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France: le lycéen soupçonné d’avoir poignardé sa professeure présenté à un juge

Le suspect, élève de seconde du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d’Aquin, était en cours d’espagnol mercredi quand il s’est levé, a verrouillé la porte de la classe et s’est dirigé vers la professeure Agnès Lassalle, 52 ans.

Temps de lecture: 4 min

Le lycéen suspecté d’avoir tué sa professeure d’espagnol avec un couteau de cuisine mercredi à Saint-Jean-de-Luz doit être présenté vendredi à un juge d’instruction en vue d’une mise en examen pour assassinat avant, peut-être, de partir en prison.

Le parquet de Bayonne va en effet demander le placement en détention provisoire de cet adolescent de 16 ans, qui n’était jusque-là pas connu de la justice et avait de bons résultats scolaires, sauf en espagnol.

Selon le procureur de la République de Bayonne Jérôme Bourrier, le garçon « a mis en avant une petite voix qui lui parle (…), qui l’incite à faire le mal et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat ».

Il a estimé qu’en l’état actuel des investigations, le mineur « apparaissait accessible à une responsabilité pénale ».

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Car si un premier examen psychiatrique a révélé « une forme d’anxiété réactionnelle pouvant perturber son discernement » et « des éléments de dépression », « aucune maladie mentale de type schizophrénie, état maniaque, mélancolie ou retard mental, ni décompensation psychiatrique aigüe » n’ont été décelées à cette heure.

Le suspect, élève de seconde du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d’Aquin, était en cours d’espagnol mercredi quand il s’est levé, a verrouillé la porte de la classe et s’est dirigé vers la professeure Agnès Lassalle, 52 ans.

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Il a sorti un couteau de cuisine, caché dans un rouleau de Sopalin, et a porté « un seul coup violent » de la main droite, selon le procureur.

« Suivi par un médecin psychiatre », le lycéen avait fait en octobre « une tentative de suicide médicamenteuse et faisait depuis l’objet d’une prescription d’antidépresseurs ».

Il a évoqué des « faits de harcèlement » subis dans son précédent établissement, un collège public de la ville, « une dispute » la veille avec un camarade et a également admis « une forme d’animosité à l’égard de sa professeure d’espagnol ».

Une prof « très dévouée »

Une minute de silence a été observée jeudi après-midi dans les collèges et lycées qui ne sont pas en vacances, en hommage à la professeure dont la mort en salle de classe a bouleversé la communauté éducative, un peu plus de deux ans après l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité par un jeune islamiste radicalisé.

Le ministre de l’Education Pap Ndiaye, qui a respecté ce temps de recueillement avec les élèves du collège Combe de Savoie à Albertville, a décrit Mme Lassalle comme « très dévouée ».

Elle « consacrait l’essentiel de son temps à préparer ses cours (…), à faire grandir ses élèves », a-t-il souligné.

Elle « adorait ses élèves, aimait son boulot », a de son côté témoigné Stéphane, le compagnon de Mme Lassalle au micro de France Inter. « Et elle était adorée d’eux, il y avait vraiment une relation ». Au point que cet engagement empiétait sur sa vie personnelle. « Ça me désespérait, mais je le respectais ».

Rudy, élève de 3e, a décrit lui aussi à l’AFP Mme Lassalle comme une « prof très gentille », « à l’écoute ».

Jeudi matin, des élèves du collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin avaient repris le chemin de leur établissement avec des bouquets de fleurs ou des roses blanches.

Une cellule d’urgence médico-psychologique a été chargée d’« accompagner » les élèves qui en ressentent le besoin, de les « rassurer » et les « réancrer dans la réalité », selon sa responsable, Elorri Amestoy, médecin aux urgences psychiatriques de l’hôpital de Bayonne.

« On gère la frustration, la prostration, le surplus d’émotions mais surtout on est là pour prévenir, parce que les symptômes peuvent arriver les jours suivants », a-t-elle ajouté.

Les agressions contre des professeurs sont fréquentes en France mais l’AFP a recensé moins d’une dizaine de meurtres sur les quatre dernières décennies.

 

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3 Commentaires

  • Posté par collin liliane, vendredi 24 février 2023, 10:15

    "Le lycéen suspecté d’avoir tué sa professeure d’espagnol"... A quoi rime cette phraséologie? Ce lycéen a tué sa professeure d'espagnol.

  • Posté par Grauwels Pierre-Jacques, vendredi 24 février 2023, 11:46

    Tout à fait d'accord, c'est la présomption d'innocence poussée à l'absurde !

  • Posté par Esquenet Alexandre, vendredi 24 février 2023, 10:02

    "avait de bons résultats scolaires, sauf en espagnole": il s'est donc vengé et son excuse de voix c'est du pipo.

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