Kalki Koechin, une Française à Bollywood

Peau claire, silhouette longiligne, cheveux châtains : le physique de Kalki Koechin apparaît comme assez atypique dans le paysage cinématographique indien. Elle est en fait le reflet de son évolution et de son ouverture. À 32 ans, elle est pourtant toujouts la seule Occidentale à avoir réussi à Bollywood. Occidentale, Kalki l’est par ses parents, Français venus s’installer près de Pondichéry dans les années 1970, en plein mouvement hippie. C’est d’ailleurs dans cette ville du sud-est du pays que cette actrice engagée et atypique a vu le jour. Comme elle aime à le dire, elle se considère « Indienne avant tout » mais conjugue les deux cultures de façon assez naturelle. Même son nom rappelle son métissage puisque Kalki fait référence au dernier avatar du dieu Vishnou et que Koechlin, rappelle à ses origines alsaciennes. La jeune femme maîtrise d’ailleurs autant le Français que le tamoul, l’hindi et... l’anglais. C’est en effet à Londres qu’elle est allée étudier le théâtre à 18 ans. De retour à Bombay, elle passe ses premières auditions. Mais s’imposer avec un phyique européen n’est pas facile. « Il y a quelques familles d’acteurs qui ont eu beaucoup de succès et la tradition de jouer dans la famille continue, expliquait-elle ainsi en 2013 au micro d’Europe 1. C’est vrai que s’il y a un grand film commercial, ce sera une de ces familles qui vont jouer dedans. » En 2007, sa carrière prend un tournant lorsqu’elle fait la rencontre du réalisateur Anurag Kashyap (Gangs of Wasseypur, Ugly…). Il lui offre un rôle dans Dev D , remake underground de Devdas, grand classique Bollywoodien, et la révèle ainsi au (très) grand public indien. Elle deviendra alors célèbre aussi aux yeux de la presse tabloïd en entretenant une relation pendant trois ans avec le réalisateur. C’est également lui qui la met en scène dans That Girl in Yellow Boots, thriller sur fond de mafia à Bombay qu’elle a co-écrit. Car outre le cinéma, Kalki Koechlin affectionne particulièrement l’écriture, tant pour le théâtre, où elle se produit aussi régulièrement, que pour la poésie. Comme toute actrice qui se respecte en Inde, elle apparaît également dans plusieurs films bollywoodiens faits de chorégraphies et de happy-ends. Des rôles qui lui permettent de conforter encore un peu plus sa popularité. Dans sa carrière, Kalki Koechlin s’affirme par ses choix et par son caractère. Au-delà de se carrière, elle est réputée pour son engagement, notamment en matière de droits des femmes. Elle est ainsi apparue dans « Rape, it’s your fault », une vidéo satirique tournée suite au viol collectif et au meurtre d’une étudiante à Delhi. Récemment, elle a fait le buzz avec The Printing Machine, vidéo où elle déclame l’un de ses poèmes, et dénonce les dérives des médias. Une révolte intérieure qu’elle a sans doute héritée de ses parents.

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