Fusillade de Dallas: Micah Johnson voulait «tuer des policiers blancs»

L’homme s’appelait Micah Johnson. Il avait 25 ans. Il vivait à Mesquite, dans la banlieue de Dallas. Et il voulait tuer des Blancs. Des policiers blancs, de préférence. Il en a abattu cinq, ce jeudi soir, et il en a blessé sept autres, avant d’être tué lui-même par un robot télécommandé porteur d’une charge explosive dans un parking du centre-ville de Dallas où il s’était réfugié après le carnage. Une manifestation perturbée par deux snipers La fusillade avait débuté plusieurs heures plus tôt, peu avant 21 heures (heure locale), à la fin d’une manifestation qui, à Dallas comme dans d’autres villes des États-Unis, protestait contre la mort de deux Noirs abattus par la police en Louisiane et dans le Minnesota. A Dallas, la manifestation qui rassemblait des gens de toutes origines et de toutes conditions, parfois venus en famille, s’achevait dans le calme à quelques de blocs de Dealey Plaza, où J-F Kennedy avait été assassiné en 1963. Le cortège se dispersait lorsque les policiers qui encadraient la manifestation auraient été pris sous le feu de deux snipers au moins qui tiraient « d’une position en hauteur », suscitant la panique qu’on imagine parmi des manifestants terrifiés. Les circonstances dans lesquelles cette fusillade est survenue demeurent confuses. Des images, filmées par des témoins, ont montré un homme vêtu d’un pantalon clair épaulant un fusil d’assaut et faisant feu sur un policier qui tente de l’approcher. On ignore toutefois s’il s’agit de l’homme que les hommes du SWAT, l’unité d’élite de la police américaine, ont fini par cerner au second étage du parking du County Community College où il s’était réfugié. « Black lives matter », mouvement militant Les forces de l’ordre auraient longuement négocié avec l’homme dont ils auraient vainement tenté d’obtenir la reddition : «Il a dit à nos négociateurs que sa fin était proche, qu’il allait tuer et blesser un maximum d’entre nous, qu’il avait placé des bombes un peu partout dans le parking et dans le centre-ville », a raconté David O. Brown, le chef de la police de Dallas. L’homme aurait également expliqué qu’il avait été bouleversé par « Black lives matter » - un mouvement militant créé en 2013 au sein de la communauté afro-américaine -, que les récents tirs de la police sur des Noirs l’avaient mortifié, qu’il voulait tuer des Blancs, surtout des policiers blancs. Les négociations auraient été rompues et, après un nouvel échange de tirs, les policiers « n’auraient eu d’autre choix » que de l’abattre en utilisant un robot équipé d’un dispositif explosif. Réserviste de l’armée américaine Micah Johnson était réserviste de l’armée de terre américaine, avec un déploiement notamment en Afghanistan, a affirmé le Pentagone ce vendredi. L’homme aurait assuré n’appartenir à aucun groupe militant. Et avoir agi seul. Selon les forces de l’ordre, pourtant, la fusillade aurait été l'œuvre de plusieurs tireurs – leur nombre reste indéterminé - qui auraient pris les policiers sous un feu croisé. Trois personnes ont du reste été rapidement interpellées, dont une femme qui aurait été appréhendée dans le parking où le sniper a été abattu et deux hommes en treillis militaires arrêtés à bord d’une Mercedes noire. Selon David O. Brown, le chef de la police de Dallas, les trois suspects ne sont guère montrés loquaces et n’ont livré aucune information utilisable par les enquêteurs qui, du reste, ne sont toujours pas convaincus d’avoir mis la main sur toutes les personnes impliquées dans la fusillade qui, outre les policiers, a également fait deux blessés parmi les manifestants. A ce stade, l’enquête n’a pu mettre en évidence aucun lien entre les suspects et la manifestation. Tout au plus connaissaient-ils l’itinéraire du cortège. Les fouilles entreprises au centre-ville ont été vaines : aucun engin explosif n’a été découvert.

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