2015, année de tous les désordres climatiques (infographie)

L’année 2015 est l’année la plus chaude de l’histoire moderne, surpassant le record établi en 2014 : c’est le constat alarmant du rapport annuel de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA), conçu par 450 scientifiques du monde entier. Les températures records enregistrées en 2015 ont eu de graves répercussions sur de nombreuses régions de la planète : fonte des glaces, sécheresse, montée du niveau des océans, inondations… En cause, le réchauffement climatique global, exacerbé par le phénomène météorologique El Niño, particulièrement vigoureux en 2015. Un constat déprimant, huit mois après la signature de l’accord sur le climat à la COP 21, qui se voulait historique. [scald=1961078:sdl_editor_representation] La surface de la Terre n’a jamais eu aussi chaud Pour la seconde année consécutive, le record de température moyenne de la surface de la Terre est battu. En 2015, elle a augmenté d’un degré Celsius par rapport à 2014, ce qui en fait l’année la plus chaude jamais mesurée depuis le début des relevés en 1880. Les zones les plus particulièrement touchées par ce réchauffement climatique sont les Amériques, l’Afrique, l’Asie et une partie de l’Europe (qui a connu sa deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, derrière 2014). En conséquence, des sécheresses sévères ont affecté des superficies presque deux fois plus étendues qu’en 2014. Une concentration record de gaz à effet de serre Les trois principaux gaz à effets de serre, le dioxyde de carbone, le méthane et le protoxyde d’azote ont « atteint de nouveaux sommets en 2015 » selon le rapport du NOAA. A l’échelle de la planète, le CO2 s’est élevé à 399, 4 parties par millions (ppm), un chiffre en hausse de 2, 2 ppm par rapport à l’année précédente. Rappelons que cette concentration était de 270 ppm à la fin du XIXe siècle. L’accumulation de ces gaz dans l’atmosphère est l’une des causes principales du réchauffement climatique. Les pôles en péril Conséquence de l’augmentation des températures, la fonte des glaces se poursuit, notamment en Arctique, qui a déjà vu sa superficie fondre d’environ 30 % depuis les années 1980. La faune est menacée par ces changements, notamment les morses, qui vivent dans l’eau mais doivent se reposer et accoucher sur la terre ferme. Avec la fonte des glaces, les morses disposent de moins d’endroits où se poser et doivent nager plus longtemps pour rejoindre le littoral, qui se retrouve souvent bondé, comme les plages touristiques en été… Le réchauffement des eaux oblige aussi de nombreuses espèces de poissons à se déplacer vers des zones plus fraîches, ce qui chamboule tout l’écosystème marin des secteurs concernés. En Antarctique, les manchots Adélie se meurent, à cause du dépérissement des crevettes dont ils se nourrissent – un déclin lui-même directement liée à la fonte des glaces. Les eaux montent dangereusement A cause notamment de la fonte des glaces, le niveau des océans monte. Ces deux dernières années, il a augmenté de 3, 3 millimètres par an en moyenne, particulièrement au niveau des océans Indien et Pacifique. Depuis 1933, année des premières mesures, le niveau des océans a crû de 7 centimètres. Plus de cyclones 101 cyclones tropicaux ont été dénombrés en 2015, alors que la moyenne était de 82 par an entre 1981 et 2010. La saison des ouragans dans l’Atlantique a en revanche était particulièrement modérée, pour la deuxième année consécutive. « El Niño » est l’un des facteurs « El Niño », particulièrement fort en 2015, est en partie responsable du réchauffement de la planète. Ce phénomène climatique annuel se caractérise par une augmentation des températures de l’eau dans la partie Est de l’océan Pacifique Sud. Il touche justement à sa fin, et laisse place à La Niña, autre processus naturel par lequel les températures de l’eau chutent de 0, 5 ºC dans la même zone océanique. L’année 2016 ne s’annonce pourtant pas meilleure au niveau climatique : elle affiche déjà de nouveaux records de température pour ses six premiers mois. Elle pourrait dépasser 2015 dans le palmarès des années les plus catastrophiques pour la planète. Conséquences Libéré par le dégel, l’anthrax tue La Russie est confrontée à des températures anormalement élevées (35º, contre 17º habituellement) qui ont fait ressurgir l’anthrax en Sibérie, une maladie dont la dernière épidémie datait de 1947. Le dégel du permafrost, une croûte de glace censée immuable, libère la bactérie ainsi que des quantités importantes de méthane et de CO2. Début juillet, des éleveurs ont été contaminés par cette bactérie provenant d’une carcasse de renne dégelée, prise par les glaces depuis des années. Depuis, 2.400 rennes ont été tués, un enfant est mort et 72 personnes ont été hospitalisées. [scald=1961076:sdl_editor_representation] De plus en plus de réfugiés climatiques Il y aura, selon l’ONU, 250 millions de réfugiés climatiques en 2050, si rien n’est fait. Ils sont déjà des millions, d'après les données recueillies par l'IDMC (Internally Displacement Monitoring Centre). « Un tiers de la population mondiale vit le long des côtes, explique le climatologue Marc Van Diepenbeeck, conseiller pour l’IRM. Mais le problème concerne aussi l’intérieur des terres risquant l’envahissement des nappes phréatiques par de l’eau salée ». Les inondations (55 %), les tempêtes (29 %) et les séismes (14 %) sont, aujourd’hui, les principales causes de déplacements liés à l’environnement. [scald=1961075:sdl_editor_representation] La Grande Barrière de corail pâlit 93 % des récifs de la Grande Barrière de corail au large des côtes australiennes sont affectés par un phénomène de blanchiment directement lié au réchauffement climatique. La hausse de la température de l’eau entraîne l’expulsion des algues symbiotiques qui donnent au corail sa couleur. Les récifs peuvent mourir si le phénomène persiste. Ce magnifique site de 345.000 km2, classé au patrimoine mondial de l’humanité, a évité de justesse d’être placé par l’Unesco parmi les patrimoines mondiaux en danger. Le gouvernement australien s’est engagé à mettre en œuvre un plan de préservation sur 35 ans. [scald=1961077:sdl_editor_representation]

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