Des stages de hockey pour jeunes: «J’espère un jour participer aux Jeux olympiques»

Pas plus haut que trois pommes, le petit Sam sort tant bien que mal de la voiture de son papa, accompagné de son grand frère. Stick à la main, le petit bonhomme arbore fièrement un t-shirt orange flanqué dans le dos de la mention Hockey Player. Direction le petit terrain des Watducks de Waterloo sur lequel un stage est organisé pour les plus jeunes des fans des Red Lions qui s’initient à la pratique du sport dans lequel les Belges viennent fraîchement d’être médaillés aux Jeux Olympiques de Rio. [scald=2137158:sdl_editor_representation] Patience Sur le demi-terrain mis à la disposition des tout petits, Sam rejoint ses copains. Ils sont une douzaine âgés de d’à peine 4 et 5 ans. « J’ai voulu commencer le hockey parce que mon papa y joue, lance Alina. J’adore. » « Moi, ce que je préfère, c’est faire des cuillers », intervient Basile. Victor, lui, est un peu plus dissipé. Il n’a pas envie de faire les exercices pour le moment. À l’écart du groupe, il est assis sur un muret. « Je peux aller chercher un verre d’eau froide ? J’ai soif », demande-t-il pour obtenir un peu d’attention. « Il faut parfois faire preuve de patience avec les petits, sourit le moniteur, Loïc, 14 ans. Notre tâche principale est de leur apprendre la conduite de balle, les tirs, les coups droits-revers et la raclette. Mais quand ils n’ont pas envie, ce n’est pas la peine. Par contre, certains veulent y arriver mais sans succès. Nous les prenons alors à part. » Comme les bouts de chou dont il s’occupe durant le stage, Loïc a commencé le hockey à 5 ans. « Je n’avais jamais fait de sport avant et je ne voulais pas d’un sport individuel, se souvient le joueur qui évolue désormais en U16. Ma mère m’a inscrit à un stage et j’ai accroché. Je pense que débuter tôt permet de bien tenir son stick et de bien se déplacer sur le terrain. » Pour gagner ou pour le plaisir L’entraînement se poursuit. Des plots sont alignés les uns derrière les autres. Les hockeyeurs en herbe sont invités à les longer sans les toucher en les poussant avec leur stick. Pour certains, ça se fait sans encombres. Pour d’autres, c’est plus compliqué. Alix arrive illico pour les rassurer et les conseiller. « Je m’y suis mise à 7 ans, commente-t-elle. Mon frère John-John Dohmen est le capitaine actuel des Red Lions et j’étais allée les voir à Pékin. J’ai adoré l’ambiance olympique, les stades bondés et les goals magnifiques. Ça m’a convaincue. » Pour la jeune joueuse, le doute n’est pas permis. « On sent quels sont les petits qui viennent au stage de leur propre initiative et ceux qui ont été poussés par leurs parents. L’envie de progresser n’est pas la même. On sent aussi ceux qui aiment le sport d’équipe et ceux qui seraient mieux dans un sport individuel. Une chose est sûre, plus que les filles, les garçons aiment marquer des goals. » Cette ambition, Alix ne l’a jamais vraiment eue. « J’ai toujours aimé jouer pour le plaisir et pour l’esprit d’équipe, explique-t-elle. Auparavant, j’évoluais en équipe 1 mais le staff et le public comparaient toujours mon jeu à celui de mon frère. Or, je n’ai pas la même détermination et les mêmes ambitions que lui. J’ai préféré jouer au niveau inférieur. » De l’ambition, certains des petits débutants en ont déjà à revendre. C’est le cas de Sacha qui évolue déjà au sein de l’équipe U8. « J’ai commencé à 3 ans car mon père a joué aux JO de Pékin, commente le petit bonhomme. J’adore marquer des goals mais j’aime moins l’entraînement physique et les tours de terrain qu’on doit faire en courant. J’espère un jour devenir champion de Belgique et participer à des Jeux Olympiques. » Un programme d’entraînement Pour arriver à leurs fins, les hockeyeurs débutants doivent s’astreindre à un programme d’entraînement. « Pour les moins de 8 ans, c’est une fois par semaine, explique Lauriane, joueuse chez les élites seniors. Chez les U9, ça devient déjà deux fois par semaine et ça comprend un entraînement physique. Le but est d’acquérir rapidement de l’endurance, une bonne technique de course et un bon placement des pieds. » Les plus petits n’en sont pas encore là. L’heure de la pause a sonné. Elle est la bienvenue pour eux et pour leurs moniteurs. « Ils ne savent pas rester concentrés longtemps, soupirent en souriant les deux Emma. Nous devons souvent changer d’exercice. Nous prévoyons aussi des activités variées et des jeux qui ne sont pas spécifiques au hockey pour les divertir un peu. C’est amusant de pouvoir transmettre ce que l’on a appris à des petits. Même si à la fin de la journée, nous sommes fatigués… » Reste que s’ils sont convaincus par leur stage, il ne sera peut-être pas évident pour les petits bouts de pouvoir s’inscrire au Watducks. « Depuis deux ans, nous avons atteint notre capacité maximale, comme beaucoup de clubs, explique Fabricio Servais, secrétaire général du club. Nous refusons du monde tous les ans. Nous disposons de deux terrains et d’un plus petit. Notre projet d’en construire un troisième est ralenti par le pouvoir politique régional qui ne connaît rien à notre sport. Cela nuit aussi à la démocratisation du sport. Avec plus de terrains, nous pourrions accepter plus d’affiliés et baisser nos cotisations qui oscillent entre 300 et 550 euros. »

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