Attentat à Nice: le récit de la soirée minute par minute

Le feu d’artifice du 14 juillet vient à peine de s’achever à Nice quand un mouvement de panique se déclenche. Un camion a foncé dans la foule et tué au moins 84 personnes dans cette ville du sud-est de la France. Devant le Palais de la Méditerranée, un luxueux complexe hôtelier, le camion blanc, dont le conducteur a été abattu, était immobilisé, quelques heures après l’attaque, les pneus crevés, la porte passager criblée d’impacts de balles, a constaté un correspondant de l’AFP. [scald=1678282:sdl_editor_representation] Sur la Promenade des Anglais, qui longe la Méditerranée et attire les touristes du monde entier, des dizaines de corps sont alignés, recouverts d’un drap blanc, autant de victimes du poids lourd. 23H00 : un camion fonce dans la foule Quelques minutes après la fin du feu d’artifice tiré à l’occasion de la Fête nationale, aux alentours de 23H00, un véhicule blanc fonce dans la foule, au milieu des touristes et des Niçois qui s’apprêtent à rentrer chez eux. [scald=1676256:sdl_editor_representation] Voir la vidéo sur mobile « J’ai dû me protéger le visage pour éviter d’être touché par des débris », a décrit Robert Holloway, soulignant avoir vu plusieurs personnes fauchées par le camion dans une ambiance de « chaos ». « Il était à une centaine de mètres de moi, j’ai eu à peine quelques secondes pour me dégager », a-t-il encore ajouté. Plusieurs témoins décrivent des personnes se jetant en contrebas de la Promenade des Anglais sur la plage pour échapper au camion. Un témoin nommé Nader a raconté dans un anglais approximatif à la chaîne BFMTV comment il a observé toute la scène du début à la fin. Il a d’abord pensé que le chauffeur « avait perdu le contrôle » du camion. « J’étais dans la rue. Il s’est arrêté devant moi après (avoir fauché) beaucoup de gens », a-t-il dit. [scald=1678293:sdl_editor_representation] Voir la vidéo sur mobile Selon Nader, le chauffeur a sorti une arme et a commencé à tirer en direction de la police. « Ils (les policiers, ndlr) l’ont abattu et sa tête dépassait de la fenêtre » du véhicule, a-t-il expliqué. Plusieurs témoins ont évoqué des tirs d’armes de guerre mais il n’y a alors aucune confirmation officielle. Au détour d’une rue, une chaussure à talon, abandonnée au milieu de la chaussée, témoigne de la panique qui a saisi la foule. « Il régnait une grande confusion. Je ne me souviens pas d’avoir vu le camion avancer », a témoigné sur l’Australian Broadcasting Corporation Emily Watkins, une Australienne présente à quelques dizaines de mètres du camion au moment de l’attaque. [scald=1678273:sdl_editor_representation] « On entendait beaucoup de cris venant de l’endroit où était le camion, les gens couraient vers nous et sans vraiment savoir ce qu’il se passait, on s’est retournés et on s’est mis à courir aussi », a-t-elle poursuivi. « En courant, on a entendu ce que j’ai pris à ce moment-là pour des feux d’artifice ou des pétards », a-t-elle aussi ajouté : « Les gens trébuchaient, essayaient de rentrer dans les hôtels, les restaurants, les parkings, partout où ils pouvaient éviter d’être dans la rue ». Très vite après l’attaque, de multiples rumeurs courent les rues de la ville. Une prise d’otages est évoquée, dans tel ou tel restaurant, des mouvements de panique se répètent. [scald=1678275:sdl_editor_representation] Dans un immeuble à proximité de la Promenade des Anglais, des dizaines de personnes sont recueillies par une gardienne. Un restaurateur dont l’établissement est pourtant situé à une certaine distance des lieux de l’attaque s’étonne auprès de l’AFP d’avoir vu débarquer des personnes « traumatisées » chez lui. « Tout le monde a eu très peur », confie-t-il à l’AFP par téléphone. 23h20 : le bilan serait de « plusieurs dizaines de morts » Plusieurs ambulances arrivent sur place et des membres des forces de l’ordre et des militaires se déployent en nombre. A partir de 23h20, un périmètre de sécurité est établi autour de la place Masséna et de la Promenade des Anglais afin de protéger les lieux. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Christian Estrosi indique sur Twitter que « des dizaines de morts » sont à déplorer. [scald=1678284:sdl_editor_representation] La préfecture du département des Alpes-Maritimes (sud) évoque un attentat et conseille aux habitants de rester cloîtrés. 