JO 2016: pourquoi Joachim Bottieau était très attendu en judo

Outre Dirk Van Tichelt, on attendait Charline Van Snick et on attend Toma Nikiforov. Mais dans la délégation belge de judo, c’est peut-être de Joachim Bottieau, l’un de ceux dont on parle le moins, que pourrait venir la surprise, ce mardi, à la Carioca Arena de Rio. Le discret Hennuyer fait partie des gros outsiders dans la prestigieuse catégorie des moins de 81 kg. Mais il pourrait très bien transformer ce statut en candidat à la médaille. Voici pourquoi. 1 Parce qu’il arrive à maturité. A 27 ans, Joachim Bottieau est dans la force de l’âge et au sommet de sa carrière. Il occupe le 7e rang mondial de sa catégorie – son meilleur classement – et reste sur un début de saison remarquable avec une victoire au GP de Dusseldorf, une 3e place au GP de Samsun et une 2e place au Masters de Guadalajara, épreuve qui regroupait les 16 meilleurs mondiaux de sa catégorie. A côté de ça, un seul faux pas avec une 7e place à l’Euro de Kazan « où j’étais un peu usé après les deux tournois précédents où j’avais dû assurer ma qualification pour Rio. » Pour Damiano Martinuzzi, son atout principal, « c’est sa maturité et sa sérénité. En plus, il a déjà une première expérience des Jeux » qui va incontestablement lui servir. 2 Parce qu’il a un bon tirage. Tête de série grâce à son exploit réussi au Masters, Bottieau a bénéficié, à première vue d’un tableau à sa main, du moins dans les deux premiers tours, ce qui devrait lui permettre de s’ « installer » avant d’aborder, en quarts, le gros morceau que représentera le Géorgien Tchrikishvili, le nº 1 mondial, qu’il a pourtant déjà battu. « Cela reste une catégorie très forte et très dense, souligne Martinuzzi. Il ne faut sous-estimer personne parce qu’aux Jeux, tout le monde a faim. Mais il a deux premiers tours qu’il devrait passer avant d’aborder Tchrikishvili. C’est le genre de gars qu’il peut énerver, en la jouant tactiquement avant de mettre un petit yuko ! » Personne, sur le circuit, il faut le dire, n’aime affronter le Belge qui est solide comme un roc et qui parvient régulièrement à faire déjouer ses adversaires. Mais il a développé d’autres atouts cette saison, en se décidant à plus attaquer. « Il n’a pas changé totalement, mais il a juste pris conscience qu’il avait besoin de faire tomber et qu’il était dangereux de n’utiliser que la tactique, souligne encore son coach.Les gens le connaissent, vont mettre tout de suite la gomme pour essayer de marquer un point et après, la tactique, elle tombe un peu à l’eau. Mais chez lui, c’est son mental aussi qui fait la différence. » 3 Parce qu’il a pu se préparer à la mode de chez lui. Joachim Bottieau ne se sent jamais mieux que quand il se retrouve dans son environnement, à se préparer en famille, loin de toute pression. C’est là que ce grand calme fait le plein d’énergie à l’abri de toutes les tentations. Allergique aux réseaux sociaux, il faut beaucoup pour le déstabiliser. Il a débarqué à Rio avec son frère aîné, Jean-Yves, qui lui sert à la fois de confident et de sparring partner. Une « latitude » souhaitée par le COIB et acceptée par la Fédération francophone. « On s’est rendu compte qu’il avait vraiment besoin de ça, admet Martinuzzi. Tous les champions sont différents. Lui, il souhaite la présence de sa famille autour de lui. On l’a fait quelques fois pendant la période de qualification et ça a bien fonctionné. Je ne vois pas pourquoi on s’opposerait à ça. L’essentiel, c’est quand même de favoriser la performance ! »

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