La Deutsche Bank plonge en Bourse, « pas de quoi s’inquiéter », affirme Olaf Scholz, le chancelier allemand
A la clôture, l’action de la première banque allemande s’affichait en baisse de 8,5% à Francfort, après avoir lâché jusqu’à 14 % en séance. Plusieurs dirigeants des 27 ont répété « avoir confiance dans la résilience du secteur », à l’issue d’un sommet européen vendredi.


Les marchés européens clôturent, à nouveau, dans le rouge ( -0,86 % pour le Bel20, -1,9 % pour le Cac40 ; - 1,7 % pour le Dax), tirés vers le bas par le secteur financier, alors que les chefs d’Etat européens ont réaffirmé leur confiance dans le système bancaire européen à l’issue d’un sommet.
L’indice stoxx 600 du compartiment bancaire a perdu environ 4 %. Les banques allemandes, Deutsche Bank en tête (-8,5%, l’action a perdu jusqu’à 14 % en cours de séance), étaient particulièrement sanctionnées.
Jeudi, les « CDS » de la première banque d’Allemagne – pour « crédit default swap », soit des produits dérivés qui agissent comme une assurance et permettent à la Deutsche Bank de couvrir son risque de défaut de paiement (en d’autres mots son éventuelle incapacité à rembourser ses dettes) – ont grimpé de 25 %.
De manière générale, le coût de ces produits a progressé pour l’ensemble du secteur ces deux dernières semaines mais dans de moindres proportions. Preuve que les marchés ne sont pas rassurés sur la bonne santé des banques européennes ou, pour le moins, sur leur exposition à la hausse des taux.
Un constat visiblement particulièrement vrai pour le deuxième vilain « grand » canard du système financier du Vieux Continent, après Credit Suisse.
Deux semaines de crise bancaire
Pour rappel, le secteur bancaire en Europe et aux Etats-Unis vient de vivre quinze jours de fortes turbulences suite à la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB) en Californie, puis de deux autres banques régionales US et le sauvetage de Credit Suisse.
Credit Suisse, empêtrée dans différents scandales, a été victime d’un début de « bank run » (les clients ont retiré massivement des dépôts par crainte pour sa santé) la semaine passée.
L’établissement (comme Deutsche Bank) appartenait au club des 30 institutions estimées « too big too fail », comprenez « trop grandes » pour qu’on les laisse faire faillite. Dimanche dernier, UBS, numéro un du secteur en Suisse, a accepté de la racheter à bas prix et moyennant de larges garanties publiques, pour la sauver. Le titre UBS a laché 3,6 %.
« Pas d’inquiétude à avoir », selon les dirigeants européens
Malgré ces événements, la Banque Centrale Européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine ou encore la Banque centrale d’Angleterre ont toutes revu, récemment, leur taux à la hausse pour continuer à lutter contre l’inflation. Ce qui ne rassure pas les investisseurs qui pensent probablement que la poursuite de la politique de resserrement monétaire, source des récentes fragilités du secteur financier, pourrait poser problème à d’autres institutions.
A l’issue du sommet européen vendredi, consacré notamment au renforcement de l’Union bancaire, Christine Lagarde, présidente de la BCE comme Paschal Donohoé, président de l’Eurogroupe ont tous deux répété que « le secteur bancaire de la zone euro est résilient car il dispose de solides positions en termes de capital et de liquidités. »
A la question « Deutsche Bank est-elle le nouveau Credit Suisse ? », le chancelier allemand, Olaf Scholz a répondu : « La banque a fondamentalement modernisé et réorganisé son modèle économique et est très rentable. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter de quoi que ce soit. »
« Le système bancaire est stable en Europe », a-t-il encore assuré, à l’instar d’Emmanuel Macron. « Les fondamentaux des banques européennes sont solides (…) La zone euro est la zone où les banques sont les plus solides », a déclaré le président français.
Alexander De Croo a également précisé que « sur le segment belge, le gouvernement avait des interactions fréquentes avec le régulateur, la Banque Nationale de Belgique, et que les ratios des banques belges au niveau du capital et de la liquidité étaient largement suffisants. » Le Premier a ajouté que « quand il discutait avec ses confrères européens, il entendait la même chose. »
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir16 Commentaires
"Aie confiance, crois en moi. Que je puisse veiller sur toi. Fais un somme, sans méfiance. Je suis là, aie confiance. Le silence propice te berce. Souris et sois complice. …" Le Livre de la Jungle... ou de Wall Street !
Partout la même chanson... et partout ils font dans le froc en pratiquant la méthode Coué pour que les gens ne retirent pas leur pognon. Les "gros" vont partir à temps les "petits" paieront comme d'habitude.
On y arrive, doucement mais surement, dans le mur...Cf Club de Rome en 74.
Et il parait que ç est la Russie qui cherche à »déstabiliser l’économie européenne »… Pas besoin de faire quoique ce soit les USA s’en charge et VP rigole. Il est assis sur ses 600milliards de réserves qui augmentent chaque jour.
Une "brève" en direct du Kremlin.