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Poutine adopte une nouvelle stratégie, Loukachenko prêt à user d’armes nucléaires

Alors qu’a lieu le premier anniversaire du retrait russe de Boutcha, Poutine adopte une nouvelle stratégie de politique étrangère et Loukachenko se dit prêt à user d’armes nuclaires.

Temps de lecture: 3 min

Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, s’est dit prêt vendredi à accueillir des armes nucléaires « stratégiques » russes sur son territoire, en plus des armes « tactiques » que Moscou s’apprête déjà à envoyer chez son allié. « Nous protégerons notre souveraineté et indépendance à tout prix, y compris en usant de l’arsenal nucléaire », a-t-il ajouté.

« Il faudra que (Vladimir) Poutine et moi décidions et introduisions ici, si nécessaire, des armes stratégiques. Et ils doivent comprendre cela, les salauds là-bas à l’étranger, qui aujourd’hui essaient de nous faire exploser de l’intérieur et de l’extérieur », a dit M. Loukachenko lors de son adresse à la nation.

« Nous ne reculerons devant rien en défendant nos pays, nos états et nos peuples », a-t-il ajouté sous les applaudissements d’un parterre de responsables politiques et de la société biélorusse pro-pouvoir.

Les armes nucléaires dites « stratégiques » sont plus puissantes et ont une plus grande portée que les armes dites « tactiques ».

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M. Loukachenko a également déclaré avoir demandé à ce que des soldats russes soient stationnés dans son pays afin de « repousser les attaques de l’Occident ».

Le président Vladimir Poutine a annoncé le week-end dernier que Moscou allait déployer des armes nucléaires « tactiques » en Biélorussie, suscitant l’inquiétude en Ukraine et en Occident.

Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l’arme nucléaire en Ukraine en cas d’escalade significative du conflit.

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Selon M. Poutine, dix avions ont déjà été équipés en Biélorussie pour l’utilisation de telles armes nucléaires tactiques et un entrepôt spécial sera terminé d’ici au 1er juillet. La Biélorussie ne prend pas part directement au conflit en Ukraine mais Moscou s’est servi de son territoire pour conduire son offensive sur Kiev l’année dernière ou pour mener des frappes, selon les autorités ukrainiennes.

La nouvelle stratégie de Poutine : la sévérité

De son côté, la Russie a adopté vendredi une nouvelle stratégie de politique étrangère présentant les Etats-Unis et l’Occident comme l’origine de « menaces existentielles » pour Moscou, sur fond de vives tensions liées au conflit en Ukraine.

La nouvelle stratégie de politique étrangère russe repose sur le principe que « les mesures antirusses prises par les pays inamicaux seront constamment combattues, avec sévérité si nécessaire », a-t-il ajouté.

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La Russie se fixe comme « priorité » d’éliminer la « domination » des Etats-Unis et des Occidentaux tout en se décrivant comme une « civilisation » défenseure des russophones, selon sa nouvelle doctrine de politique étrangère rendue publique vendredi.

L’adoption de cette nouvelle stratégie de politique étrangère entérine la profonde rupture qui existe entre Moscou et les pays occidentaux depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine.

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Zelensky : « le mal russe tombera »

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a juré vendredi de vaincre le « mal russe » à l’occasion du premier anniversaire du retrait russe de Boutcha, ville martyre devenue un symbole criant « des atrocités » imputées aux troupes de Moscou.

Le président ukrainien a lui, depuis Boutcha promis la victoire aux siens après avoir plus tôt dans la journée juré de « punir tous les coupables » du massacre.

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« Nous allons gagner c’est certain, le mal russe tombera, justement ici en Ukraine et ne pourra plus se relever », a-t-il martelé depuis cette banlieue de Kiev devant les Premiers ministres croate Andrej Plenkovic, slovaque Eduard Heger, slovène Robert Golob et la présidente moldave Maia Sandu.

 

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11 Commentaires

  • Posté par Lecocq Jean-Louis, vendredi 31 mars 2023, 18:16

    Ce pantin n'aura évidement aucun pouvoir de décision sur l'utilisation des nukes russes entreposés sur son territoire.

  • Posté par Maesen Jean-Luc, samedi 1 avril 2023, 23:24

    Oui en effet <Lefèvre>, "l’aval du président des Etats-Unis" est indispensable, mais ce n'est pas une condition suffisante pour que ces armes nucléaires (qui restent une possession exclusive des USA pour ce qui est de celles stockées dans les cinq pays cités plus bas ; les armes nucléaires françaises et britanniques relevant de leur seule autorité) soient activées et utilisées. Chaque pays <d'accueil> conservant son "mot à dire" à ce sujet (principe de la "double clé" d'activation). Il est loin d'être évident qu'il en soit de même pour le <"petit" tsar> biélorusse avec les armes nucléiares russes ...

  • Posté par Lefèvre Philippe, samedi 1 avril 2023, 15:02

    Le rapport de l’assemblée parlementaire de l'OTAN publié en avril 2019 stipule que les armes nucléaires des forces européennes ne peuvent être utilisées qu'avec l’aval du président des Etats-Unis.

  • Posté par Maesen Jean-Luc, samedi 1 avril 2023, 10:15

    Voir aussi l'article de Michael Scholze paru le 16 juillet 2019 : <Dangerosité, conséquences, utilisation: tout savoir sur les armes nucléaires stockées en Belgique>.

  • Posté par Maesen Jean-Luc, samedi 1 avril 2023, 10:11

    Les ogives nucléaires US de la base militaire de Kleine-Brogel (actuellement des bombes aéroportées B61 utilisables par certains de nos F-16, et ensuite par nos futurs F-35), sont prévues pour être éventuellement utilisées suite à une double autorisation, l'une dépendant du gouvernement US, l'autre dépendant du gouvernement belge (aval du président des Etats-Unis mais aussi du gouvernement belge). Sans cette double "activation", ces bombes ne peuvent être rendues opérationnelles et utilisées. Et donc, ni le gouvernement belge seul, ni le gouvernement US seul, ne peut décider d'une utilisation de ces armes stockées localement. Et c'est ce même principe qui est mis en place pour toutes les armes nucléaires US présentes en Europe dans les cinq pays concernés (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Italie, et Turquie). Voir la référence (datant de 2005) : <La Belgique et les armes nucléaires> ; André Dumoulin, Quentin Michel ; dans Courrier hebdomadaire du CRISP.

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