Orpea Belgique compte fermer dix maisons de repos, sans licenciement de personnel
Un « plan d’avenir » de 90 millions d’euros a été présenté aux syndicats. Il doit encore être validé le 14 mars par le groupe à Paris.


Sept maisons de repos vont fermer à Bruxelles et trois en Flandre. Telle est la mesure du « plan d’avenir » qu’Orpea Belgique a présenté ce jeudi après-midi aux représentations syndicales, à l’occasion d’un conseil d’administration extraordinaire. Ce plan ne prévoit pas de licenciement de personnel puisqu’un regroupement est prévu dans les cinquante structures restantes, mais il devra encore être validé le 14 mars par le groupe Orpea, à Paris.
Si la situation wallonne reste inchangée, c’est donc un tiers des maisons de repos bruxelloises du groupe belge qui va disparaître à terme. Selon Fabien Boucqueau, le délégué CNE, « ce plan de 90 millions d’euros nous a été présenté avec la volonté de discuter du cadre collectif pour le transfert du personnel, afin de replacer stratégiquement Orpea sur le marché en termes de qualité de soins, avec une vision sur la démence et son encadrement, une vision pour assurer plus de digitalisation afin d’améliorer les process et les rendre plus fluides, l’envie de garder l’expertise de terrain en gardant le personnel et la volonté de faire des investissements pour rénover des maisons pour les rendre aux normes demandées par le politique. »
Assurer un seuil de rentabilité
Il est vrai que la Région de Bruxelles-Capitale vient d’entamer une profonde réforme des maisons de repos. « C’est en tout cas la nouvelle ordonnance du ministre Maron qui pousse Orpea à prendre des mesures plus importantes à Bruxelles, où l’on prévoit que des lits vides soient redonnés aux autorités et que l’argent ainsi libéré puisse servir à engager du personnel nouveau (logopèdes, ergothérapeutes et autres psys) pour améliorer l’encadrement des résidents, analyse Fabien Boucqueau. Comme Orpea a un gros problème de taux d’occupation dans la capitale, la stratégie est simple. Regroupons les maisons à moitié remplies, pour avoir des taux d’occupation qui permettent d’assurer une rentabilité de l’activité. Sous un seuil de rentabilité de 90 % ou plus, cela ne fonctionne pas. »
Le point d’interrogation qui reste pour les syndicats, c’est le fait que le plan d’avenir doit être validé par le conseil d’administration du groupe : « Le scénario optimiste dans lequel on croit, c’est qu’Orpea valide le plan d’Orpea Belgique et on continue. Le scénario pessimiste, c’est que le groupe ne croie pas à ce plan, ou partiellement, et qu’il faille chercher de nouveaux investisseurs pour assurer la pérennité de l’activité en Belgique. »
Pour les 4.000 membres du personnel et les résidents, la nouvelle est malgré tout ressentie comme une douche froide. « Ce n’est pas pour rien qu’on parle de maison de repos, conclut le délégué CNE. Une maison de repos, c’est en effet aussi une maison pour les travailleurs. Avec l’attachement qu’ils peuvent avoir à l’égard de leurs collègues et des résidents, cela va être une démarche de reconstruction professionnelle et personnelle importante pour certains d’entre eux. Certes, on n’est pas dans une situation de fermeture combinée à une perte d’emplois, mais c’est un changement qui sera émotionnellement difficile à vivre. »
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir12 Commentaires
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Posté par Moritz Montanez, vendredi 17 février 2023, 4:52
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Posté par Smyers Jean-pierre, vendredi 17 février 2023, 12:29
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Posté par Raspe Eric, vendredi 17 février 2023, 9:34
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Posté par Dupont Vincienne, vendredi 17 février 2023, 1:15
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Posté par Raspe Eric, jeudi 16 février 2023, 21:27
Plus de commentairesSi le système Orpea est l'horreur qui a été dénoncée, il faudra qu'on m'explique ce que notre société a trouvé pour nos aînés. C'est facile de se réjouir de la ruine de ce système mais qui aujourd'hui a le courage de reprendre ses parents chez soi ? Qui dispose d'une maison assez grande pour cohabiter ? Qui renoncera à ses vacances ou même à son travail pour surveiller un parent un peu perdu ? Autrefois, dans les campagnes, un oreiller maintenu quelques minutes arrangeait ces désagréments. Et aujourd'hui ?
Ni mes parents, ni mes beaux-parents, n'ont eu à se plaindre de l'encadrement dont la collectivité les a entourés. Cela a d'autant soulagé les contraintes, que cela a permis de nous montrer plus présentes auprès d'eux. Tout cela grâce aux services assurés par cette collectivité que d'aucuns ne supportent pas, préférant le système "rentable" des institutions privées comme Orpea.
On voit toute l'humanité de momo qui veut régler le problème des vieux qui dérangent son portefeuille à coup d'oreiller!
'avec une vision sur la démence et son encadrement, une vision pour assurer plus de digitalisation afin d’améliorer les process et les rendre plus fluides," Rien que ce genre de langage en dit long sur Orpea, sur le fond pas grand-chose ne changera.
Orpéa, ne sont-ce pas les arnaqueurs qui ont fait l'objet d'un scandale retentissant en France?