00h11 : le chauffeur du camion abattu Le président François Hollande quitte Avignon pour se rendre en urgence à Paris à la cellule de crise mise en place au ministère de l’Intérieur. Le sous-préfet du département des Alpes Maritimes, interrogé par BFM-TV, parle de « plusieurs dizaines, peut-être une trentaine de morts » et « peut-être une centaine de blessés », ajoutant que ce chiffre est pour l’instant provisoire. Il confirme que le chauffeur du véhicule a été abattu. 00h30 : une soixantaine de morts Le parquet de Nice, contacté par Francetv info, évoque « une soixantaine de morts » fauchés par un camion sur une distance de 2km. Selon le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre, il s’agit d’un premier décompte réalisé par les pompiers. Une foule très nombreuse était venue participer à une soirée festive et regarder les feux d’artifice du 14 juillet. [scald=1678278:sdl_editor_representation] Le ministère de l’Intérieur confirme qu’il n’y a pas de prise d’otage en cours. Facebook active safety Check pour rassurer les proches des personnes. 00h44 : le plan blanc est enclenché Le plan blanc vise à planifier la mise en oeuvre rapide et rationnelle des moyens indispensables en cas d’afflux de victimes. Les plans blancs sont des protocoles impliquant de nombreux acteurs des services de secours et visant à faire face à des situations exceptionnelles. Ils doivent notamment permettre de répartir au mieux possible les patients dans les lits disponibles. Les blocs chirurgicaux doivent aussi être libérés des opérations non urgentes. 01H01 : un numéro d’information est mis en place Selon le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, plus de 70 victimes sont déjà à déplorer. [scald=1678290:sdl_editor_representation] Les autorités ont décidé de mettre en place une cellule psychologie ainsi qu’un numéro d’information. Le ministère des Affaires étrangères est actuellement en contact avec les autorités françaises pour s’informer sur les victimes et les blessés, a fait savoir le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders via son compte Twitter. Actuellement en Mongolie pour le onzième sommet Europe-Asie (Asem), il a également indiqué n’avoir pas encore de précisions sur d’éventuelles victimes belges. 01H20 : « un acte prémédité » Selon le président de la région PACA, le chauffeur du camion a tiré à vue sur la foule alors qu’il fauchait les piétons sur la « Prome » après le feu d’artifice, selon des témoignages directs qui lui sont parvenus. « Cela semble être un acte prémédité », a-t-il indiqué sur BFMTV. Christian Estrosi a précisé que le camion transportait « des armes et des grenades ». Le parquet de Paris, seul compétent en matière de terrorisme, se saisit de l’enquête relative aux « événements de Nice ». Jusqu’à présent, seule la préfecture des Alpes-Maritimes avait qualifié l’attaque du camion comme un acte « terroriste ». 01H35 : un bilan de 74 morts Un nouveau bilan fait état de 74 morts et 42 blessés en urgence absolue. La ville de Nice informe sur Twitter que la Promenade des Anglais sera fermée à la circulation ce vendredi. 01H55 : un numéro d’urgence est mis en place en Belgique Le ministère des Affaires étrangères belge, Didier Reynders met en place un numéro d’urgence pour les personnes qui ne parviennent pas à joindre leurs proches qui se trouvent à Nice. [scald=1678291:sdl_editor_representation] Le bilan de l’attaque s’établit désormais à 75 morts et à 15 personnes « en urgence absolue », a déclaré un député de la région, Eric Ciotti. 02H32 : la piste terroriste privilégiée Selon Christian Estrosi, président du conseil régional PACA et ancien maire de Nice, le bilan s’élève à 77 victimes décédées. « Il s’agit d’un bilan encore très provisoire », a ajouté le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre. La piste terroriste est privilégiée, selon une source proche de l’enquête. Et de source policière, au moins une arme a été retrouvée à l’intérieur du camion. 