Guerre en Ukraine: l’Otan se prépare à une confrontation durant de «très nombreuses années» avec la Russie
Après une année de combats qui ont fait des dizaines de milliers de victimes dans les deux camps, l’Otan appréhende une nouvelle offensive russe. Les 30 pays membres de l’Alliance restent plus déterminés que jamais à faire en sorte que l’Ukraine finisse par l’emporter, a-t-il assuré.

L’Otan doit se préparer à une longue confrontation avec la Russie, car le président Vladimir Poutine ne montre aucune volonté de paix, un an après avoir envahi l’Ukraine, a averti le secrétaire général de l’Alliance, le Norvégien Jens Stoltenberg, dans un entretien avec l’AFP.
« Nous devons être préparés pour le long terme, cela peut durer de très nombreuses années », a-t-il averti. « Le président Poutine veut une Europe différente, une Europe où il peut contrôler ses voisins, où il peut décider ce que les pays peuvent faire », a déploré M. Stoltenberg, 63 ans, dans cet entretien accordé une semaine avant le premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine.
Après une année de combats qui ont fait des dizaines de milliers de victimes dans les deux camps, l’Otan appréhende une nouvelle offensive russe. Les 30 pays membres de l’Alliance restent plus déterminés que jamais à faire en sorte que l’Ukraine finisse par l’emporter, a-t-il assuré.
« Nous sommes là pour nous assurer que l’Ukraine gagne cette guerre et pour lui fournir des armes, des munitions et le soutien dont elle a besoin », a-t-il déclaré. « Si le président Poutine gagne en Ukraine, ce sera une tragédie pour les Ukrainiens. Mais ce sera aussi dangereux pour nous tous, car lui et les autres dirigeants autoritaires seront convaincus que lorsqu’ils utilisent la force militaire, ils peuvent atteindre leurs objectifs ».
La Turquie pressée d’approuver l’adhésion de la Suède et la Finlande
Dans la matinée, Stoltenberg avait appelé Ankara à intégrer « maintenant » la Finlande et la Suède, dont les candidatures à l’Alliance atlantique sont bloquées depuis mai par la Turquie. « Je continue de penser qu’il est temps maintenant de ratifier [l’adhésion] à la fois de la Finlande et de la Suède », a déclaré M. Stoltenberg lors d’une conférence de presse avec le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
Le secrétaire général de l’Otan, venu en Turquie témoigner du soutien de l’Alliance après le séisme dévastateur du 6 février qui a fait plus de 36.000 morts dans le pays, avait pour la première fois mardi évoqué publiquement l’hypothèse d’une entrée de la Finlande avant la Suède dans l’Alliance. Il avait cependant affirmé chercher à obtenir « le plus rapidement possible » les dernières ratifications de la Turquie et de la Hongrie pour les deux pays.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a suggéré début février que le Parlement turc pourrait ratifier l’adhésion de la Finlande sans celle, déposée conjointement, de la Suède, qui reste bloquée par Ankara.
« Il ne serait pas réaliste d’affirmer que la Suède a pleinement rempli ses obligations découlant du protocole d’accord » signé en juin entre la Turquie, la Suède et la Finlande, a réaffirmé jeudi le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu. M. Cavusoglu a répété que la Turquie était prête à « évaluer le processus d’adhésion de la Finlande à l’Otan séparément de celui de la Suède ». La Turquie reproche entre autres à la Suède d’héberger des militants et des sympathisants kurdes qu’elle qualifie de « terroristes », notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
Les dirigeants des 30 pays membres de l’Otan ont pris la décision d’inviter la Suède et la Finlande à rejoindre l’Alliance lors d’un sommet à Madrid en juillet 2022. Trente pays ont signé les protocoles d’adhésion et 28 les ont ratifiés.
La décision en janvier des autorités suédoises d’autoriser une manifestation devant l’ambassade de Turquie à Stockholm, au cours de laquelle un Coran a été brûlé, a provoqué l’ire d’Ankara qui a mis un coup d’arrêt aux négociations en reportant notamment une réunion tripartite prévue pour février. Les pays membres de l’Otan ont offert quarante conteneurs et 20.000 tentes pour abriter les sinistrés du tremblement de terre.
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1945-1975, la guerre froide... Puis 40 années d'efforts diplomatiques pour rapprocher URSS puis Russie de l'UE. Des accords commerciaux, des achats de gaz par l'UE aux russes. L'UE européenne en arrivant à achetert le gaz naturel russe plutôt de le gaz de shistes américain. Insupportable pour les USA. Et depuis 2014, retour à la guerre froide, de plus en plus dangereuse... 70 années de diplomatie perdues !
Et surtout 2000-2020, vingt ans d'aveuglement total européen vis-à vis de la dangerosité de poutine et de son régime délétère. Avec des achats de plus en plus stupides, de gaz et de pétrole russe, qui nous ont rendus de plus en plus dépendants, et laissés "pieds et poings liés" entre 2014 et 2022. Le "réveil" est évidemment "assez rude" pour certains ...
Israël paraît enfin sortir de sa position ambiguë et a envoyé à Kiev son ministre des affaires étrangères. Il est désormais question d'une aide militaire à l'Ukraine et de son très efficace armement de défense anti-aérienne. Après avoir tant tergiversé, ce pays a fini par choisir le camp des victimes de l'agression russe. Il aura fallu un an mais bon, mieux vaut tard...
La véritable alliance militaire entre les 2 dictatures, russe et iranienne, est également une des raisons du changement d'attitude d'Israël. L'Iran, son ennemi mortel, intervient énormément dans l'assistance militaire prodiguée à Poutine allant jusqu'à installer en territoire russe des ateliers de fabrication par milliers de drones en tous genres. Quant à la Russie elle exporte abondamment vers l'Iran sa technologie en matière militaire, renforçant ainsi indirectement le pouvoir d'agression potentiel de la République Islamique contre Israël. On peut aisément imaginer que ce dernier apprécie peu ce coup tordu de Poutine....
Les trois systèmes israéliens de défense antiaérienne "en couches successives et complémentaires" (i.e. le <Dôme de fer/Kipat Barzel/Iron Dome> ; la <Fronde de David/Kéla David/David's Sling> ; les <Flèches/Hetz/Arrow> 2 et 3) constituent en effet l'un des meilleurs système de protection contre les menaces des roquettes, obus, mortiers, drones suicides, missiles de croisière et balistiques, et projectiles divers et variés. Mais deux raisons fondamentales "justifiaient" leur non-fourniture à l'Ukraine par Israël : la nécessité d'en disposer en suffisance sur place (et en permanence) pour se protéger contre les agressions incessantes contre le pays, et la volonté de conserver la possibilité de "frapper" les éléments chiites (et leurs équipements militaires) mis en place en Syrie voisine par l'Iran des mollahs, ceci sans aucune mesure de rétorsion par le contingent russe présent dans le nord-ouest de la Syrie. Si ces systèmes vont enfin être fournis à l'armée ukrainienne, c'est une véritable très bonne nouvelle.