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Crise des retraites: Macron «regrette qu’aucune force syndicale n’ait proposé un compromis» (vidéo)

En retrait depuis janvier sur le dossier des retraites, Emmanuel Macron a répondu aux journalistes de TF1 et France 2, à la veille d’une nouvelle journée de mobilisation syndicale.

Temps de lecture: 3 min

Emmanuel Macron s’est exprimé à la télévision dans un climat social et politique très compliqué en France. Cette intervention était très attendue alors que ses propos polémiques sur « la foule » pas « légitime » ont ravivé les tensions contre sa réforme des retraites adoptée au forceps.

Le président Emmanuel Macron a estimé que sa réforme très contestée des retraites était «nécessaire» et devait «entrer en vigueur d’ici la fin de l’année», lors d’un entretien télévisé sur TF1 et France 2.

«Cette réforme, elle est nécessaire. Ça ne me fait pas plaisir, j’aurais voulu ne pas la faire, mais c’est pour ça aussi que j’ai pris l’engagement de la faire», a déclaré le chef de l’Etat, en souhaitant son entrée en vigueur «d’ici la fin de l’année» pour que «1,8 million de retraités commencent à être augmentés d’environ 600 euros par an en moyenne».

Le président de la République, qui fait face à une contestation politique et syndicale toujours plus soutenue depuis l’adoption de la réforme par le 49.3, a par ailleurs considéré que «le projet de toutes les oppositions et de tous ceux qui s’opposent» à la réforme, «c’est le déficit», qu’il a comparé à une «formule magique».

«Qu’est-ce que c’est le déficit?», a interrogé le Emmanuel Macron. «Ça veut dire, de fait, que vous choisissez de faire payer vos enfants parce que, aujourd’hui, vous refusez de décider avec clarté et courage», a-t-il poursuivi.

Alors que de nouveaux rassemblements ont été organisés mardi soir contre la réforme dans plusieurs grandes villes françaises, théâtre pour certaines d’entre elles, dont Paris, de tensions entre forces de l’ordre et manifestants, «on ne peut accepter ni les factieux, ni les factions», a fait valoir le chef de l’Etat.

«Quand les États-Unis d’Amérique ont vécu ce qu’ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu’il a vécu (...), je vous le dis très nettement», a-t-il appuyé, en dénonçant chez des manifestants des «groupes qui utilisent la violence». «On ne tolèrera aucun débordement», a-t-il encore prévenu.

Macron se dit prêt à «endosser l’impopularité»

Le président Emmanuel Macron s’est dit prêt à «endosser l’impopularité» pour mettre en œuvre la réforme, déplorant que les syndicats n’aient pas proposé de «compromis».

«Moi, je ne cherche pas être réélu (...), mais entre les sondages de court terme et l’intérêt général du pays, je choisis l’intérêt général du pays», a affirmé le chef de l’Etat, ajoutant que «s’il faut derrière endosser l’impopularité aujourd’hui, je l’endosserai».

Macron dénonce le «cynisme» de certaines grandes entreprises

Emmanuel Macron a dénoncé le «cynisme» de certaines «grandes entreprises» qui ont dégagé d’importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse, et leur demandant «une contribution exceptionnelle» pour que «les travailleurs puissent profiter» de cet argent.

«Il y a quand même un peu un cynisme à l’œuvre, quand on a des grandes entreprises qui font des revenus tellement exceptionnels qu’ils en arrivent à utiliser cet argent pour racheter leurs propres actions», ajoutant qu’il compte «demander au gouvernement de travailler sur une contribution exceptionnelle».

Borne devra «bâtir un programme de gouvernement»

Emmanuel Macron a assuré Elisabeth Borne de sa confiance et l’a appelée à «bâtir un programme de gouvernement» et «élargir la majorité», considérant qu’il n’y avait «pas de majorité alternative».

À lire aussi France: le gouvernement Borne ne tient plus qu’à un fil

«Elle a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale», a-t-il souligné, en précisant lui avoir demandé «de bâtir un programme législatif, un programme de gouvernement (...) pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs, pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible».

 

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12 Commentaires

  • Posté par Corbiaux Thierry, mercredi 22 mars 2023, 15:47

    De toute façon il fallait bien que la France y passe un jour sinon c'est la faillite du système.

  • Posté par Carnevale Antoine, mercredi 22 mars 2023, 15:43

    Bravo Mr le PRÉSIDENT.

  • Posté par Debrabander Jean, mercredi 22 mars 2023, 15:26

    Vu de l'extérieur, on peut dire que cet épisode ne fait que cristalliser une opposition plus systémique à la gouvernance de Macron, voire aux fondements de la cinquième république. Il nous apparaît, à nous Belges pour qui l'âge de la retraite pourrait passer de 65 à 67 ans, assez ahurissant que la France ne doive pas, elle aussi, s'adapter à une pyramide des âges inversée et au vieillissement de la population. Mais on voit surtout toute la différence entre notre système démocratique (pas parfait, bien sûr, qui ne prévoit pas de référendum contraignant par exemple) et un régime présidentiel tyranogène, qui pousse le Président à devenir un monarque absolu grâce aux alinéas de la Constitution. Le mal est donc bien plus profond qu'une contestation passagère d'une réforme qui finira bien pas devoir passer. Macron feint de ne pas se rendre compte que c'est sa personnalité qui a mis en lumière ce problème constitutionnel.

  • Posté par El Cabron Nicolas, mercredi 22 mars 2023, 15:12

    Diviser pour mieux régner... Le leitmotiv des manipulateurs narcissiques.

  • Posté par lambert viviane, mercredi 22 mars 2023, 15:02

    forum fermé ?

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