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Suédoise II: la promesse de De Wever, de l’air?

Si le PS revient au pouvoir, Bart De Wever jure de rouvrir le débat institutionnel. Disant cela, il promet (en creux) de rester sage si le MR relance un gouvernement avec la N-VA. Qu’est-ce que ça vaut, cette promesse ? Mais pas grand-chose.

Chronique - Journaliste au service Politique Temps de lecture: 3 min

Dans l’Echo, mercredi, Bart de Wever décrète qu’il refuse que le PS revienne aux affaires en 2019. « Ce serait une marche arrière de 25 ans pour ce pays et c’est hors de question. »

2019 – 25 ans = 1994.

En 1994, Jean-Luc Dehaene barrait son premier gouvernement. La Sécu rendait de meilleurs services qu’aujourd’hui. Le pays, qui venait de subir sa 4e  réforme de l’Etat, n’était pas encore le Picasso défiguré qu’il est désormais. La N-VA n’existait pas (Bart De Wever avait 23 ans et jouait aux petites voitures) et son aïeule (feu la Volksunie) foutait tranquillement la paix à tout le monde. Quant à Yves Leterme (34 ans), il n’avait pas encore fichu le brun dans le pays. La commère d’Anvers évoque 1994 comme un retour aux ténèbres. Nous, reculer de 25 ans, on n’est pas contre.

Mais soit.

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Le cœur du propos de Bart De Wever, c’est ceci : « Si l’électeur le permet, nous continuerons sans le PS, et si l’électeur exige qu’on discute avec le PS, nous présenterons notre programme communautaire. »

1 – On découvre que le confédéralisme préconisé par la N-VA serait donc devenu… circonstanciel. Avec le MR, on se tient pépère. Si le PS gagne le scrutin, on rappelle Picasso.

2 – On (re)découvre que le maire d’Anvers dit noir les jours pairs et blanc les jours impairs. Rappelons que, jusqu’ici, les nationalistes avaient fait de 2019 le point extrême de leur patience. Ils ont ravalé leur credo institutionnel en 2014. Mais pas deux fois, qu’ils ont dit (et redit), pour annoncer (en se répétant quelques millions de fois) qu’ils remettraient le couvert au prochain scrutin.

3 – Bart De Wever est pris, ici, à se contredire, non pas d’une interview à l’autre, mais dans la même interview (oui, il est en progrès). A l’Echo, il dit en effet : « Il est tout à fait inenvisageable (pour lui) de gouverner avec le PS. » Pour dire, un peu plus loin, que s’il faut gouverner avec le PS, ce sera au prix d’une 7e  réforme de l’Etat.

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A la vérité, ce propos ne vaut pas un clou de vitrier. Il repose sur une hypothèse farfelue. Il est exclu, en effet, que le PS convole avec la N-VA en 2019. Le PS a trop violemment critiqué l’alliance MR/N-VA pour oser une forme de « trahison » qu’il a dénoncée en 2014 dans toutes les langues de l’humanité. En 2019, on aura la N-VA (avec le MR). Ou on aura le PS (sans la N-VA). Mais une négociation PS/N-VA est une fiction.

4 – Ce que De Wever promet, en creux, c’est de laisser fermé son bréviaire institutionnel s’il renoue avec le MR en 2019. Au MR, on exulte. A tort. La promesse ne vaut rien. Comme on l’a dit, De Wever est beaucoup trop variable. Ce n’est plus une girouette. C’est un ventilateur. Appareil dont monsieur a la propriété mécanique (une vitesse de rotation élevée) et la vocation : brasser de l’air et faire du vent.

 

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1 Commentaire

  • Posté par Daumerie Philippe, dimanche 18 septembre 2016, 20:46

    Cet article manqué d'impartialité. À rejeter

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