Nucléaire: donnez votre avis sur la prolongation de Doel4 et Tihange3
Le public est invité à consulter le rapport d’impact environnemental et à rendre ses observations avant le 20 mai prochain. Mais il y a encore plusieurs incertitudes.


Ce lundi s’est ouverte la consultation publique sur la prolongation pour dix ans de la durée de vie des réacteurs nucléaires de Doel 4 et Tihange 3. Le 1er avril 2022, le gouvernement fédéral a adopté un avant-projet de loi modifiant la loi du 31 janvier 2003 sur la sortie progressive de l’énergie nucléaire à des fins de production industrielle d’électricité. Dans ce cadre, le Service public fédéral Economie a ouvert la consultation publique sur le rapport d’évaluation de l’impact environnemental du report de la désactivation des deux réacteurs, rapport qui a été réalisé par le Centre d’étude de l’énergie nucléaire de Mol (SCK CEN) à la demande de la ministre fédérale de l’Energie, Tinne Van der Straeten (Groen).
« Au stade actuel, le gouvernement fédéral considère que le projet joue un rôle essentiel dans la sécurisation de l’approvisionnement du pays en électricité jusqu’en 2035 », précise le SPF Economie. « En outre, le projet est conforme à la politique que la Commission européenne souhaite mener en vue d’une indépendance accrue vis-à-vis des combustibles fossiles et d’un approvisionnement énergétique diversifié ». Le rapport sur les incidences environnementales peut être consulté sur le site SPF Economie et les commentaires et avis doivent lui être adressés avant le 20 mai prochain. Suivront une consultation des autorités concernées et les consultations transfrontalières.
Du côté de l’association Greenpeace, on émet toutefois des réserves sur cette consultation. « Il y a des lacunes très préoccupantes dans le dossier présenté », déplore Jan Vande Putte, expert énergie chez Greenpeace Belgique dans un communiqué. « Si les citoyennes et citoyens ne reçoivent pas toutes les informations nécessaires, ce processus n’est rien d’autre qu’un simulacre de consultation. Dans les documents, il manque par exemple une analyse des menaces externes telles qu’une attaque armée. Or le récent exemple de la centrale nucléaire de Zaporijia en Ukraine, qui a montré sa grande vulnérabilité lorsqu’elle a été la cible de tirs l’année dernière, a montré qu’il s’agissait d’une question de sécurité publique absolument centrale ».
En attendant le « cap »
Greenpeace regrette également l’incertitude qui flotte sur la manière dont les travaux de prolongation seront réalisés. A ce stade, le gouvernement réfléchit en effet à la possibilité de laisser les deux réacteurs tourner – en réalisant les travaux pendant les périodes d’arrêt programmées – pour garantir la sécurité d’approvisionnement pendant les hivers 2025-2026 et 2026-2027. « La consultation intervient alors que le gouvernement et Engie négocient toujours les modalités de mise en œuvre de l’extension, et que les normes de sécurité sont mises sous pression », indique encore Greenpeace Belgique.
Rappelons qu’au début du mois de janvier dernier, le gouvernement et l’exploitant du parc nucléaire belge, l’énergéticien français Engie, ont abouti à un accord sur une partie des conditions de cette prolongation. qu’Engie s’est engagé à tout mettre en œuvre pour redémarrer les deux réacteurs en novembre 2026. En « échange », l’énergéticien bénéficiera de la fixation d’un « forfait » (ou « cap ») à payer pour la gestion des déchets nucléaires. Ce forfait est toujours en cours de négociation entre Engie et le gouvernement – alors que la date butoir avait été fixée au 15 mars. Aucune nouvelle date n’a été fixée pour la fin de cette négociation.
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Nous sommes en Ukraine pour Greenpeace … tout est bon pour susciter la peur …
Greenpeace commence dejá ….