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Un chômeur gagne plus qu’un caissier? «C’est juste impossible», selon un économiste

La réforme fiscale fait parler d’elle dernièrement. La proposition du ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V) ne convainc pas son partenaire de majorité, l’Open VLD.
Temps de lecture: 2 min

La réforme fiscale sur laquelle travaille le gouvernement fédéral pourrait accorder une réduction d’impôt aux chômeurs et aux travailleurs indépendants dans des cas exceptionnels, a admis Vincent Van Peteghem (CD&V), le ministre des Finances. « Mais cela n’a rien à voir avec l’objectif de cette réforme et nous devons trouver une solution technique à ce problème », a déclaré le vice-premier ministre sur De Ochtend (VRT) ce lundi, suite aux vives critiques de son collègue de l’Open VLD et ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne.

Le vice-premier ministre libéral a tiré la sonnette d’alarme dimanche sur VTM News. Il assure que le fossé entre ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas va se creuser et une réforme impliquant une réduction d’impôts pour les demandeurs d’emploi et les bénéficiaires du revenu d’intégration serait donc « très problématique », selon lui. « Si l’on insiste sur une réduction d’impôts pour les bénéficiaires du revenu d’intégration et les chômeurs, il n’y aura pas de réforme fiscale pour nous », a déclaré M. Van Quickenborne avec fermeté.

Sur Bel RTL, le président de l’Open VLD Egbert Lachaert a réaffirmé lundi que l’intention était toujours de faire un premier pas avec ce gouvernement, et de mettre en œuvre une réforme fiscale sur le terrain après les élections de 2024. « Il est important de trouver un accord avant l’été », a-t-il déclaré.

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« La différence entre travailler et ne pas travailler est très limitée ou, dans certains cas, c’est plus intéressant de rester à la maison que de travailler. Il y a vraiment un problème dans notre pays », a argumenté Egbert Lachaert. « Notre système de CPAS, si on compte tous les avantages, quelqu’un qui travaille à la caisse chez Colryut a moins. Quand on compare aux pays autour de nous, notre système de chômage est trop intéressant », ajoute-t-il avant de préciser que la Belgique est « le seul pays dont les allocations de chômage sont indéfinies dans le temps ».

Suite à cette intervention sur ses ondes, RTL a interrogé l’économiste et ancien co-président d’Ecol, Philippe Defeyt. Un caissier chez Colruyt gagne autant qu’un bénéficiaire du revenu d’intégration sociale? Selon lui, «c’est juste impossible s’il travaille à temps plein. Son salaire net est supérieur à ce que la personne aurait au CPAS. Si par contre cette personne travaille à temps partiel, elle aura peut-être moins qu’un bénéficiaire du revenu d’intégration. Mais dans ce cas-là, le CPAS va lui verser la différence.»

 

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3 Commentaires

  • Posté par Moffett Larry, mardi 9 mai 2023, 10:33

    L'economiste reconnaît donc qu'une personne qui travaille à temps partiel "aura peut-être moins qu’un bénéficiaire du revenu d’intégration" et dans ce cas "le CPAS va lui verser la différence." CQFD: si c'est pour gagner exactement la même chose, c’est plus intéressant de rester à la maison que de travailler (ou encore mieux, faire semblant de rester à la maison et travailler en noir...).

  • Posté par ONCKELINX DANIEL, mardi 9 mai 2023, 11:13

    il est un élément que vous passez sous silence: qui choisis des travaux à mi-temps le chômeur ou l'employeur. Consultez les offres d'emploi dans le nettoyage par exemple de nombreuses demandes concernent des temps partiels. Un membre de ma familles cherché un emploi dans le nettoyage. Le groupe des cliniques universitaires Namur Dinant rengageaient de ce type obligatoirement à mi temps. De plus le début de l'horaire étant avant le premier bus la fin de l'autre après le dernier transport en commun. Comment. Un travailleur à temps partiel peux t'il se payer une voiture?

  • Posté par NICODEME CLAUDE, mardi 9 mai 2023, 9:47

    Donc encore une fois, des propos poujadistes de la part de l'Open VLD et de son président sur les ondes de Bel RTL. Ces libéraux sont prêts à bouffer un chômeur tous les matins. Mais qu'attendent-ils pour demander à leur "copains" chefs d'entreprises, pourquoi ceux-ci n'engagent pas justement ces chômeurs et pensent plutôt automatisation, I-A, et surtout à réduire un maximum la trop couteuse "charge salariale"

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