L’épouse du baron Ullens tuée à Lasne: ce que l’on sait
Le tueur présumé a été privé de liberté et devra être entendu ce jeudi. Un juge d’instruction a été saisi du dossier.

Ce mercredi matin, un homme né en 1965 a tiré à plusieurs reprises sur sa belle-mère âgée de 70 ans alors que celle-ci se trouvait devant chez elle, dans le village d’Ohain (entité de Lasne). Les secours n’ont rien pu faire pour sauver la septuagénaire. L’auteur des faits a été privé de liberté et la police judiciaire fédérale du Brabant wallon a été chargée d’une enquête qui, peut-on déjà prévoir, va passionner les foules car les protagonistes du drame sont loin d’être des inconnus.
La victime est Myriam Lechien, seconde épouse du richissime baron Guy Ullens de Schooten Whettnall, né en 1935 et actionnaire, entre autres, de Weight Watchers. Le septuagénaire avait revendu les sucreries familiales de Tirlemont en 1989 à un groupe allemand, pour un milliard d’euros. Si le couple avait conservé une demeure de prestige (signée par l’architecte Marc Corbiau) à Ohain, ils étaient domiciliés à Verbier, en Suisse, où ils avaient créé une fondation artistique portant leurs noms et dédiée à l’art chinois – ils avaient une des plus grandes collections du monde en la matière. Ils ont également fondé, il y a 15 ans, un centre d’art contemporain à Pékin, et ils se sont investis dans des projets en faveur des enfants, au Népal.
Ils étaient mariés depuis la fin des années 90, et des dissensions seraient survenues au sein de la famille – on évoque notamment des questions d’argent. Guy Ullens de Schooten Whettnall avait eu quatre enfants de ses premières noces, qui auraient tous bénéficié d’une extension de son titre de baron. Parmi ceux-ci, Nicolas est l’auteur présumé de l’homicide. Il a été privé de liberté peu après les faits.
Un homicide dans un cadre familial
Suite au drame, un magistrat du parquet est descendu sur les lieux, accompagné d’un médecin légiste, d’un expert en balistique et de membres du labo de la police judiciaire fédérale. Le parquet du Brabant Wallon confirme que l’homicide a eu lieu devant la maison aux alentours de 10 heures, et « dans un cadre familial ». Il n’y aura cependant pas de communication supplémentaire du ministère public tant que Nicolas Ullens de Schooten n’a pas été entendu par le juge d’instruction, ce qui est prévu pour ce jeudi. Notons que l’auteur présumé n’est, lui aussi, pas un inconnu : il a travaillé de 2007 à mars 2018 à la Sûreté de l’Etat, dont il avait démissionné avec fracas en faisant état de « pressions de sa direction ». Reconverti en tant qu’indépendant pour une société de consultance, il poursuivait sa croisade, notamment par le biais d’un site internet, contre Didier Reynders et son fidèle bras droit Jean-Claude Fontinoy. Ses accusations de corruption et de blanchiment à leur encontre avaient entraîné, au printemps 2019, l’ouverture d’une information judiciaire, classée sans suite par le parquet de Bruxelles. L’homme avait alors déposé plainte avec constitution de partie civile, ce qui avait entraîné, en mars 2020, des perquisitions à la Sûreté de l’Etat et au Comité R. Mais en juillet 2020, c’est lui qui était visé par une information judiciaire pour violation du secret professionnel. Il avait été perquisitionné en janvier 2021, et avoir réagi sur sa chaîne Youtube, suivie par quelques milliers de personnes : « Je suis un lanceur d’alerte », s’était-il offusqué. « Ma situation est peu agréable, je suis sous pression, je risque d’être condamné à une peine de prison, je n’ai jamais été dans une telle situation. » Son conseil de l’époque n’a pas réagi à nos sollicitations.
Pour poster un commentaire, merci de vous abonner.
S'abonnerQuelques règles de bonne conduite avant de réagir0 Commentaire