Budget: pour le patron du Plan, «à politique inchangée», la dette de la Belgique est insoutenable à long terme
A quelques jours du conclave budgétaire de la Vivaldi, les experts du Bureau du Plan ont rappelé, mardi au Parlement, quel était le message de la Commission européenne à ce stade : rigueur, rigueur...


A quelques jours du conclave budgétaire de la Vivaldi (les travaux commenceront le week-end prochain), les experts du Bureau du plan (Baudouin Regout, Michel Saintrain, Vincent Frogneux, Frédérique Denil) ont rappelé, devant la commission des Finances et du Budget à la Chambre, quelles sont les exigences de la Commission européenne en matière de finances publiques. Le constat est connu : les déficits sont trop élevés, l’endettement également, il va falloir réaliser de sérieuses économies, toujours à suivre la « communication » de l’Union européenne. Laquelle n’est pas contraignante stricto sensu, mais Baudouin Regout, le nouveau Commissaire au Bureau fédéral du plan (il a succédé à Philippe Donnay), a mis en garde devant les parlementaires : « A politique inchangée, on pourrait atteindre en 2040 en Belgique des taux de 160 % du PIB pour la dette et de 9 % du PIB pour le déficit public. Ce sont des chiffres qui rappellent ceux de la Grèce quand ce pays a connu de sérieux problèmes. »
Dans l’opposition, Sander Loones, député, spécialiste budgétaire à la N-VA, a commenté : « Ça fait froid dans le dos, c’est la réalité. » Le même a invité le gouvernement fédéral à « respecter ses engagements européens ». En substance, c’est le temps de la rigueur, voire de l’austérité.
Pour Les Engagés, Josy Arens : « Nous avons d’une action politique ambitieuse et forte qui se traduise notamment par une réforme des pensions et une réforme fiscale importantes. » Interpellant les représentants du Plan, il s’est interrogé au passage : « Nos gouvernements luttent-ils suffisamment contre la fraude fiscale ? »
Indicateurs du siècle dernier
Dans la majorité, Gilles Vanden Burre, chef de groupe des verts, a recadré : « La proposition de la Commission européenne ignore les défis climatiques, sociaux. En fait, la proposition se base uniquement sur les indicateurs classiques, du siècle dernier, c’est le ratio par rapport au PIB, mais qu’en est-il du bien-être, du taux de pauvreté, du climat ?… Avoir une dette soutenable à moyen et long termes, c’est important, bien entendu, mais il faut intégrer d’autres données dans le raisonnement. »
Benoît Piedboeuf, chef de groupe MR, a répliqué : « C’est bien de vouloir changer les indicateurs économiques pour apprécier la situation d’un pays, mais je signale quand même que quand on emprunte de l’argent, comme le fait notre pays, on ne rembourse pas avec des concepts ou des états d’âme... »
Ahmed Laaouej, chef de groupe PS, a calibré : « En cette période de crise, pleine d’incertitudes, il y a matière à s’interroger : ne faudrait-il pas réviser le cadre budgétaire européen ? Il faut mettre à jour nos modèles économiques, notamment sur l’effet retour positif budgétairement de bien des dépenses publiques. » A savoir : les contraintes de Maastricht ont-elles (encore) un sens ? Avec elles, l’austérité ? Le socialiste a évoqué également le projet de réforme fiscale et le concept de « neutralité budgétaire » à cet égard, alors que certains, explique-t-il, souhaitent opérer en relevant les taxes à la consommation, la TVA, et d’autres – les socialistes – veulent mettre à contribution le capital.
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S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir18 Commentaires
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Posté par collet Josée, jeudi 16 mars 2023, 0:15
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Posté par Retine Marc, mercredi 15 mars 2023, 19:45
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Posté par Retine Marc, mercredi 15 mars 2023, 19:40
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Posté par Retine Marc, mercredi 15 mars 2023, 19:37
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Posté par collet Josée, mercredi 15 mars 2023, 12:29
Plus de commentairesMarc Retine quelles sont vos sources ?
En Belgique, les 1% les plus riches possèdent près d'un quart de toutes les richesses du pays, soit plus que 70% de la population nationale.
172 milliards d’euros se sont envolés de la Belgique vers des paradis fiscaux en 2019
FRAUDE FISCALE BELGE... Environ 7 milliards d'euros par an, selon la Banque Nationale de Belgique ; 10 milliards, selon l'Inspection Spéciale des Impôts ; 20 milliards, selon le Réseau pour la Justice Fiscale ; et 30 milliards, selon John Crombez, l'ancien secrétaire d'État à la lutte contre la fraude fiscale et sociale. CQFD.
l'argent est dans les paradis fiscaux? honnêtement je n'en sais rien mais il est vrai qu'il y a un fantasme récurrent sur ce sujet: d'abord le calcul qui est fait. Un milliard? sur quoi repose ce calcul? rien du tout puisqu'il s'agit d'argent soit disant planqué.Alors si on peut le déterminer c'est qu'il n'est pas caché! En réalité c'est une solution facile pour éviter de regarder ce qui ne va pas et surtout ces flux importants quand on les additionne d'indemnités versées sans contrôle à des gens en âge de travailler et qui ne le font pas; c'est là que résident les vraies économies mais aussi aux pensions de hauts fonctionnaires auxquelles on s'intéresse en ce moment et dont on s'aperçoit qu'elles n'ont fait l'objet d'aucun contrôle, comme pour ces chômeurs entre deux pays qui ne cherchent pas de boulot; aucun contrôle!