Pour l’expert psychiatre, Bernard Wesphael est «un menteur»

La rentrée judiciaire sera marquée par l’ouverture, lundi 19 septembre devant la cour d’assises du Hainaut, du procès à charge de l’ex-député wallon Bernard Wesphael (ex-Ecolo, devenu Mouvement de Gauche), poursuivi pour le meurtre de son épouse Véronique Pirotton retrouvée morte dans la chambre 602 de l’hôtel Mundo d’Ostende dans la nuit du 30 octobre au 1er novembre 2013. Ce procès est exceptionnel à deux titres. C’est la deuxième fois dans l’histoire judiciaire belge qu’un parlementaire, en exercice au moment des faits qui lui sont reprochés, comparaîtra devant le jury populaire. En mars 1888, le député bruxellois Gustave Vandersmissen avait dû répondre du meurtre de sa femme, abattue à coups de pistolet. [scald=2276102:sdl_editor_representation] Véronique Pirotton a-t-elle été étouffée ? Dans l’affaire Wesphael, l’accusé conteste aussi avec la plus grande fermeté son implication dans le décès de son épouse qu’il affirme s’être suicidée par ingestion de médicaments et d’alcool. Il a aussi soutenu qu’elle aurait pu s’être asphyxiée à l’aide d’un sac en plastique qu’elle aurait elle-même apposé sur sa bouche. L’acte d’accusation de 45 pages dressé par l’avocat général Alain Lescrenier consacre près de la moitié de son exposé des faits à ces constats médico-légaux et aux hypothèses des « conseillers techniques » de la défense. Les premiers établissent « l’intervention d’un tiers » (l’accusé) dans la mort de Véronique Pirotton qu’une violente bagarre avait opposé le soir du drame à l’ex-député qu’elle voulait quitter, comme en attestent des témoignages et enregistrements. Les seconds évoquent la possibilité d’une « asphyxie positionnelle » que les experts judiciaires réfutent. Cette controverse scientifique sera au cœur des débats. [scald=2276103:sdl_editor_representation] « Une extraordinaire capacité à mentir » Bernard Wesphael aura un autre écueil à surmonter, celui de sa crédibilité mise en doute par l’expertise psychiatrique présentée aux jurés. Depuis le début de l’affaire, il professe sa sincérité et se dit innocent du crime dont il est accusé. « Je n’ai jamais porté de coups à ma femme. J’ai ma conscience avec moi. Pourquoi cette certitude chez ceux qui m’accablent ? Légèreté, aversion spontanée à mon égard ou à celle du courant politique que je représente, délit de sale gueule, absence de sens critique, paresse intellectuelle, réjouissance malsaine ? », écrivait-il au lendemain de sa libération dans une lettre ouverte. L’expert psychiatre Hans Hellebuyck qui l’a examiné et qui a assisté à la reconstitution des faits est implacable dans son rapport auquel se réfère l’acte d’accusation : « Un certain nombre de traits apparaissent clairement. Le plus frappant est sa capacité extraordinaire à mentir, de telle sorte que l’on ne peut rien croire de lui qui n’est pas prouvé. La facilité et la conviction avec lesquelles il invente des récits, dont il sait que l’exactitude peut être facilement vérifiée, sont remarquables. Lors de la confrontation à des discordances entre son récit et des discordances objectives, il n’est ni déconcerté ni honteux. Dans le contact personnel, on remarque qu’il a une image surfaite de sa propre personnalité. Il ne se considère jamais comme impliqué dans un problème. Au cours des entretiens, il se comporte souvent d’une manière calme, imperturbable et arrogante. Au cours des actes d’enquête, nous constatons parfois une expression théâtrale, dramatique des émotions, ce qui est en contradiction avec son comportement calme immédiatement après les faits. Il se comportait d’une manière tellement calme que les personnes qu’il avait appelées à son secours pensaient que c’était une blague ». Bernard Wesphael conteste les conclusions de ce rapport. Lors de son interrogatoire récapitulatif, il a invoqué que le jour de cet examen « de 50 minutes », il était sous le coup de l’émotion et de médications. Il avait précisé au psychiatre : « Je sens que je vais faire une dépression. Je dois suivre une thérapie pour faire disparaître mes idées noires ». Il avait signifié aux enquêteurs ostendais qu’il allait faire exécuter une contre-expertise « externe » (lire ci-contre) dont les résultats seront discutés lors du procès. Le jury sera constitué le 15 septembre et les débats débuteront, pour une durée de 3 semaines, le 19 septembre.

Votre compte

Pour l’expert psychiatre, Bernard Wesphael est «un menteur»

Découvrez la suite, 1€ pour 1 mois (sans engagement)

Avec cette offre, profitez de :

Le fil info

2 Commentaires

Aussi en Société

Remontée des cas, variant BA.5... faut-il encore avoir peur du covid?

L’e-cigarette moins nocive que le tabac… pour les ex-fumeurs

Le yoga est-il la solution à tous les maux?

Coronavirus: les cas pourraient être jusqu’à huit fois plus nombreux que ceux détectés

Pour faire purger les «petites peines», on va libérer… plus tôt

Allez au-delà de l'actualité

À la Une

Prison à vie pour Abdeslam: l’épilogue d’un marathon judiciaire

La secrétaire d’Etat au Budget tape du poing sur la table: «Mais où est la réforme des pensions?»

Coronavirus: les cas pourraient être jusqu’à huit fois plus nombreux que ceux détectés

L’Ukraine rompt ses relations diplomatiques avec la Syrie

L’Otan mobilise ses forces face à «l’effroyable cruauté de la Russie»

Poutine s’est exprimé sur l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan

Dépliants toutes boîtes : un vrai service à la clientèle

Les postes vacants en Belgique suscitent moins d'intérêt auprès des étrangers

Le contrôle technique d’Eupen se modernise et veut augmenter ses effectifs

Les sections du site

Les services

Groupe Rossel