A Bruxelles, le «Comic Park» du Chat de Geluck
Discobole, chaltérophile, martyre ou homo conardus, le Chat facétieux de Philippe Geluck prend 22 poses comiques et se rit des beaux-arts dans le Parc de Bruxelles.


Sourd aux critiques et à la pluie qui chantait sur sa peau de bronze, le Chat a pris ses quartiers dans le Parc de Bruxelles pour quatre mois. Jeudi matin, entre le palais royal et celui de la nation, sous une drache nationale de circonstance, l’exposition des 22 statues du Chat déambule a mis des sourires dans les yeux des premiers visiteurs.
« Le Parc de Bruxelles est l’écrin idéal pour ce personnage universel », a proclamé le bourgmestre Philippe Close. « Le Chat fait réfléchir et fait du bien. C’est un symbole de notre liberté d’expression dans une ville traversée par plus de mille manifestations par an et riche de plus 184 nationalités. Le Chat est l’illustration de l’image sociale et surréaliste de Bruxelles. »
« Je suis né dans cette ville et le Chat aussi », a ajouté Philippe Geluck. « Il est apparu pour la première fois tout près d’ici, dans la rue Royale, à la rédaction du journal Le Soir. Aujourd’hui, ses sculptures parlent à tout le monde, même si elles sont muettes. Le public pourra les caresser. Elles ont été entièrement réalisées en Belgique : sept entreprises et 45 personnes ont travaillé à la fabrication des bronzes dans un rayon de 40 kilomètres autour de Bruxelles. »
Des sculptures monumentales, riches de beauté intérieure
Beauté intérieure et Tragédie de Racine, les deux derniers de ces géants de bronze, étaient tout juste sortis des ateliers de la Fonderie Van Geert, à Alost. Sous un manteau de pervers, la Beauté intérieure cache un oiseau doré, perché au cœur du Chat, et s’affiche en allégorie de Bruxelles. « Notre ville a été très abîmée par les promoteurs des années 1960 et 1970 », a souligné Philippe Geluck. « Mais ceux qui la visitent l’adorent car la beauté des Bruxellois est intérieure ».
Tragédie de Racine est un « arbre-Chat » attaqué par des pics-verts, dont l’un est armé d’un bec-scie… « Ce bronze m’a été inspiré par Jair Bolsonaro, l’ex-président du Brésil », a expliqué l’artiste. « Ce salopard a accéléré le déboisement de la forêt amazonienne. » Cette sculpture s’inscrit dans la lignée des statues engagées comme l’Homo Conardus, qui pollue la planète de ses déchets plastiques, ou le Martyre du Chat, incarnation de la liberté d’expression. Il est là pour nous rappeler que « tant que les journalistes peuvent dire que tout va mal, c’est le signe que tout va bien ! »
Ce Martyre du Chat est sans doute l’œuvre la plus émotionnelle signée par Philippe Geluck. C’est un hommage vibrant à ses amis et confrères, dessinateurs ou journalistes, victimes de la répression et du terrorisme. La statue est transpercée de crayons de bronze polychromes aux couleurs vives, chargées de beauté et d’espoir.
Le Chat déambule, jusqu’au 30 juin, Parc de Bruxelles, 1000 Bruxelles. Métro Parc. Entrée libre.
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Très jolie je trouve!
C'est clair que lui, il doit pas être trop impacté par la réforme des droits d'auteur avec toute la pub gratuite qu'on lui fait sans compter les achats subventionnés de ses oeuvres.