La Commission européenne approuve le rachat de Voo par Orange
L’approbation est conditionnée à l’obligation pour Orange d’ouvrir le réseau de Voo à Telenet pendant dix ans.


Un an et trois mois après l’annonce officielle du deal, le rachat de 75 % du câblo wallon Voo par l’opérateur télécoms français Orange a été approuvé ce lundi par la Commission européenne. L’accord valorise Voo à 1,8 milliard d’euros. Cette approbation est cependant conditionnelle. L’exécutif européen a estimé que l’opération telle qu’envisagée allait réduire la concurrence dans le fixe en Wallonie et dans une partie de Bruxelles puisqu’elle avait pour conséquence de réduire le nombre de joueurs de trois (Proximus, Orange, Voo) à deux (Proximus, Orange). Pour sauvegarder une situation concurrentielle acceptable, la Commission impose à Orange de donner accès à Telenet au réseau de Voo pendant dix ans en Wallonie et à Bruxelles. L’opérateur flamand, qui n’est pour l’instant actif dans le fixe qu’en Flandre et dans les deux tiers de Bruxelles, deviendra ainsi un opérateur national. Telenet devra aussi avoir accès au réseau de fibre optique qu’entend développer Orange.
En réalité, Orange et Telenet avaient déjà pris les devants en vue d’obtenir l’aval de la Commission. Fin janvier, ils avaient annoncé la signature d’un accord commercial d’une durée de quinze ans via lequel Orange s’engage à donner accès à son réseau fixe dans le sud du pays à Telenet tandis que Telenet donne accès à Orange à son futur réseau de fibre optique dans le nord.
Réaction
Testachats s’est dit « rassurée » par les conditions de reprise de Voo. L’organisation de défense des consommateurs craignait de voir disparaître un opérateur sur une grande partie du marché télécoms francophone, avec, pour conséquence, une hausse des prix. Celle-ci exprime néanmoins des craintes quant aux nombreuses consolidations en cours dans le marché des télécoms. « Bien qu’il n’y ait pas de perte directe de concurrence à la suite de cette reprise, nous entrevoyons un avenir plutôt sombre en ce qui concerne les prix déjà élevés de nos abonnements et forfaits télécoms », explique Julie Frère, porte-parole de Testachats. « A côté du rachat de Voo par Orange, Mobile Vikings a été incorporé au groupe Proximus l’année dernière et ce dernier prévoit d’ajouter EDPnet à son portefeuille. Dans un avenir proche, nous serons coincés avec trois opérateurs nationaux, ayant leurs propres réseaux fixes et mobiles et qui veulent se partager complètement le gâteau. Les petits devront être très forts afin d’être compétitifs », craint-elle.
Orange et Nethys, propriétaire de Voo, vont maintenant pouvoir finaliser leurs discussions en vue de la conclusion d’un accord de vente définitif (closing). Celle-ci devrait intervenir avant l’été. On en saura alors plus sur les intentions d’Orange : quels sont les investissements qu’il compte réaliser dans le réseau ? A quelle vitesse ? Sous quelle marque va-t-il commercialiser son offre fixe ? Que va-t-il faire de Be TV ? On attend toujours aussi de savoir officiellement ce que les actionnaires de l’intercommunale liégeoise Enodia - maison-mère de Nethys - vont faire du pactole qu’ils vont recevoir. Les discusssions sont en voie de finalisation.
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Encore une entreprise belge qui passe sous fleuron étranger... Si nos voisins NL avaient agi ainsi, plus de ING, de TNT, de Tom Tom, de Heineken, de Philips, de Unilever ou de Shell... Et je passe sur Ahold ou Janssen voire DAF. On justifie sans cesse en mettant en avant la taille réduite de la Belgique pour justifier le fait qu'on se fait littéralement bouffer alors que la raison essentielle réside dans la cupidité et l'absence totale de patriotisme chez nous.