La Belgique interdit TikTok à ses agents fédéraux
Le Conseil national de sécurité, réuni ce vendredi, a emboîté le pas à d’autres pays européens et aux Etats-Unis en interdisant l’application chinoise sur les ordinateurs et les téléphones professionnels des fonctionnaires.


Après les Etats-Unis, le Canada, la France, la Commission ou le Parlement européen, c’est au tour de la Belgique d’interdire TikTok sur les téléphones et les ordinateurs de ses fonctionnaires. Ce vendredi matin, le Conseil national de sécurité (CNS) se penchait en effet sur la question. Le vice-Premier ministre Ecolo, Georges Gilkinet, s’est néanmoins empressé de tweeter l’information avant la fin de la réunion.
Mercredi, le patron du nouveau Cyber Command de la Défense, Michel Van Strythem, a mis en garde les députés contre les dangers de certaines applications en matière de sécurité électronique, notamment le réseau de courtes vidéos TikTok. La Flandre n’a pas attendu le CNS pour emboîter le pas. Jeudi soir, l’agence régionale Digitaal Vlaanderen a indiqué que l’accès à TikTok serait bloqué immédiatement sur les ordinateurs et les smartphones de leur personnel. Selon nos informations, Elio Di Rupo ne devrait pas tarder à suivre le mouvement.
Tant la Sûreté de l’Etat que le Centre pour la cybersécurité Belgique (CCB) mettent en garde contre le fait que « TikTok recueille un grand nombre de données auprès des utilisateurs, souvent à l’insu de ceux-ci, ce qui comporte un risque d’atteinte à la vie privée des utilisateurs. En outre, TikTok peut manipuler le flux d’informations et le contenu par le biais d’algorithmes. Enfin, la législation chinoise oblige TikTok à coopérer avec les services de renseignement chinois ».
L’interdiction s’applique à̀ tous les appareils dont l’achat, l’abonnement ou l’utilisation est en partie ou totalement à charge des autorités fédérales. Elle durera six mois et sera ensuite réévaluée. Les appareils personnels utilisés par les fonctionnaires à des fins professionnelles ne sont pas concernés par l’interdiction, mais il est recommandé à ces personnes de ne pas installer l’application.
Le Conseil national de sécurité invite les autorités régionales, provinciales et locales à imposer une interdiction similaire et appelle le secteur privé à la vigilance quant aux risques liés à l’utilisation de l’application TikTok.
Le Conseil national de sécurité demande par ailleurs à l’Autorité de protection des données (APD) d’enquêter sur la politique en matière de vie privée de TikTok.
Soupçons d’espionnage
TikTok, dont la société mère ByteDance, est chinoise, fait l’objet d’une surveillance croissante des Occidentaux en raison de craintes que Pékin puisse accéder aux données des utilisateurs à travers le monde. Les institutions qui interdisent l’utilisation de ce réseau social à leur personnel se multiplient en Europe et aux Etats-Unis.
Si de nombreuses technologies chinoises sont dans le collimateur, TikTok cristallise toutes les craintes des Occidentaux à l’égard des velléités d’espionnage de Pékin.
Trois points suscitent plus particulièrement la méfiance : l’absence d’authentification à deux facteurs, une transmission non sécurisée de données et la loi chinoise qui autorise ses autorités à accéder aux données. Le Parti communiste chinois est d’ailleurs actionnaire à hauteur de 1 % de ByteDance, la société mère de TikTok.
TikTok se dit « déçu »
« Nous sommes déçus de cette suspension, qui est basée sur des informations erronées concernant notre entreprise » réagitla porte-parole de TikTok en Belgique. « TikTok n’est pas une société chinoise. Notre maison mère est également située en dehors de la Chine et est en fait majoritairement détenue par des investisseurs institutionnels internationaux. Les données des utilisateurs de TikTok sont hébergées aux États-Unis et à Singapour, et non en Chine, et les données des utilisateurs européens commenceront à être hébergées dans nos nouveaux centres de données basés en Europe. Le gouvernement chinois ne peut pas obliger un autre pays souverain à fournir des données conservées sur son territoire. Nous sommes disponibles pour rencontrer des représentants officiels afin de répondre à toute préoccupation et de dissiper tout malentendu. »
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En toute logique, les agents gouvernementaux ne devraient télécharger AUCUNE application de ce type sur les devices liés à leur activité. Je ne suis même pas sûr que je cautionnerais l’idée d’un device privé réservé aux apps poubelles …
Faut arrêter tout ça ! On voit bien comment les chinois arrivent a contrôler toute sa population à l'aide de caméras-espions à reconnaissance faciale, doublé de puissants logiciels et de moyens de communications 5G/ 6G ! Cela fait des décennies que toute l'Asie nous copie et pas l'inverse !
Stordiau : et les écoutes américaines ne sont pas des écoutes.
Pour les bons propagandistes ... tout est dans l'inversion : ceci n'est PAS une "guerre" ; ceci n'est PAS une "koloniZation" ; ceci n'est PAS un "camp d'endoctrinement" (ouïgours) ... et ceci n'est PAS une "Pipe" ! Lol.
Et pas l'inverse. Elle est bonne celle-là.