Delhaize: une courte majorité de supermarchés ouverts, un dépôt de Zellik à l’arrêt
Ce jeudi, 66 magasins intégrés accueillent la clientèle. Mais leur approvisionnement en produits frais sera perturbé par une nouvelle grève motivée par un autre conflit au sein de l’entreprise.


C’est une première depuis le 7 mars, jour de l’annonce du plan de mise en franchise des 128 supermarchés intégrés de Delhaize : une (courte) majorité de ces magasins sont ouverts ce jeudi. Ils sont 66 à accueillir la clientèle ; 63 en Flandre et 3 en Wallonie (un en Brabant wallon et deux en Province de Liège). Toutes les succursales bruxelloises sont fermées. Rappelons que, selon le Setca et la CNE, ces fermetures ne répondent pas à un mot d’ordre syndical et sont donc initiées spontanément par le personnel. Signalons aussi que le nombre d’intégrés fermés pourrait atteindre la centaine ce samedi, comme on a pu l’observer le week-end dernier.
« La détermination des travailleurs reste intacte, même si les formes de mobilisation changent », écrit la CNE. Dans un communiqué envoyé ce jeudi matin, elle dénonce « une vraie campagne de démobilisation et de désinformation au sein même des magasins » qui serait menée par les dirigeants. « Ils vont jusqu’à installer des urnes dans les magasins pour que les travailleurs puissent voter la fin de la grève », affirme le syndicat chrétien, selon lequel « le rôle des syndicats est bafoué et ils sont présentés comme “immobilisateur”, comme ceux qui obligent les travailleurs de faire grève », alors que le mouvement serait purement spontané.
Toujours selon la CNE, « chaque jour, les directeurs et leurs adjoints sont appelés deux fois afin de leur répéter le même message : ils vont garder leurs acquis, leurs conditions de travail vont être sauvées et ils auront la priorité pour racheter une franchise”. Evidemment, il leur est demandé de continuer à propager ce message au sein du personnel : “Vous êtes de bons travailleurs, avec de bonnes compétences… mais vous irez travailler dans les franchises !” » Le climat social reste donc très clairement tendu.
Nouveau débrayage à Zellik
Il en va de même du côté de l’approvisionnement. Depuis mercredi soir, le dépôt B de Zellik, qui irrigue tout le réseau Delhaize (636 franchisés inclus) en produits frais, est à nouveau à l’arrêt complet après un premier débrayage de lundi. Ce mouvement de grève des ouvriers n’est pas initialement motivé par le rejet du plan de mise en franchises mais par un différend avec la direction préalable au conflit lié aux magasins. Il y a quelques mois, direction et syndicats ont démarré des négociations sur les conditions de travail dans cet entrepôt B qui a été agrandi et a accueilli les ouvriers du A. Délégués et managers n’ont pas réussi à trouver un accord.
« Mais la direction est passée en force en imposant plus de flexibilité aux travailleurs dans le cadre de son plan d’intégration du dépôt A au sein du dépôt B. C’est de sa faute si nos membres sont partis en grève car elle ne respecte pas la concertation sociale et fait preuve d’une attitude provocatrice envers les travailleurs et les syndicats », déplore Cédric Claeys, permanent CSC Alimentation et Services. « Evidemment, le contexte social actuel ne fait que rendre la situation plus difficile », ajoute le syndicaliste demandant un retour en arrière à la direction et une reprise des négociations. Cet après-midi, le dépôt B est toujours paralysé.
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Ce mouvement vers plus de magasins franchisés est inévitable. Et si la direction de Delhaize cède aux pressions syndicales, ce sera dommageable pour tout le monde. À toujours vouloir imposer l'immobilisme, les syndicats empêchent tout progrès et toute adaptation aux réalités économiques.