Delhaize: direction et syndicats dans l’impasse, la grève se poursuit
Le troisième et dernier conseil d’entreprise extraordinaire d’information de ce mardi matin s’est soldé par un échec. Un de plus… Le conflit social autour de la franchisation des 128 supermarchés intégrés continue.


C’était à craindre : ce mardi matin au siège de l’entreprise à Zellik, direction et syndicats de Delhaize n’ont pas trouvé de terrain d’entente lors du troisième et dernier conseil d’entreprise extraordinaire d’information à l’agenda. Cette réunion, qui avait démarré à 9h30, avait été programmée, tout comme celle du 14 et du 21 mars, suite à l’annonce de la direction, le 7 mars, de confier l’ensemble de son parc de supermarchés intégrés (il y en a 128), y compris ses 9.200 salariés, à des indépendants franchisés.
« Rien n’a changé, il n’y a eu aucune négociation », déplore Wilson Wellens, responsable national commerce à la CGSLB. « C’est bloqué. La direction n’écoute qu’elle-même, » s’agaçait Manuel Gonzalez, permanent CNE pour Delhaize, au cours du conseil d’entreprise, tandis que sa collègue Myriam Djegham, secrétaire nationale commerce CNE ajoutait : « Il n’y a aucun dialogue. La direction campe sur son projet de franchise. Elle répète que son choix vise la croissance. Pour nous, ce choix vise la croissance des dividendes au détriment de l’emploi de qualité ».
Prochain rendez-vous le… 24 avril
Egalement mécontente, Myriam Delmée, présidente du Setca, en charge du commerce, assure : « La direction ne nous a pas écoutés. Elle n’en a rien à kicker de nous ». La suite ? « Un conseil d’entreprise, ordinaire cette fois, se tiendra le 24 avril. D’ici là, la direction ne voit pas la nécessité de nous revoir, alors que les magasins sont fermés. Soit elle est incompétente, soit elle n’a aucun pouvoir de décision ».
Comme ce conseil d’entreprise a échoué, on s’achemine assez logiquement vers une prolongation du mouvement social dans l’enseigne. « Cette réunion n’a rien changé à la situation, comme nous allons l’expliquer aux travailleurs des magasins », confirme Myriam Delmée. « La direction, qui fait preuve d’un mépris et d’un dédain hors du commun, est toujours dans un schéma d’usure par rapport au personnel : elle espère qu’il va soit se lasser, soit se retrouver exsangue financièrement. Sur quelle planète vit-elle ? »
64 supermarchés fermés
Pour l’heure, le mouvement de protestation du personnel est toujours vigoureux. Quelque 500 travailleurs étaient venus manifester devant le siège du Lion ce matin, à l’occasion de ce conseil d’entreprise extraordinaire. Côté supermarchés intégrés, 64 sont fermés ce mardi, dont six seulement en Flandre.
Faudra-t-il que le monde politique s’empare du dossier pour le débloquer ? A cet égard, notons qu’à l’occasion du conseil d’entreprise et afin d’afficher sa « solidarité » avec les salariés de Delhaize, Raoul Hedebouw, président du PTB, a fait une apparition à Zellik. Il soutient la demande syndicale d’une commission paritaire commune à l’ensemble du secteur du commerce de détail. De quoi faire bouger les partis de la majorité, à commencer par le PS ?
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Et Gloub, on ne l'entend pas : lui qui n'arrête pas de faire aller son clapet ,il ne dit rien sur son gouvernement qui a laissé vendre " delhaize " aux hollandais.
"C’est bloqué. La direction n’écoute qu’elle-même", "Il n’y a aucun dialogue." = discours des syndicalistes. Et comme eux ne veulent pas dialoguer ni écouter, au propre comme au figuré, un dialogue de sourds.
Une belle occasion pour le PTB de faire du racolage.
Mme. Collin. Oui mais le clivage "Nord-Sud" doit les gêner aux entournures. Parti unitaire qui soutien les syndicats unitaires face à deux attitudes de travailleurs diamétralement opposées... M. Radu-Catalin. Que voulez-vous que ces partis, le gouvernement fissent ? La Sabena était un gouffre financier et les sociétés privées furent sujettes à des OPA. NB. La FN, croupion, fut nationalisée, en fait "régionalisée".
une belle occasion pour montrer que le PS et Ecolo ne font rien du tout contre la vente et puis le démantèlement de nos bijoux par l’étranger voir Sabena, Acec, Generale, Delhaize etc etc etc. Tout cela pour plus de bénéfices, plus de travail, plus de flexibilité, moins de salaire et moins des avantages. L’insécurité maximale comme à Alost en 1920 même combat mais sous la bannière esclavagisme moderne avec l'accord je m'en foutiste du patronat et du gouvernement belge comme cul et chemise... L'histoire se répéte presque à l'identique et les plus âgés restent sur le carreau du chômage de profiteurs, glandeurs etc...