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La rédaction du «Soir» endeuillée

La rédaction du « Soir » est en deuil suite au décès de notre collègue Jean-Philippe de Vogelaere, journaliste au sein du service Société après avoir longtemps œuvré dans sa région du Brabant wallon.

Temps de lecture: 4 min

Ecrivain, poète et journaliste. ces trois qualificatifs marquaient invariablement l'en-tête de ses réseaux sociaux. Parce que c’est ce qu’il était et c’est comme ça qu’il voulait avant tout qu’on le perçoive. Ce samedi 25 mars, notre collègue Jean-Philippe de Vogelaere, journaliste au service Société, est décédé à l’âge de 62 ans d’un cancer foudroyant qui l’a emporté en moins d’un mois, laissant la rédaction, ses proches et tous ceux qui l’ont côtoyé sous le choc et emplis d’une grande tristesse.

Jean-Philippe ne nous en voudrait pas d’ajouter à ce qui le caractérisait, les mots « papa et compagnon attentionné » tant sa famille -sa compagne Rita et ses quatre enfants- s’invitait régulièrement dans nos discussions entre collègues où l’on percevait son implication quotidienne dans la scolarité de ses deux « petits derniers ». La famille était aussi devenue une de ses préoccupations professionnelles puisque depuis deux ans il avait repris cette compétence en intégrant le service Société du Soir. Qu’il s’agisse de parler de l’évolution du congé parental, de la garde alternée ou encore des aînés pris en charge dans les maisons de repos, Jean-Philippe trouvait dans ces matières ce qu’il a toujours recherché dans le métier de journaliste : aller au contact des gens, le plus souvent des anonymes à qui il aimait parler pour mieux retranscrire leur histoire. Dans son dernier texte, il parlait de la mort… de celle qui touche les bébés et endeuille les jeunes parents avec une infinie délicatesse.

Il avait le journalisme de proximité chevillé au corps, lui qui a œuvré durant plus de 30 ans dans sa région tant aimée du Brabant wallon. Collaborateur indépendant pour la Dernière Heure-Les Sports durant 7 ans et rédacteur en chef indépendant du magazine Oh ! durant 5 ans, Jean-Philippe fut responsable des pages régionales du Brabant wallon de la DH durant 17 ans. C’est en 2009 qu’il intègre Le Soir où il devient chef d’édition du Brabant wallon. Il suivra ensuite l’évolution éditoriale de l’information régionale de notre journal en intégrant la cellule Wallonie et puis, récemment, le service Société.

Personnalité éclectique

Souriant, discret, Jean-Philippe s’attardait peu à la rédaction bruxelloise, préférant le cocon de sa maison brabançonne pour travailler aux côtés de ses chiens et de ses chouettes qu’il collectionnait par centaines et sous toutes les formes. Elles étaient aussi devenues les personnages principaux de ses dessins humoristiques qu’il partageait sur Instagram durant le confinement. Symboles de sagesse, peut-être apaisaient-elles un peu le bougon qu’il pouvait être parfois lorsqu’on avait le malheur de reporter un peu trop la diffusion de ses sujets ou encore d’écorcher son nom : de Vogelaere, avec un petit « d » s’il vous plaît, et en deux mots, Godverdomme ! Et oui, Jean-Philippe aimait aussi la langue de Vondel, en parfait bilingue qu’il était.

Discrètement mais sûrement, ce jongleur de mots s’adonnait aussi à l’écriture non-journalistique. Poésie, romans, pièce de théâtre… rien ne lui résistait pourvu qu’il puisse évoquer la condition humaine. Son jeu verbal était tout empreint de vitalité, de jovialité, d’humour subtil. Une écriture en réalité à l’image de ses goûts musicaux éclectiques, passionné qu’il était, tout autant de jazz et de chanson française que de rock’n roll. Des artistes aussi différents qu’Eric Satie, Ludovico Einaudi, Anouar el Brahem ou Genesis avaient en commun la capacité de le rendre heureux. Les pieds sur terre mais la tête dans les étoiles, le poète pouvait se perdre dans l’immensité du ciel mais savait aussi s’attarder sur la beauté des coquelicots. Dans son dernier ouvrage, « Le livre d’Heures », il se livre avec pudeur sur une dimension sacrée de sa pensée : « Offre-moi mon âme, de vivre le jardin éternel. Car j’ai besoin de connaître ce là-bas. Pour que je puisse briller de ton éclat… ». Ce livre, il y avait mis un point final quelques jours avant de filer à l’hôpital. Comme si, au fond de lui, il savait…

 

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