Port de signes convictionnels: à la Stib, la délicate construction d’une politique de neutralité
L’entreprise bruxelloise de transports publics a entamé son travail interne pour se conformer à la décision du tribunal, qui l’a condamnée pour discrimination. Des propositions sont attendues pour adapter son règlement de travail, dans les balises fixées par le politique.


Repenser sa politique de neutralité, voilà donc le trajet entamé par la Stib, dans lequel s’inscrit l’enquête interne dévoilée ce lundi dans nos colonnes. On y découvre qu’à peine la moitié du personnel de la Stib se sentirait à l’aise si un collègue portait des signes convictionnels, et une très large majorité des agents préféreraient qu’ils ne soient pas portés au travail.
Aujourd’hui, le règlement de travail de l’entreprise interdit les signes convictionnels. Demain, ledit texte consacrera, selon les termes de l’accord conclu par le gouvernement bruxellois, le principe général de neutralité exclusive (soit une neutralité d’apparence, qui interdit tout affichage de ses convictions). Et listera, ensuite, les fonctions pour lesquelles il pourra y être dérogé.

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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir16 Commentaires
Depuis que le PS et Ecolos ont décidés d'empêcher la direction de la STIB de se pourvoir en Appel ... la fameuse "neutralité" confessionnelle a disparue !
Lorque ce sujet vital est abordé , tant Ecolo que le PS (à l'exception d'Uytendaelle ) marchent prudemment comme sur de la porcelaine de Limoges pour ne pas réveiller leurs amis et complices de la mouvance islamiste.
J'ajoute que ce n'est pas aux travailleurs eux-mêmes de fixer les règles du jeu, et ce quel que ce soit le résultat d'une quelconque enquête interne. C'est, évidemment, au politique de faire ce travail. Comment peut-on imaginer le contraire ne fut-ce qu'une demi-seconde ? Faut-il leur rappel que ces services n'appartiennent pas à ceux qui les font fonctionner mais à tout le monde (ceux qui les financent, ceux qui les utilisent, .. ?
Interdire le port du voile ou d’un quelconque autre signe convictionnel par les agents des services publics ne prive qui que ce soit d’user d’une quelconque liberté constitutionnelle mais traduit l’exigence du respect d’une espèce de devoir de réserve dans les modalités de son exercice. Il s’agit, aujourd’hui comme hier, de prévenir l’avènement d’un ordre social dont nous ne voulons pas parce qu’il ressemble beaucoup trop à celui de régimes (clairement liberticides, eux) que nous avons déjà eu bien du mal à combattre. L’interdit ne vise pas à empêcher l’accomplissement comme tel d’un acte (prétendu) cultuel ni même à proscrire des habitudes vestimentaires mais bien à faire comprendre que nous sommes décidés à contrecarrer une démarche de nature politique dont nous pensons qu’elle représente une menace pour notre démocratie. Si le port, forcément démonstratif, de ce vêtement est considéré par celles qui s’en affublent comme le symbole visible de leur « combat » (s’il s’agit bien du leur), elles comprendront sans difficulté que son interdiction est, pour nous, celui du nôtre.
Parfaitement, à partir du moment où logiquement on interdit le port de signes nazis dans l'espace public, le port d'autres signes à caractère politique et communautariste n'a pas plus sa place non plus.