Les Congolais, seuls face à la convoitise

Il faut se rendre à l’évidence : malgré la Monusco, présente depuis plus de vingt ans, malgré les forces est-africaines, relayées aujourd’hui par les armées d’Afrique australe, malgré les prières du pape, la visite du roi Philippe et les exhortations du docteur Mukwege, les Congolais sont plus seuls que jamais.

Seuls face aux groupes armés qui sèment la terreur non seulement au Kivu, mais aussi dans l’Ituri, le Haut-Uele et le Bas-Congo, seuls face à ces pluies diluviennes qui ont fait disparaître des villages entiers dans les eaux boueuses du lac Kivu et font craindre des épidémies de choléra. Seuls aussi face aux prédateurs de tout acabit qui, après avoir conclu des alliances avec les pouvoirs successifs, s’emparent des richesses du sous-sol et les emmènent, à l’état brut, dans une noria de camions remorques, vers de lointaines destinations où le coltan, le niobium, le cobalt, sans oublier l’or et les diamants seront transformés en produits de luxe ou en indispensables outils technologiques.