03H13 : le conseil restreint de sécurité et de défense convoqué Le président de la République française François Hollande convoque un conseil restreint de sécurité et de défense vendredi à 9h à la suite de l’attaque survenue jeudi soir à Nice. Le chef de l’Etat s’exprimera en direct à la télévision à 3h30. Le président Hollande a quitté Avignon pendant la nuit, où il se trouvait à titre privé, pour se rendre à la cellule de crise établie au sein du ministère de l’Intérieur, place Beauvau à Paris. Il a atterri sur la base aérienne de Villacoublay, au sud de Paris, avant de retrouver le Premier ministre Manuel Valls et des représentants des principaux ministères concernés ainsi les patrons de la police, de la gendarmerie, des services de renseignement et du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). [scald=1678276:sdl_editor_representation] Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est lui directement rendu à Nice où il a rencontré le président de la région PACA Christian Estrosi et le maire de la ville Philippe Pradal. 03H45 : des papiers retrouvés à proximité du camion Des papiers d’identité au nom d’un Franco-Tunisien ont été retrouvés à l’intérieur du camion ayant servi à l’attentat de Nice, dans le sud-est de la France, qui a fait au moins 77 morts jeudi, a-t-on appris vendredi de source policière. « L’identification du chauffeur du camion est encore en cours », a précisé vers 03h20 cette source policière. Sur les papiers d’identité, l’homme est âgé de 31 ans et domicilié à Nice, a-t-elle ajouté. La cité azuréenne est reconnue comme l’un des foyers français du radicalisme islamiste. Plusieurs dizaines de jeunes Niçois se sont rendus en Syrie et en Irak pour combattre dans les rangs de l’Etat islamique. 03H47 : François Hollande s’exprime Le président de la République française François Hollande a estimé que le « caractère terroriste » de l’attaque perpétrée jeudi soir à Nice« ne peut être nié », lors d’une allocution en direct à la télévision depuis Paris. Il a précisé que le bilan provisoire de l’attentat s’élève à 77 morts, parmi lesquels une vingtaine d’enfants, et qu’une vingtaine de personnes sont toujours dans un état critique. Le chef d’État a souligné que cette « monstruosité » est intervenue le jour de la Fête nationale, « symbole de liberté », alors que les fanatiques coupables de telles atrocités nient les Droits de l’homme. [scald=1678277:sdl_editor_representation] L’état d’urgence, qui devait normalement prendre fin le 26 juillet sur le territoire français, sera prolongé de trois mois. Hollande a indiqué que, sur proposition du Premier ministre Manuel Valls, un haut niveau de sécurité sera maintenu dans l’Hexagone. L’opération Sentinelle, dont la voilure devait être prochainement réduite, sera poursuivie avec quelque 10.000 militaires dans les rues. Le président a ajouté qu’il allait faire appel à la réserve opérationnelle, qui englobe tous les citoyens qui ont servi sous les drapeaux ou dans la gendarmerie, entre autres. 04H30 : au moins 80 personnes ont perdu la vie Au moins 80 personnes sont décédées jeudi soir lors de l’attentat perpétré jeudi soir sur la Promenade des Anglais à Nice, a indiqué le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve vers 04h30. Dix-huit personnes sont en état d’« urgence absolue ». 06H26 : une vingtaine de Belges manquent à l’appel Les Affaires étrangères sont toujours sans nouvelles d’une vingtaine de Belges après l’attentat qui a coûté la vie à plus de 80 personnes à Nice jeudi soir. Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders appellent toutes les personnes qui auraient des nouvelles positives concernant leurs proches à le faire savoir. [scald=1678281:sdl_editor_representation] Le chauffeur du camion tuant au moins 80 personnes, a tiré plusieurs fois avec un pistolet avant d’être abattu, ont indiqué des sources concordantes. Une « grenade inopérante » et des « armes longues factices » ont été retrouvées dans le véhicule du chauffeur, selon une source proche des enquêteurs. 07H14 : l’identité du chauffeur toujours inconnue Selon le ministre de l’Intérieur français Bernard Cazeneuve, « l’identification du criminel est en cours » , et l’enquête devra établir si « oui ou non il a bénéficié de complicité » . 08H13 : un dernier bilan de 84 morts L’attentat perpétré jeudi soir sur la Promenade des Anglais à Nice a fait au moins 84 victimes, tandis que 18 personnes sont toujours en état d’« urgence absolue », selon un nouveau bilan du gouvernement français. Aucune organisation n’a encore revendiqué l’attaque.

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