Hommage au prêtre Hamel: «Plus jamais ça!», a lancé l’archevêque de Rouen

La cathédrale de Rouen accueille ce mardi en début d’après-midi les obsèques solennelles du père Jacques Hamel, qui a été tué il y a une semaine jour pour jour par deux djihadistes dans une église de Saint-Étienne-du-Rouvray. Environ 2.000 personnes sont présentes dans la cathédrale. La cérémonie a commencé à 14 heures, en présence du ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et des autorités locales et régionales. [scald=1935468:sdl_editor_representation] La procession accompagnant le cercueil du Père Hamel a fait son entrée dans la cathédrale de Rouen. Des chants ont résonné dans la cathédrale Les trois sœurs qui assistaient à la messe mardi dernier quand église a été attaquée sont présentes à la cérémonie. [scald=1935464:sdl_editor_representation] La messe est célébrée par l’archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, entouré de Georges Pontier, archevêque de Marseille et président de la conférence des évêques de France, et de Jean-Charles Décubes, ancien archevêque aujourd’hui à la retraite. L’archevêque de Rouen Dominique Lebrun a lancé un appel à l’union des religions en célébrant les obsèques du père Jacques Hamel. Prenant la parole au début de la célébration en la cathédrale de Rouen, Monseigneur Lebrun a salué la présence de fidèles des communautés juive et musulmane, « très marquées et déjà décidées à s’unir pour plus jamais ça » . [scald=1935466:sdl_editor_representation] « Je suis venu ici pour marquer ma solidarité avec la communauté chrétienne. C’était un devoir. On est là pour le bon vivre ensemble », souligne Hassan Houays, professeur de mathématiques de Saint-Etienne-du-Rouvray. Un écran géant a été installé sur le parvis afin que ceux qui n’auront pas pu entrer dans l’édifice puissent suivre la cérémonie. [scald=1935465:sdl_editor_representation] Témoignages de sa sœur et sa nièce Roseline Hamel, l’une des sœurs du père Jacques Hamel, a évoqué quelques souvenirs : « J’ai le souvenir que notre frère, pendant son service militaire en Algérie, a choisi de servir comme simple soldat. Pourquoi ? Alors qu’on lui proposait un grade d’officier, vu son efficacité au poste de transmission, il aurait dû donner l’ordre à des hommes de tuer d’autres hommes. Son refus a été catégorique ». [scald=1935471:sdl_editor_representation] La famille du père Hamel livre un message de paix et d’amour. Sa nièce a également pris la parole : « Pour moi, tu es mon oncle. Mon tonton qui a veillé sur moi depuis toujours ». Comme beaucoup de Français, elle avait posté un message de tolérance après l’attentat de Charlie Hebdo en janvier 2015 : « Après Charlie Hebdo, j’avais posté cette phrase ‘Oh mon dieu, puissions-nous garder tolérance et discernement’. Je ne pensais pas devoir m’appliquer phrase avec autant de force et de conviction. Mais je vais le faire et je vais réussir. Pour toi, pour ce que tu étais, ce que tu es, ce que nous étions, ce que nous sommes », avant d’ajouter, les larmes aux yeux, « Comme toi, je choisis le respect. Comme toi, je choisis l’amour. Et comme toi, je choisis l’Autre. Je t’aime tonton. Tu vas me manquer. Tu vas nous manquer ». L’étole rouge, symbole du martyr, a été placée sur la grand-croix. « Blessés, atterrés, mais pas anéantis » « Faudra-t-il d’autres tueurs pour nous convertir à la justice et à l’amour ? », s’est interrogé l’archevêque de Rouen. « Trop de morts au Moyen-Orient, trop de morts en Afrique, trop de morts en Amérique. Trop de morts violentes. Cela suffit ». « Plus jamais ça ! », a-t-il ensuite lancé. Il a également tenu à saluer « les paroles et gestes de nombreux de nos amis musulmans », avant d’affirmer : « Nous sommes blessés, atterrés, mais pas anéantis ». [scald=1935467:sdl_editor_representation] Dans la plus stricte intimité Monseigneur Lebrun, le Père Maheut et le Père Moanda, qui officie à Saint-Étienne-du-Rouvray, se sont recueillis devant le cercueil du Père Hamel. Les hosties ont ensuite été distribuées aux fidèles. La cérémonie a duré près de deux heures. Le prêtre Jacques Hamel va être inhumé « dans la plus stricte intimité familiale », a indiqué le diocèse de Rouen. Ce ne sera pas à Rouen, mais en un lieu que la famille veut garder secret. Son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, où il avait officié près de cinquante ans et théâtre du sordide assassinat, restera quant à elle fermée pour plusieurs semaines, a fait savoir le diocèse, jusqu’à ce qu’un « rite pénitentiel de réparation » permette sa réouverture et la reprise du culte après la profanation.

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