En Turquie, le calvaire judiciaire de Pinar Selek
La sociologue et écrivaine franco-turque était de nouveau jugée à Istanbul vendredi dans le cadre d’un procès qui dure depuis 25 ans. A ses yeux, son cas met en lumière la continuité du régime autoritaire en Turquie, bien antérieur à l’arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan.

Correspondante à Istanbul
On aimerait ne parler d’elle que pour relayer ses travaux ou raconter ses engagements. Mais depuis 25 ans, soit presque la moitié de sa vie, Pinar Selek est associée au procès qui la poursuit, pour un crime qui n’a sans doute jamais existé.
En juillet 1998, la police d’Istanbul arrête la jeune sociologue. On l’interroge sur ses recherches, qui portent alors sur la question kurde. On exige qu’elle livre les noms des personnes qu’elle a rencontrées. On l’accuse d’être liée aux combattants du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Elle refuse de parler, alors on la prive de sommeil. On lui déboîte le bras. Après des semaines en cellule, Pinar Selek apprend que la justice l’implique dans une explosion meurtrière au marché aux épices survenue deux jours avant son arrestation. Jusqu’alors, personne ne l’avait questionnée à ce sujet.

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