Affaire Sanda Dia: la cour d’appel d’Anvers condamne les 18 jeunes à des travaux d’intérêt général et à une amende de 400 euros

La cour d’appel d’Anvers s’est prononcé vendredi sur le sort de dix-huit camarades de cet étudiant de 20 ans jugés pour son bizutage fatal. Les 18 étudiants ont été acquittés des chefs d’accusation d’administration de substances nocives et de négligence. Toutefois, ils ont été déclarés coupables d’homicide involontaire, de traitement dégradant et d’infractions à la législation sur le bien-être des animaux. Ils ont été condamnés à des travaux d’intérêt général de 200 à 300 heures et à une amende de 400 euros, ainsi qu’à des dommages et intérêts.
Entamé à l’automne 2021 à Hasselt, le procès en première instance avait été suspendu au printemps 2022. Le tribunal correctionnel de cette ville ne s’estimait pas compétent pour juger l’ensemble du bizutage, qui s’est déroulé sur 48 heures en plusieurs endroits.
Une appréciation contestée par les parents de la victime, parties civiles au procès, pour qui «l’horreur» devait être abordée «dans son entièreté».
Conséquence: le dossier a été repris et entièrement rejugé en mars à Anvers, où la cour d’appel devrait statuer sur la responsabilité de chacun des 18 suspects sur toute la séquence.
Séjour dans l’eau glacée
Le 4 décembre 2018 à Louvain, où il suivait des études d’ingénieur, Sanda Dia avait dû ingurgiter une quantité phénoménale d’alcool, au lendemain d’une épreuve de vente de roses dans la rue dont il était ressorti moins bien classé que deux autres camarades bizutés.
L’enquête a montré qu’après plusieurs bières, il avait bu à lui seul une bouteille de gin, et que l’objectif était de ne pas le laisser désaoûler. Le robinet du lavabo de son appartement avait été scellé au ruban adhésif pour l’empêcher de s’hydrater.
Le lendemain, les épreuves s’étaient poursuivies autour d’un chalet isolé de la périphérie d’Anvers. Cette fois, le «bizut» devait séjourner dehors dans le froid dans un trou rempli d’eau glacée, après avoir avalé une mixture salée à base d’huile de poisson.
Quand Sanda Dia avait été admis le 5 décembre au soir aux urgences d’un hôpital proche, la température de son corps était tombée à 28,7 degrés, une hypothermie rendant «toute prise de sang impossible», a raconté lors du premier procès en 2021 un des médecins l’ayant examiné.
Il avait rapidement été transféré en soins intensifs dans un autre hôpital, mais les médecins n’étaient pas parvenus à le réanimer.
Son décès est constaté le 7 décembre. Le dossier conclut qu’il a succombé à un oedème cérébral consécutif à des teneurs en sodium anormalement élevées dans son corps.
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Posté par Bricourt Noela, mardi 30 mai 2023, 9:36
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Posté par Bouty Marc, vendredi 26 mai 2023, 14:56
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Posté par Moritz Montanez, vendredi 26 mai 2023, 14:42
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Posté par Constant Depiereux, vendredi 26 mai 2023, 12:53
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Posté par Kabbedijk Irène, vendredi 26 mai 2023, 12:52
Plus de commentairesJe me demande quelles condamnations auraient été prononcées si ces tortures avaient été subies par les 18 "étudiants" et l'auteur de ces tortures Monsieur Sanda Dia.
Lamentable! Aux parents des prévenus: "gagne-petits"...
"Le robinet du lavabo de son appartement avait été scellé au ruban adhésif pour l’empêcher de s’hydrater." Ces jeunes savaient donc parfaitement ce qu'ils faisaient et ces précautions sont bien plus proches du meurtre que de l'homicide involontaire. Ce jugement est totalement inique et, plus encore, irresponsable. Ce sont ces juges qu'il faudrait démettre.
Justice de classe!
Scandaleux! "Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir" 1678, toujours d'actualité...