui assurer que les alliés soutiendraient son pays, notamment militairement, « aussi longtemps que nécessaire ».
A ses côtés, Emmanuel Macron a promis de poursuivre « l’effort » de « livraisons de matériel de défense ».
« Vers la victoire »
« Nous nous tenons aux côtés de l’Ukraine », « avec la détermination de l’accompagner vers la victoire et le rétablissement de ses droits légitimes », a dit le président français, qui a aussi affirmé vouloir « bâtir la paix » avec Volodymyr Zelensky, notamment par une « conférence internationale » engageant « le maximum de partenaires ».
A Londres, le président ukrainien s’est adressé au Parlement réuni au Westminster Hall, qui a accueilli de rares dirigeants étrangers comme le Français Charles de Gaulle en 1960, mais aussi le cercueil de la reine Elizabeth II en septembre.
« Je vous demande, à vous et au monde, des mots simples mais pourtant très importants : des avions de combat pour l’Ukraine, des ailes pour la liberté », a-t-il lancé.
Jusqu’ici, les Occidentaux se sont montrés réticents à franchir ce pas supplémentaire, de crainte d’une escalade avec Moscou. Mais les tabous tombent les uns après les autres depuis un an et les soutiens de Kiev ont déjà accepté en janvier de fournir des chars lourds.
Semblant entrouvrir la porte, le chef du gouvernement britannique a promis de former des pilotes de chasse « aux normes de l’Otan ». Il a demandé à l’armée britannique d’étudier de possibles livraisons d’avions, une solution envisageable seulement « à long terme ».
Devant la presse, aux côtés du président ukrainien, Rishi Sunak a reconnu que les livraisons d’avions faisaient « bien sûr partie de la conversation » mais a souligné que les formations nécessaires pouvaient atteindre trois ans.
Souriant, son invité a rétorqué que les pilotes ukrainiens, vu leur expérience de la guerre, avaient déjà suivi l’équivalent de « deux ans et demi » de formation. Il a toutefois admis que la priorité était pour l’instant de recevoir des blindés et des armes de longue portée.
Chars « le mois prochain »
Sur ces points, Londres a affirmé que ses chars Challenger seraient opérationnels « le mois prochain », et a promis d’envoyer immédiatement des capacités d’artillerie à plus longue portée, sans détailler.
L’Allemagne compte, elle, fournir avec ses alliés fin avril un premier bataillon de ses tanks Leopard 2, très attendus.
L’ambassade de Russie au Royaume-Uni a averti que des livraisons d’avions ne resteraient pas sans « réponse » : « Dans un tel scénario, la moisson sanglante du prochain cycle d’escalade sera sur votre conscience, ainsi que les conséquences militaires et politiques pour le continent européen et le monde entier ».
Ces dernières semaines, l’armée russe, épaulée par les paramilitaires du groupe Wagner et renforcée par des centaines de milliers de civils mobilisés, est repassée à l’attaque, en particulier dans le Donbass, dont Moscou revendique l’annexion.
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Au delà de toutes les logorrhées kremlinophiles et autres réécritures historiques poutinophiles qui ruissellent en boucle sur ce forum, l'Histoire, la vraie, n'oubliera jamais que ce pays qui agresse s'était précédemment livré à la pire des connivences avec les nazis en 1939, abjection extrême signée dans l'infâme accord de dépeçage de la Pologne par Molotov-Ribbentrop ! Et lorsqu'ils furent envahis en juin 41 les aides américaines massives qui dès août 41 et jusqu'en 45 leur furent fournies ont été plus que décisives dans la reconquête de leur territoire, Staline lui-même l'avait reconnu. Sans ces aides ils auraient été vaincus avait admis Staline. Mais aujourd'hui on fabrique de toute pièce un nouveau récit qui gomme soigneusement les "aspérités " inavouables. Il faut dire qu'un traité un jour conclu avec les nazis ça fait sérieusement tache dans le tableau idyllique !!
Mille fois BRAVO monsieur Zelensky pour votre persévérance à vouloir garder votre pays avec une société démocratique. La Russie ne cherche qu'à envahir l'Ukraine pour qu'elle fasse partie de son territoire et ainsi museler le peuple comme le sont les russes.La démocratie est un droit que personne ne peut enlever à un peuple la désirant. Toutes celles et ceux qui estiment que l'Ukraine doit se laisser corrompre par Poutine et abdiquer n'ont qu'à aller vivre en Chine,Iran,Corée du nord, Russie si c'est la vie qu'ils veulent mener.
Et vous même, très cher, pourrions-nous vous recommander d'aller vivre à Disneyland pour y goûter aux douceurs de votre démocratie Mickey, Donald et Biden
J'en vois qui répètent "Munich Munich.." Mais c'est exactement parce qu'il ne fallait pas d'un tragique Munich que l'armée russe a été contrainte de lancer l'opération spéciale en Ukraine. Capituler devant l'impérialisme américain et son jouet ukrainien, vouloir la Paix devant les pires abjections perpétrées dans le Donbass, c'eût été cela, l'esprit Munich.
Nous avons droit à de nombreux " historiens " en herbe qui s'imaginent capables de réinscrire les évènements - Heureusement le bon sens existe encore - COMMENT éduquer notre jeunesse à la CRITIQUE et à la COMPREHENSION de l'histoire ??? - IL Y A ENCORE DU TRAVAIL pour le futur -